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         J'ai sûrement de la chance : tandis que la météo nous décrit sous les nuages, en réalité il a fait soleil toute la journée !

        Alors j'ai essayé de le photographier. C'est étonnant comme, enfant, on le dessine toujours sous l'aspect d'un beau ballon jaune lançant des rayons sur un ciel bleu azur, alors qu'en réalité dès que vous voulez le saisir il devient énorme et blanc, et rend noir tout le paysage alentour !

     

    Soleil2.JPG

     

          Il ne faut pas regarder le soleil. Les anciens grecs présentaient souvent Apollon sous les traits d'un Dieu vengeur aux rayons meurtriers ; et dans la Bible (ou du moins selon le film "Les Aventuriers de l'Arche Perdue "), celui qui veut contempler "Dieu" en face est consumé.

         Et pourtant oui, le Soleil représente à la perfection ce que nous appelons Dieu. Il ne l'est pas réellement (d'ailleurs les Egyptiens en étaient-ils dupes ?), mais il Le représente. Un ami athée me disait récemment que nous avions créé un "Dieu" à  l'image de notre souhait de perfection, comme l'image dans le miroir de la vieille Reine de Blanche-Neige : "plus beau" qu'un homme, un homme parfait... Quelle idée ! Comment s'imaginer que pour un être humain la  perfection c'est un autre être humain ? 

          Non, la Lumière est ce à quoi nous aspirons le plus, ce dont nous avons aussi le plus besoin ; non seulement elle nous apporte comme aux plantes l'énergie vitale, le fluide qui nous anime, mais en plus par sa chaleur elle éveille notre coeur, et en le fécondant elle suscite en nous les plus hauts sentiments, les plus nobles valeurs. Tout ce que nous avons de plus élevé dans le domaine suprahumain (ce que l'on appelle l'Âme) émane de la Lumière. 

         Mais peut-être les athées ne le ressentent-ils pas ? Aussi cette enseignante que j'ai connue en mes années lycée pouvait-elle à l'envi se moquer, non seulement de Lamartine (j'en ai déjà parlé ici, dans la note qui accompagne l'extrait musical) et de Pascal, mais aussi de Paul Valéry qui dans son "Cimetière Marin" évoque les Paradoxes de Zénon d'Elée en ces termes : 

    Ah ! le soleil… Quelle ombre de tortue
    Pour l’âme, Achille immobile à grands pas ! 


          Que cela la fasse rire aura au moins servi à me graver ces vers de façon indélébile dans la mémoire, au point que je me les récite dès que reparaît cet astre ; et non pas en me moquant, car pour apprécier les vers de Valéry qui sont toujours sublimes, il faut non seulement connaître le paradoxe auquel ils font allusion, mais encore ressentir l'immense valeur spirituelle qu'ils recèlent... !

     

               Achille                                 tortue.jpg

     

         Tout d'abord le sens : oui, Zénon, philosophe grec du Ve siècle avant Jésus-Christ, natif d'Elée en Italie du Sud, avait montré les limites de la logique mathématique (en même temps qu'esquissé la notion d'infini) à l'aide de différents "paradoxes" utilisant des points déplacés sur une ligne. Il avait entre autres indiqué que si Achille (réputé rapide coureur) tentait de rattraper une tortue (qui  pourtant ne va pas si vite), selon la logique mathématique il ne l'atteindrait jamais puisque : si l'on pose Achille en A et la tortue en B, quand Achille arrive en B la tortue est déjà en C, puis quand il arrive en C elle est en D, et ainsi de suite jusqu'à l'infiniment petit...

     

    soleil.jpg 


        Si maintenant on se resitue dans l'optique de Valéry, c'est le soleil qui représente la tortue à jamais inaccessible et pourtant si proche, alors que l'âme humaine, déguisée en Achille pour posséder ses "pieds ailés", ne parvient pas même à dépasser l'immobilité. La contemplation de l'astre (qui n'est pas possible pour les yeux, mais l'est pour l'âme) entraîne une fascination qui fait qu'elle aspire à s'y confondre, mais ne le peut !

         En effet Dieu (Simone Weil le sait bien) est Celui qui toujours se dérobe, mais d'où pourtant naît le principe de la Grâce à cause de l'appel qu'Il suscite : par l'effet de celle-ci, opposée à la Pesanteur qui régit le corps, l'âme s'élève peu à peu comme une vapeur vers ce qu'elle contemple ; et tandis qu'elle ressent avec douleur la distance qui semble ne jamais diminuer, cette dernière reste le moteur de son élévation. 

         Valéry s'arrache à cette fascination mortelle : le soleil brûle, et la terre resplendit  ! Oui, tant que nous sommes ici-bas, profitons de la beauté des choses...

         Mais sans oublier à Qui nous la devons...!

     

     


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    Molière peint par Charles-Antoine Coypel (1730)

     

         Un petit billet sur les irrégularités de la langue française.

        Oh ! Non pour en faire une liste exhaustive mais pour vous parler de quelques surprises que j'ai eues, auxquelles vous aurez tout le loisir de réagir en me donnant votre avis et vos commentaires (que  je pourrais d'ailleurs par la suite insérer dans cet article).

     

        Dans un de mes poèmes, j'avais écrit : "ses larmes le baignirent "...

        Et puis soudain, une lumière se fit dans mon esprit et je me dis :

    -  Mais c'est le verbe "baigner" !! Premier groupe !! Donc : "le baignèrent" !!

        Et voilà que je restai pantoise en me disant :

    -  Pourquoi ai-je si fort en tête "le baignirent" ?...

     

        Parce que des verbes en "aigner" ou "eigner", il n'y en a presque pas. La plupart sont en "aindre" (comme "se plaindre", avec lequel je faisais confusion), en "eindre" ou en "oindre", et sont du troisième groupe.

        Et les pires du genre sont les deux verbes : "peigner" (la girafe ?) et "peindre" (une girafe !). Quel rapport de sens peuvent-ils bien avoir entre eux pour se ressembler à ce point ??1 Pourtant lorsque l'on dit "je peignis" on prend bien le pinceau, alors que lorsque l'on dit "je peignai", on prend le peigne, hé hé !!

        Quelle difficulté pour les étrangers... Encore que les étrangers, en fin de compte, s'attellent au travail et apprennent d'arrache-pied, alors que nous, nous croyons "savoir" puisque c'est notre langue "maternelle" n'est-ce pas ? Et c'est là que le bât blesse : finalement l'étranger s'exprimera mieux que nous. Qui plus est, il sera ravi de découvrir un bon moyen de ne pas mélanger deux verbes qui se ressemblent et qui pourtant présentent deux sens radicalement différents.

         Ainsi, pour rien au monde je ne voudrais que l'on changeât quoi que ce soit à notre superbe langue française, qui tient ses irrégularités de son histoire, et surtout de son âge, de sa longue évolution à travers les siècles. En cela elle est encore bien loin de la langue grecque, dix mille fois plus complexe et plus subtile ! C'est un tel bonheur de se promener dans ce dédale de règles qui sont toutes faites pour être transgressées, pleines d'anomalies et d'exceptions... qu'évidemment je suis bien loin  de connaître toutes. Mais en français, vous vous rappelez vos cours de grammaire ? Il y avait toujours :

       1) la règle : ... ...

    Puis :

       2) les  exceptions : ... ... ... (chou, hibou, caillou, genou... ; la dictée, la pâtée, la montée, la portée...)

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         Alors, quelle importance aussi pour les jeunes d'aujourd'hui que de suivre assidûment des cours de langue française, afin de la posséder correctement ! D'ailleurs on n'est pas à même de tout assimiler totalement lorsqu'on est jeune ; bien sûr la pratique de la lecture des grands auteurs apporte l'essentiel de l'entraînement indispensable, mais conserver chez soi un bon "dictionnaire des difficultés de la langue française" à l'âge adulte reste à mon avis nécessaire. Il y a des tas de règles compliquées que je n'ai réellement retenues qu'à l'âge adulte à force de me référer à ce type d'ouvrage.

     

        Hélas, ce n'est pas la génération "internet" (en anglais) ou "est-ce-et-messe" (en langage télégraphique) qui vont nous aider à soigner notre beau langage.

         Je n'entre pas dans la polémique... J'avoue que la langue est une chose "vivante", qui a manifestement beaucoup évolué depuis le parler de la Renaissance et celui de Molière (et notamment a évolué différemment suivant qu'elle était employée en métropole, au Québec ou dans les îles !),  ce qui suppose qu'elle doit évidemment continuer à évoluer.

     

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    Affiche pour la fête de la langue française en Belgique

     

        Mais encore une fois, j'adore ces difficultés qui font justement d'elle une matière, comme un être de chair qui n'est jamais totalement parfait parce qu'il a un bouton ici ou les deux yeux légèrement dissemblables... ce qui fait précisément son charme... !

     

         Qu'en dites-vous ?

       

    1 D'après le dictionnaire "Le Robert" les étymologies sont fort différentes, le verbe "peigner " descendant du latin "pectinare ", et "peindre " découlant de "pingere "... La confusion actuelle résultant de l'évolution des prononciations et des usages successifs qui ont été faits de ces termes.

     
     
     

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    Bourgeon de lilas 02


        Dans les arbres la vie se reproduit de la même manière qu'un enfant dans le ventre d'une mère... Alors pourquoi les arbres n'auraient-ils pas une conscience, comme nous ?

     

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    "L'expérience existentielle", lame du Tarot Zen d'Osho Rajneesh

     

        Dans la nature, la vie évolue de façon intelligente, alors que nous n'en sommes pas même conscients la plupart du temps. Nous respirons, nous digérons, nous dormons sans même savoir comment (tout juste à la rigueur "pourquoi"). D'où vient donc cette intelligence ? N'émane-t-elle pas d'une force infiniment supérieure à la nôtre ?

     

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       À notre époque nous ne sommes guère plus avancés devant les mystères du monde que l'homme de Cro-magnon... Nous observons mieux, nous observons plus loin, nous avons développé une technologie et cherchons à corriger le cours des choses, mais l'essentiel nous demeure inaccessible, et nos efforts se heurtent aux mêmes inéluctables limites. Nous ne pouvons toujours que constater, impuissants, l'intelligence infinie qui nous dépasse, même si nous refusons de l'appeler aujourd'hui encore "Dieu".

     

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        Pourtant lorsqu'il est versé dans une jolie tasse le thé est beau et odorant ; mais lorsque la tasse est brisée et qu'il s'est répandu, c'est toujours du thé.

     

     

     

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       Ce week-end m'a permis de faire une découverte particulière.

       On dit toujours que les sages sont âgés, et souvent on ajoute que la vieillesse apporte la sagesse.

        Sans doute suis-je à l'aube de l'âge où les choses commencent à se révéler...
         Voilà.

         Je devais me rendre en famille, mais pas vers des plus jeunes : vers des plus âgés. La jeunesse n'enseigne rien, ou peu de choses : elle enseigne seulement le jaillissement de la vie, comme le ressac de la vague, comme une écume toujours nouvelle.
         Mais la vieillesse...

        J'ai rencontré ce week-end une personne que j'ai connue depuis ma naissance, et n'avais pas revue depuis très longtemps ; c'était une femme ravissante, rousse avec de magnifiques yeux verts, d'une intelligence, d'une culture et d'une distinction incomparables, dont la voix était mélodieuse et la conversation envoûtante. Elle m'avait toujours impressionnée et intimidée. Mais aujourd'hui elle était couchée dans un lit d'hôpital, couchée parce que devenue l'ombre d'elle-même : 95 ans !  Cependant lorsque j'entrai dans sa chambre, elle fut si heureuse de me voir qu'elle demanda plusieurs fois si elle ne rêvait pas ; et elle me surprit encore en s'exclamant "que j'avais toujours mon sourire de petite fille... "

          Je lui répondis alors qu'elle aussi avait toujours le même sourire, le même regard ; et c'est de là que vint le miracle.

          En effet quand je la regardais, blême sous ses cheveux pâlis, je retrouvais dans ses yeux éclaircis, dans son sourire sans fard, la même personne qu'autrefois.
         Or à la maison, comme par un fait exprès, on me montra des boîtes pleines de vieilles photographies. Des photos de moi enfant, de mes sœurs, de mon frère, de mes parents et grands-parents ; des photos de ma mère enfant, de ses cousins et cousines, de mon grand-père jeune avec ses propres parents, ses frères et sa sœur... Ces images, anciennes et de petit format, me semblèrent désuètes, dénuées de vie, comparables à ces objets surannés que l'on garde dans un tiroir et qui sentent le moisi, ou à ces vieux livres d'histoire qui parlent d'une autre époque. L'enfance de ma mère, certes pour moi c'était "de l'histoire" ; mais ma propre enfance, en noir et blanc et même en couleurs un peu altérées, cela me paraissait totalement irréel !! Je ne m'y reconnaissais même plus !

         Et lorsque je passai aux photographies de ma vie de jeune mariée, puis de jeune maman, avec mes enfants petits, le même sentiment d'étrangeté subsista... Je ne reconnaissais plus rien, tout me paraissait mort ; il me semblait que chaque personne entrevue n'avait jamais été aussi belle, aussi exactement elle-même et vivante qu'AUJOURD'HUI.

     

       Aujourd'hui ! Voilà, le mot est lâché. L'être qui éclot, fleurit puis se fane est exactement similaire à une fleur et il n'existe qu'au présent : toutes les images que l'on peut en avoir ne sont que de trompeuses apparences ! Toutes les images sont mortes ! La vérité de la personne ne s'entrevoit que dans son regard, dans son sourire, s'entend par le son et l'inflexion de sa voix, se perçoit par sa chaleur ; et qu'un être ait trois ans ou quatre-vingts, son regard, son sourire, sa façon de s'exprimer restent les mêmes... exactement les mêmes car ils sont la seule perception que l'on a de son âme, de l'âme qui brille immuable et que l'on ressent. 

        Ainsi chaque fois que l'on rencontre une personne, ce que l'on perçoit, ce avec quoi l'on communique, C'EST SON ÂME ; c'est ce qui l'anime, et non l'image qu'elle offre.

     

        Nous avons ensuite regardé un très vieux film, "les Portes de la Nuit", réalisé par Marcel Carné en 1946. Il se déroulait dans le Paris d'après guerre, et Dieu sait que les vieux métros et la gare de Barbès me tenaient à cœur ! Et cependant rien ne me parut réaliste dans ce film ; comme s'il s'agissait de pantins dans un décor...

        Était-ce parce que l'image, la prise de son étaient de mauvaise qualité ? Sans doute. En effet, lorsque je regarde maintenant mes vieilles photographies scannées, agrandies et retouchées il y a comme une résurrection des visages, et la vie brille de nouveau dans les yeux, dans les sourires : oui, la vie, l'âme peuvent être saisies au vol et capturées dans une image ou un enregistrement.

     

        Mais maintenant j'en suis certaine et la révélation m'en est venue comme par surprise : nous sommes un être de lumière qui est entré dans une enveloppe fermée dont il peine à obtenir la maîtrise... Et comme il ne la maîtrise pas, celle-ci se fane et nous en sortons, en fin de parcours. Pourquoi ? Mystère ! Mais la vie n'est pas une production de la chair, c'est impossible.

        Bien sûr que jusqu'à aujourd'hui j'ai déjà beaucoup réfléchi à tout cela ; mais je ne l'avais pas ressenti, perçu avec cette ÉVIDENCE... Je "voulais y croire", ce qui n'a rien à voir !

     

        Ce matin, au supermarché, j'ai essayé de regarder toutes les personnes que je croisais (heureusement ce matin il n'y en avait pas beaucoup...) comme s'il s'agissait de lumières vivantes emprisonnées dans leurs apparences corporelles, et comme si leurs yeux, leurs sourires, étaient les interstices par lesquels cette lumière se laissait percevoir. C'était étrange : des petites lampes en mouvement... Mais c'est difficile à maintenir, surtout lorsque l'on parle aux gens, car alors on retombe au niveau de la communication passe-partout, ordinaire...

     

        Toutes les occupations humaines sont ainsi des "passe-temps", qui nous permettent d'oublier QUI nous sommes vraiment... sauf au moment où nous croisons un personne d'exception, dont la lumière intérieure est encore avivée par l'affaiblissement général de son corps... le SAGE.

     

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    Robert Schumann, sonate en sol mineur op.22
    1er mvt joué par Abdel Rahman El Bacha (disque Forlane)

     

         Je ne puis m'empêcher d'utiliser ici une formule de Robert Bichet, pour exprimer la tristesse qui frappe lorsque des êtres ne se comprennent pas et se rejettent. Quand une personne animée de bonnes intentions se heurte à une réaction violente de la part d'un autre qui s'estime humilié...

       Comment sommes-nous donc faits, que nous réagissions comme des hérissons à une remarque pleine de sollicitude ? Tant de méchancetés existent, tant de déchirures, et il faut encore qu'il y ait des blessures par simple incompréhension.

     

       Dans les voies spirituelles d'inspiration bouddhiste, on nous exhorte à la paix intérieure et au recul ; mais la blessure, elle existe bien ; et même, elle est comme contagieuse, puisque celui qui s'est senti blessé frappe le plus fort possible pour que l'autre le soit à son tour !

     

       Que dire alors, sinon que nous vivons bien dans une "Vallée de Larmes" ? "- J'ai mal, alors je te fais mal"... Oui, nous sommes bien frères, mais frères dans la douleur autant que dans la joie.

       Et cette terre, elle reste quoi que l'on fasse et quoi que l'on dise, une terre de déchirure, une terre de la dualité, où rester dans la paix est impossible. C'est bien le sens de la crucifixion que l'on a mise au centre du message de Jésus : un écartèlement... ! Pas de Bien sans Mal, pas de Paix sans Guerre, pas de Douceur sans Violence, pas d'Amour sans Haine.

     

        Comme l'écrit Paul Claudel dans le Lamento de la Danse des Morts (voir ici) :

       « L'homme né de la femme et qui vit peu
    Tu vois de quelles misères, Seigneur, il est rempli !
    Il s'élève comme une fleur, et aussitôt il est brisé ;
    Il fuit comme l'ombre et jamais il ne demeure dans le même état... »

     

         Et pourtant, c'est cette impermanence même qui doit nous alerter ; c'est la connaître qui peut nous rassurer et nous permettre de prendre le recul nécessaire - ce que Robert Bichet appelle "l'Espace transformé" devant nous mener à "l'Éternel départ" - afin de percevoir qu'un nouveau basculement se fera... En effet, oui, la paix et la joie ont été perdues malgré notre immense espoir et notre foi absolue en leur existence, mais comme la roue qui tourne, notre destin évolue ; et si aujourd'hui tout va très mal, demain, qui sait ... ? Peut-être après la nuit, vient le jour, comme l'automne vient de succéder à l'hiver.

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        Je suis très mauvaise philosophe ; j'enfonce des portes ouvertes. En effet dans les Plaideurs de Racine déjà, Petit-Jean déclarait avec son bon sens populaire :

    « Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera. »

        Et un negro spiritual célèbre rappelle :

    « Sometimes i'm up, sometimes i'm down, O yes Lord ! »

           De plus, le drame vient du fait que l'on ne sait jamais combien de temps va durer ce "chaos" ! Alors, en attendant que Dieu essuie les larmes de nos yeux - comme le rappelait si joliment Olivier Messiaen dans "Éclairs sur l'au-delà" -, écoutons de la musique... La musique exprime tout ce qui nous étreint, elle est un merveilleux soutien.

       Après le premier mouvement de la sonate en sol de Schumann, qui exprime la détresse, nous écouterons, du même compositeur et issu du même disque l'Adieu à la forêt, si calme et réconfortant (tiré des Scènes de la forêt) ...

     

     
     
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        (Ouiiii !! Pendant que j'écrivais cet article, il paraît que les choses se sont arrangées...!)
     
     
     

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