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             Mon amour océan
            Mon amour fée
            Mon amour cabriole

            Mon amour reflets du paradis
            Mon amour journée folle à la mer

            Mon amour de marbre de glace de fumées et d'absinthe

            Mon amour d'orage
            Mon amour de neige
            Mon amour de vent

            Mon amour de vertige et de mort
            Mon amour cierge à la nuit
            Mon amour vivante image de la vierge
            Mon amour étoile de clarté
            Mon amour astre flambant
            Mon amour rêve-immensité
            Mon amour bateau vers le large
            Mon amour oiseau couronné
            Mon amour ailes battantes

            Mon amour monde naissant

     

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    Tu viendras, et je t'aimerai...
    Tu auras la même robe de paille,

    Les mêmes cheveux volant dans le soleil ;
    Tu viendras semblable à cent mille autres fois,
    Et cependant tout sera changé.


     Et j'aimerai ta démarche de fée,
    Ton corps d'oiseau fragile,
    Ton regard éperdu,
    Ta bouche avide et touchante,
    Ton silence même,
    Tout ce qui est en toi et te fait différente.


    Car veux-tu que je te dise
    Pourquoi je veille à ma porte,
    Le cœur palpitant dans l'attente ?
    Je te sais revenue, ma petite enfant d'autrefois !

     
     

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    Le jour de ton départ
    J'aurai presque oublié
    Avec quelques étoiles
    Avec quelques sanglots
    Le soleil déchiré sera le rideau rouge
    De mon théâtre ouvert

    Je serai le Pierrot
    Désarticulé sur la scène
    Et par les bois lointains dont tu hantes les ombres
    Passera comme la mort
    Un grand oiseau d'automne

    O chante avec la nuit
    Toi dont le souffle est semblable au reflux
    Des immenses marées

    *


    Lorsque tu t'en iras
    Avec tes traînées d'astres
    Le cœur s'arrêtera de battre au firmament
    Les ondes répandues sècheront au soleil
    Les bois se figeront à la glace d'hiver

    Et je serai ce cri
    Inarticulé sur la scène
    Et par les soirs lointains où tu m'étais promise
    Le désert sans limite
    S'étendra comme un voile

    O chante pour ma nef
    Toi dont le souffle est le seul qui m'anime
    Au théâtre bouffon
    De la mer insensible

    *


    La plus brillante étoile
    Aussitôt née s'éteint
    Le bateau fait naufrage
    Le pantin agonise
    Le théâtre s'écroule

    Et il ne reste plus qu'une fumée bleuâtre
    Toi qui t'enfuis bien loin
    Vers le ciel des vivants

    Et moi je suis Pierrot
    Qui ne respire plus
    Sur la scène inventée

     

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    L'amour
    Court au long des sentiers
    Cueille des fleurs folâtre en sautillant
    Escalade les monts
    Éclate de rire
    Lance des gerbes de fleurs
    Escalade encore
    Monte à l'assaut des roches
    Resplendit sur le paysage
    Éclate de bonheur à la vue des vallées
    Respire l'air pur des cimes
    Vole comme un tourbillon à travers l'azur

    Puis redescend les pentes à petits pas prudents
    S'écorche les pieds aux cailloux
    Et rechigne
    Pleure de s'être fait mal
    Traverse les rivières et dérape
    S'écorche le genou et souffre
    Redescend en boitillant
    Se tord le pied et s'appuie sur un bâton
    S'épuise et cherche le village
    S'épuise et se cherche un refuge

    Et enfin il arrive
    Au soir
    A la porte d'une auberge
    Il soupire
    Et il meurt sur le pas de la porte
     
     

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  • Dessin de Léon Bakst pour le costume de scène de Nijinski dans
     Le prélude à l'après-midi d'un Faune de Claude Debussy  

     
    Je viendrai jusqu’à toi mon beau sylvain sauvage
    Je retiendrai ta course au profond du fourré
    Et j’apprivoiserai ta force si charmante
    Et ta bouche qui joue au milieu des feuillages

    Et tu sommeilleras longtemps entre mes bras
    Je vivrai de l’averse à la saison des pluies
    Tu seras mon oubli mon exil mon ivresse
    Le temps s’écoulera sans ternir nos regards

    Je vivrai si longtemps que nous n’aurons plus d’âge
    Tu cueilleras pour moi des fleurs imaginaires
    Nous pleurerons auprès de la fontaine ardente
    Où nous serons vainqueurs et noyés tour à tour

    Et la Nuit fermera nos yeux comme l’Amour
    Nous nous endormirons tout frissonnants de joie
    Blottis l’un contre l’autre ainsi que des enfants
    Et bien paisiblement nous attendrons l’Aurore


    Écouter ici  le Prélude à l'après-midi d'un Faune de Debussy
    ("preludio a la siesta de un fauno")



     

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