• Le Poème 
     

    Petit poème, nais sur mon papier,
    Et je te donnerai une cage dorée,
    Une escarpolette flexible,
    Un coin à ma fenêtre…

    Petit poème, caracole sous ma plume,
    Et je te taillerai un enclos de bois blanc,
    Un beau filet de cuir,
    Une longe et un piquet !

    Petit poème, cabriole dans ma tête,
    Et je t’attraperai d’une course précise,
    Et je te fixerai sur mes lignes bleutées,
    D’un trait définitif…

    - Non ! répond le poème. Non, je ne viendrai pas !
    Je n’aime pas ta prison,
    Je ne t’appartiens pas.
    Laisse-moi plutôt flâner en tes rêves …

     
     


     
     

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  •      Je suis une fan du site de Viviane (Poèmes et voyages en poésie), dont la poésie toujours riche, l'inspiration multiple, l'invention verbale me font rêver... Hier elle avait posté un texte sur "les mots" qui appelle à en créer des quantités sur le même modèle : je pense même que son début pourrait constituer une technique pour un "atelier d'écriture"! En tout cas, voici le texte qu'elle m'a d'abord inspiré (il y en aura un second) :
     


     
    Je veux des mots d'hiver
    Des mots qui s'enracinent dans la fibre du temps
    Et qui s'en vont figés dans le gel translucide
    Des mots transfigurés
    Fulgurant au soleil
    Et partis à pas lents pour ramasser le ciel
    Des mots de cheminée
    Qui craquent sous les doigts
    Et qui diront demain la douceur des aurores
    Qui feront se lever le premier jour du monde
    Un jour froid et superbe
    Un jour étincelant
    Un jour de draperies où le givre dessine
    Un nouveau monde nu
    Enrobé de splendeur
    Sur les arbres vêtus de franges immaculées
     



    (Photo du net) 
     
     
     

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  • Image tirée du "tarot zen" d'Osho Rajneesh :
    Valet arc-en-ciel, "L'Aventure"
     
     
     

    Je veux des mots si doux qu’ils diront l’aventure

    Qu’ils partiront au gré du vent qui les caresse
    Et qu’ils courront perdus
    Sans ânon ni collier
    Petits mots à tâtons endormis sous l’ombrage

    Je veux des mots qui sonnent ainsi que des clairons
    Aux vastes harmonies
    Aux longues résonances
    Des mots comme des gongs suspendus à des chaînes
    Frappés par des maillets dans des lamaseries

    Je veux des mots chenus tout ridés et tout secs
    Penchés sur les chemins à ramasser des glands
    Des mots tremblants auprès du poussin nouveau-né
    Et qui glanent aux champs avec leur vieux panier

    Les mots sont les supports des rêves des poètes
    Ils vivent auprès d’eux comme de grands oiseaux
    Dans la clarté du soir à demi endormis
    Et battent des paupières au soleil déclinant
    Tandis que l’âme s’ouvre aux étoiles naissantes
     
     
     
     
     

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  • Au Salon du Livre


    Voici l’heure de lire

    Le moment de sourire
    Le moment des délires
    L’heure où l’âme respire
    Et où le cœur soupire…

    Voici l’heure du conte
    L’heure où l’histoire monte
    A pas de loup sans honte
    Sans crainte de la tonte
    Que l'agnelet raconte…

    Voici l’heure des livres
    L’heure où il fait bon vivre
    En goûtant un peu ivre
    Un rêve qui délivre
    Et qu’on voudrait poursuivre… 

      
      avoslivres.jpg
                                 
    C'est le salon du livre jeunesse, à Issoudun !
    Courez vite y découvrir des merveilles !  
     
     
     
     
     

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  • Quand le conte raconte...
    (image tirée du site "médiathèques rcm")

     

    Le rêve du poète
    Ce sont ces feuilles mortes,
    Et toutes ces étoiles,
    Tous ces nuages
    En couleurs dans sa tête
    Un peu comme un appel
    Du ciel taché d'ouate,
    Un peu comme une écharpe
    Qui vole au vent
    Un peu comme la chanson
    Du matelot qui part
    En traversant les houles,
    Sur l’écume des flots.

    Le rêve du conteur
    C’est un pays tout blanc
    Un pays de chimère
    Aux araignées gourmandes,
    Aux sorcières déchues,
    Où vient le bon Génie
    Jouer du tambourin
    Sur l’arrière-train des singes
    Envolés dans les arbres ;
    Ce sont des enfants-rois
    Qui écoutent ravis
    L’histoire d’une servante
    Plus forte qu’une armée !

    Quand le conte raconte
    Le poète s’endort :
    Tout devient plus aisé
    Dans un nid de papier.
    Tu souris au pommier
    Que tes pas ont trouvé,
    Et dans le vieux chaudron
    T’attend le Fils du Roi.
    Raconte-m’en toujours,
    Je ne veux plus grandir…

     

    En illustration sonore, écoutez ici "Pays lointains",
    tiré des
    "Scènes d'enfants" de Robert Schumann.

     

     

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