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Par Aloysia* le 17 Décembre 2014 à 22:00
L'hiver approche, la nuit descend... Rêvons au coin du feu au son de musiques chaleureuses. Voici le souvenir d'un concert donné dans un château. Il y avait un violoncelle et un piano (deux dames), et elles jouaient successivement la sonate de Chopin et celle de Rachmaninoff.
(Poème déjà publié en 2005)
1 - Prélude
Sous le scintillement diffus des projecteurs,
Les instruments au loin resplendissent dans l'ombre...
Le piano ténébreux comme un miroir obscur
Ressemble à un félin faiblement assoupi ;
Près de lui est couché l'élégant violoncelle,
La nuque renversée comme un enfant rêveur...2 - Sonate
Le piano gronde
Au fond d'un gouffre de splendeur,
Tandis que monte, intermittente,
La plainte âpre du violoncelle...
Puis c'est un lac profond à nos regards noyés,
Sur lequel vient glisser en volutes d'espace
Le chant sonore et grave d'un adolescent...
Par questions et réponses, ils luttent un instant,
Puis s'estompent en mourant, comme repris par l'ombre.
Leurs voix s'enlacent encore
Au-dessus de nos têtes,
Flamboyant caducée
Au ciel imaginaire...3 - Postlude
Le rêve chaud vibre dans l'air,
Comme une chevelure ondulante et soyeuse
Jetant à profusion
Ses flammèches fluides...
La vision arrêtée
Fige les cœurs en suspension,
Le souffle sur les lèvres,
L'âme prête à jaillir...
Mais le torrent subit des applaudissements
Brise soudain l'extase
De cette nuit d'été.
Et pour illustrer, voici un merveilleux enregistrement du troisième mouvement de cette sonate de Rachmaninoff trouvé sur Youtube (les autres y figurent aussi), par le violoncelliste israëlien Amit Peled, accompagné du pianiste espagnol Daniel del Pino (enregistrement de décembre 2004).
J'avoue que je tiens ce mouvement lent pour un des sommets de la musique pour violoncelle, et qu'il m'avait laissé une impression impérissable.
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Par Aloysia* le 2 Novembre 2012 à 12:00
Image du net
Instrument magique
tu vibres sous les doigtsAu piano l’enfant rit
faisant tinter les notesMais quand l’archet se pose
tout se tait pour l’entendreRépéter
répéter
jusqu’au son parfait1 commentaire
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Par Aloysia* le 1 Mars 2012 à 12:00
Sandrine Moreau est au violoncelle et moi-même au piano (tous droits réservés).
Poème déjà publié en 2006 accompagnant une musique que j'ai composée : Aspiration, pour violoncelle et piano, jouée ici en privé et de façon totalement improvisée... C'est une première lecture, donc avec des erreurs, mais l'enregistrement en est bien meilleur que celui du soir du concert.Pleurs des roses
Des plumes envolées
Des pétales séchés
Pépiements déchirants des oiseaux du couchant
Nuit d’encre puits sans fond
Racines agrippées à la terre calleuse
O vie absente à soi-même
Épuisée par la traite implacable
Entends ce doux murmure
Il est ma voix profonde
Un détour un adieu un lumineux abîme
Un lieu de solitude un infime
Soupir
Mon cœur a perdu ses couleurs
Il ne sait plus qu’entendre
Et dessiner sa vie3 commentaires
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Par Aloysia* le 19 Août 2009 à 12:00
Nous ne sommes pas les seuls à exhiber nos vieilles locos à vapeur. Il y a quelque temps, je vous montrais celle-ci, photographiée en gare de Paimpol où elle tracte avec vaillance les touristes dans le circuit intitulé" les Vapeurs du Trieux". C'est une Pacific, dont le schéma de roues (ooOOOo) se lit "231".
Voici maintenant une locomotive Mikado, reconnaissable à la disposition de ses roues selon le schéma : oOOOOo, c'est à dire 141 (voir ici l'article de Wikipédia : la ou les petites roues avant supportent l'essieu mobile, pour virer ; les grosses roues centrales portent les machines , la petite roue arrière porte la cabine de pilotage).
Elle été photographiée par ma fille Sylviane lors de son récent voyage au Japon.
J'en profite pour vous donner à relire mon poème à la mémoire d'Arthur Honegger, qui composa un mouvement symphonique en l'honneur de cette locomotive française - la Pacific 231.
PACIFIC 231À la mémoire d'Arthur Honegger
Souffle
Crache
Siffle
Grincement d’essieux
Lourde machine en marche
Tu pars pesante et tu martèles à coups de reins
Le sol des rails où tu t’ébranles
Monstre masse de ferrures énormes
Et tu pars et tu files et tu t’élances au long de la campagne
Et tu cours à travers les champs que tu dévoiles
De part et d’autre de tes flancs en bandes délirantes
Et tu files au vent tel un cheval au grand galop
Fendant le paysage en Reine que tu es
Et soudain tu te cabres
Arrêt Il faut stopper
Et voilà tu arrives
Une gare est là-bas
Il te faut enchaîner peu à peu tes essieux
Et tu lâches un grand jet
De vapeur jusqu’aux cieux
Et tu viens
Peu à peu
T’arrê-
Ter
Martine Maillard
Tous droits réservés
Et cette fois, une vidéo de Youtube que je trouve vraiment très bien faite ! J'adore les trains - surtout ceux d'autrefois, où l'on pouvait choisir sa place, se promener, regarder les rails filer vers l'arrière... D'ailleurs, enfant j'ai eu l'occasion de monter dans un "train à vapeur" (pas un "pour touristes" !) et j'en avais été très impressionnée.
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