•  

        Avant de me lancer dans mes souvenirs de voyage, le temps de me poser un peu, je vous livre ici la cruelle réflexion que je me fais couramment quand je constate l'absurdité de la vie... Ou plutôt la danse joie-douleur à laquelle elle nous soumet en permanence.

       « Longtemps, j'ai cherché le sens des choses. Petit à petit j'ai cru défricher un chemin de plus en plus attirant, de plus en plus lumineux. Un jour, j'ai cru comprendre la vie. Un jour, j'ai rencontré des gens qui m'ont tout expliqué, qui m'ont assuré qu'ils avaient tout compris. Mais le lendemain, j'ai vu que ces gens avaient tort. Et le lendemain, j'ai rencontré d'autres gens qui étaient sûrs du contraire. Alors, j'ai tenté d'associer les différentes visions. Mais je vis bientôt que je m'étais encore trompée. Aujourd'hui, je comprends une chose avec certitude : c'est que je n'ai jamais rien compris au monde, et n'y comprendrai jamais rien. »

     

         Cela dit, je ne suis pas seule à remarquer cela. Socrate autrefois affirmait : « La seule chose que je sache, c'est que je ne sais rien ». Et Jean Gabin s'enregistra récitant un texte du même accabit : « Maintenant je sais, je sais qu´on n´sait jamais ! ».

     

       Cependant Jean-Loup Dabadie, l'auteur du texte interprété par Gabin, a le génie d'ajouter la phrase qui manque à ma réflexion pour en effacer le pessimisme... :

    « Le jour où quelqu´un vous aime, il fait très beau ;
       J´peux pas mieux dire : il fait très beau !  »       

       En effet, si la vie perd son sens dans l'absurdité des évènements, elle retrouve pour nous toute sa puissance, sa saveur et sa légitimité lorsque notre coeur bat à l'unisson avec un autre - ou avec la beauté de l'univers, c'est-à-dire simplement lorsque l'on est "dans l'Amour"...

        C'est sans doute ce que voulait dire Jésus lorsqu'il affirma : "Quand deux ou trois d'entre vous sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux" (Evangile de Matthieu, chap. 18, verset 20). Deux seulement qui s'aiment, cela peut être douteux, cela peut n'être qu'une histoire d'attirance sexuelle ; mais deux "ou plus" vont installer un Amour plus pur qui d'un coup légitimera leur existence en y installant "la Vérité et la Vie" - ce que dit être Jésus.


       Car il n'est d'existence et de vie que dans et par l'Amour.
        Enfin c'est ce que je crois encore... Mais que sais-je ... ? 

     

    (Maurice Ravel, "L'énigme éternelle", extrait de "Deux Mélodies" hébraïques",
    interprétée ici par Victoria de Los Angeles et l'orchestre des Concerts du Conservatoire sous la direction de Georges Prêtre) 

     

     

    (Olivier Messiaen, "Demeurer dans l'Amour", extrait de "Eclairs sur l'au-delà",
    interprété par l'Orchestre Syphonique SWR de Baden-Baden et Fribourg sous la direction de Sylvain Cambreling)


     
     

    1 commentaire
  •  

         Lisant actuellement l'excellent livre de Frédéric Lenoir "Comment Jésus est devenu Dieu", je suis sidérée de découvrir le nombre d'interprétations diverses qui ont pu être apportées à la personne et à l'enseignement de Jésus dans les siècles qui ont suivi son passage sur la terre ; et en même temps je réalise qu'il est logique que l'on n'ait pas attendu le XXe siècle pour discuter de sa véritable nature, le sujet se posant avec plus d'acuité au démarrage d'une croyance qu'après plusieurs siècles d'affirmation dogmatique.

       C'est ainsi que je trouve avec surprise déjà supposées les prétendues "vérités" affirmées ultérieurement par différentes "sectes" venues apporter de nos jours des clés méconnues : Jésus, né véritablement homme, ne serait "devenu Dieu" que par ajout de la divinité à sa personne humaine au jour de son baptême ; ou encore, étant divin et ne devant pas mourir, il aurait été remplacé par quelqu'un d'autre au moment de sa crucifixion.

     

    Creche.gif

       Il est vrai qu'au moment d'établir un dogme il fallait bien se battre pour trouver un point de vue commun, alors qu'aujourd'hui l'interprétation personnelle de chacun nuit peu à la vision générale. En effet, la seule vérité est que l'univers spirituel n'a rien à voir avec le monde matériel, si ce n'est que ce dernier est apte à le refléter de façon pâlie en certaines circonstances, et que nous nous sommes perdus en lui. Les Pères de l'Eglise avaient donc pour tâche de trouver la formule la plus proche du symbole le plus parlant, afin que leur dogme éclaire suffisamment la voie à suivre.

       Je reconnais maintenant que dans le domaine spirituel, moins on en dit, et mieux ça vaut, et c'est pourquoi précisément Jésus nous a laissé si peu d'indices ; ou plutôt des indices  essentiellement symboliques. Car si l'on ne peut décrire le monde spirituel, du moins faut-il pouvoir donner des pistes à ceux qui le cherchent. Le langage de Jésus, comme celui des maîtres orientaux, est fait de paraboles, de contes, ou repose sur la démonstration.

        Ainsi il se révèle complémentaire (comme l'est l'enseignement des maîtres de vie intérieure) aux grandes religions du Livre que sont la Bible et le Coran, destinées plutôt à donner des règles de vie pour ce monde, règles d'ailleurs édictées il y a si longtemps qu'elles gagneraient parfois à être revues à la lumière de notre évolution.

     

    Père Noël

       Parmi les symboles destinés à nourrir une foi en un monde différent, il y a celui du "Père Noël". Comment ai-je pu croire autrefois si fermement à ce mythe, au point de le défendre encore passé vingt ans devant des jeunes outrés ? Parce qu'il n'avait rien à voir, dans mon esprit et dans ce que m'en ont montré mes parents, avec ce qu'il est aujourd'hui. Un "mythe" est un support spirituel, il ne doit exister que dans l'esprit. Un Père Noël à qui l'on écrit, que l'on rencontre dans les Grands Magasins, qui flirte avec internet, la télévision et la grande distribution, qui s'encombre de rennes et de lutins, ne peut exister. C'est tout juste un personnage de film, un acteur dans un monde d'images.

     

       Le Père Noël de mon enfance était tout simplement la matérialisation de l'amour de mes parents. On ne le voyait pas, mais il laissait une trace subtile au pied de la cheminée (dont le tablier cependant restait soigneusement fermé) : petit gâteau à demi-consommé, carotte croquée par son âne ; il disposait harmonieusement des jouets non emballés évidemment, et que l'on découvrait avec stupéfaction sans les avoir même devinés auparavant (juste souhaités !) ; et bien sûr lorsque les grands-parents prétendaient que "le Père Noël était passé chez eux pour nous", on n'en croyait pas un mot ! Comment le Père Noël pouvait-il s'être trompé de maison ? Le Père Noël sait bien où se trouvent les petits enfants... !

     

    Michka.jpg

    La belle histoire de Michka

     

       Si mes parents avaient été pauvres et avaient garni la cheminée d'une simple orange, aurais-je réagi différemment ? Je ne le crois pas, car l'importance était dans le symbole ; et c'est ce que j'ai défendu, passé vingt ans, face à ces jeunes outrés : dans notre société pourrie par l'argent, nous avons besoin de "miracles", c'est-à-dire de découvrir une trace d'amour gratuit ; la trace de quelque chose qui tombe du ciel, sans que l'on en connaisse la provenance, et qui soit pur bonheur. Et c'est cela, le monde spirituel ... C'est l'Amour dont Noël ou la naissance d'un "sauveur", l'apparition d'une porte ouverte sur la Lumière, est le témoignage le plus émouvant.

     

    chemin.jpg

     

     


    1 commentaire
  •  

     

    manifestation-mariagept.jpg

    (Photo Europe1)

     

       Il y a des gens qui défilent aujourd'hui...

        C'est leur droit le plus strict : ils s'expriment (surtout s'ils le font dans le calme et le respect d'autrui).

       Mais hélas beaucoup sont victimes d'un bourrage de crâne mensonger - notamment parmi ceux qui ont rempli ce train spécialement affrété depuis Lyon...

       Bien sûr les politiques en profitent pour avancer leurs  pions... Et la plus maligne de tous, Marine Le Pen, s'abstient !!

     

         Si j'ai bien compris, les gens n'en veulent pas aux homosexuels : "Ce n'est pas de leur faute." Ben oui, c'est vrai : interdit-on aux handicapés de se marier ? Dès l'instant qu'on est "différent", il faudrait être banni de la société ? C'est la moindre des choses d'autoriser aux uns ce que l'on permet aux autres.

     

        Mais non mais non : même une grande dame politique affirme que le problème est au niveau du "modèle de société", parce qu'il est indispensable que ce modèle reste basé sur la "complémentarité homme-femme" . Ah  oui ? Et qu'est-ce que vous faites dans la rue alors, Madame ?? Qu'est-ce que vous attendez pour retourner vite fait à vos fourneaux, là où se trouve la VRAIE place d'une VRAIE femme ??

     

        Je connais une personne qui a déshérité son fils et qui refuse totalement de le voir depuis qu'elle sait qu'il est homosexuel et NE POURRA PAS LUI DONNER DE PETITS-ENFANTS !

        Je connais aussi une famille aristocratique - des comtes - qui a poussé leur fils au suicide parce qu'ils refusait d'épouser une comtesse pour donner une suite à la lignée ! Il était homosexuel, et je vous assure, pas du tout efféminé. Mais aujourd'hui, eh bien il n'y a plus d'héritier dans cette "grande" famille.

     

        L'archevêque de Paris ose se mêler à ce type de manifestation !! Depuis longtemps j'ai compris que l'église catholique allait CONTRE le message de Jésus, et je ne suis pas la seule à cela. Le pauvre, s'il revenait aujourd'hui, ce seraient les catholiques qui le crufieraient ! Peut-être pas les protestants ni les orthodoxes d'ailleurs, mais enfin, ça dépend desquels sans doute aussi...

     

        Ces gens s'imaginent que les enfants des ces couples ne seront pas nés d'un père et d'une mère ?? Et où ont-ils vu que la nature permettait à deux femmes ou à deux hommes de procréer ? Par contre il y a des quantités de mères qui élèvent seules leurs enfants, il y a des quantités de papes, de prêtres et d'archevêques qui ont semé à droite et à gauche des gosses qui se sont retrouvés sans père. Sans parler des enfants d'alcooliques qui portent les tares de leurs parents (ça, Jésus en a parlé), ou des enfants nés dans des zones de pauvreté considérables et qui crèvent de faim en mangeant des immondices. Mais ça, n'est-ce pas, ça ne nuit pas à la "pureté de la race humaine"... 

     

       Quand un parent vient à décéder, le grand-père, ou la tante, peuvent avoir des droits sur l'enfant orphelin : pourtant, ont-ils "couché" avec le parent biologique ?? La loi cependant leur donne des droits. Quelle horreur !! Quel acte contre nature ! Non ?? Vous ne croyez pas ? Vous en appelez à la descendance "par le sang" ? Et quand, pour "le sang", les pharaons égyptiens s'épousaient entre frères et soeurs, il n'y avait aucun problème pour la descendance ? Non ?!...

     

         Il y a en France des millions d'homosexuels (beaucoup plus que de manifestants). Il va falloir qu'ils émigrent à l'étranger (décidément, il n'y aura pas que Depardieu...) pour pouvoir vivre leur vie en paix. Si DIEU les a fait ainsi - ou la NATURE, comme vous voulez - en fait la France ne l'accepte pas. Non. la France est un grand pays libertaire, sauf qu'elle a l'esprit le plus étriqué de toute l'Europe. C'est elle qui décide à la place de Dieu. Voyez-vous ça...

     

        Bref. JE RÊVE ! ... 

         Et cette fois ce n'est pas de beaux paysages.
        Mais cela peut être d'émigration, pour quitter des gens qui me donnent des boutons.

        Enfin ; heureusement, aussi forts qu'ils se croient être, ils ne sont qu'une poignée de pauvres gens manipulés, et c'est tout ce que j'en pense finalement.

     

    PS : Le maire du petit village où j'ai vécu quelque temps s'est associé à un collectif de maires ayant déclaré qu'ils ne célébreraient pas de mariage homosexuel... mais le pauvre ! Il est âgé, il est cultivateur, il n'est jamais sorti de son trou où Dieu sait pourquoi, jamais un homo n'a mis les pieds... Alors comment en célébrerait-il des mariages ? Il est certain que chez lui il n'y aura pas de demande et puis voilà... Qu'ils restent guindés et pincés ces habitants qui en composent le conseil municipal ; leurs enfants fichent tous le camp et ils le méritent bien !

     

     

    1 commentaire
  •  

    Ce matin il neigeait, à tout petits flocons certes...

     

    Neige.JPG

     

      Et cet après-midi, il fait si sombre que, pour le coup, on pense vraiment aux Ténèbres qui se sont abattues sur le monde après la mort du Christ.

     

    Pluie.jpg

     

        On se croirait à la Toussaint !

          Les week-ends de Pâques se suivent et ne se ressemblent pas ; comme les saisons d'ailleurs et tout sur cette terre qui est mouvance perpétuelle. Retour des choses? Certainement pas ! Je n'ai jamais rien vu se reproduire de façon semblable ici-bas, et, comme le dit si justement Héraclite : "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve".

       J'ai évoqué plusieurs week-ends de Pâques depuis l'ouverture de ce blog (mai 2005), et j'étais persuadée avoir évoqué les Leçons de Ténèbres de François Couperin mais n'en retrouve toutefois aucune trace musicale dans mes archives...

       Cette année, l'élection inattendue d'un nouveau pape adoptant le nom de François, et qui est allé laver les pieds de jeunes délinquants non chrétiens dans une prison romaine me reconduit à François d'Assise, que j'aime depuis longtemps, et pour lequel Olivier Messiaen composa un si extraordinaire opéra.

       Au début de l'Acte 3, François demande à Jésus de lui faire ressentir sa douleur de crucifié. C'est la fameuse scène des stigmates, saisie dans la vidéo ci-dessous. 

     


     

        C'est la nuit, une nuit d'épouvante qui n'est pas sans rappeler celles qui hantent les opéras romantiques comme le Freischütz de Weber. Les cris des chouettes éclatent comme des coups de poignard dans une obscurité que traversent des voix inquiétantes. Le thème doux et paisible de François montre celui-ci arrivant ; puis sa demande incroyable est ponctuée de grands sauts d'octave qui traduisent sa décision irrévocable. Alors la voix du Christ retentit, représentée par le chœur des femmes qui la rend plus vaste et plus floue à la fois, tandis que l'orchestre "dessine" la sueur et le sang qui ruissellent, puis le marteau qui frappe et enfonce les clous... Le vent siffle... C'est vraiment la Ténèbre et l'horreur. François d'ailleurs ne s'en remettra pas ; sa fin est proche. Mais dans son extase, la Voix d'en-haut est toujours plus forte, clamant sa vérité dans toutes les voix du chœur - hommes et femmes - jusqu'à ce que les plaies deviennent visibles... et alors s'étend le calme de l'adoration.

         Aussi long qu'il paraisse, cet opéra, qui a le mérite d'être entièrement compréhensible par nous puisqu'en français (sauf je l'avoue parfois lorsqu'il s'agit des chœurs), est un véritable chef d'oeuvre. Tandis que l'on a trop souvent tendance à représenter (en peinture ou au cinéma) la Passion du Christ comme un épisode de souffrances effrayantes, le compositeur montre ici par la musique toute la douceur et l'Amour qui peuvent rayonner et dominer même cette souffrance.

     

     

     

    1 commentaire

  • Noel-2013-3.jpg


        Jésus n'est pas né exactement à minuit le 25 décembre...  Certains disent même qu'il serait né le 6 janvier.

        Mais par contre le 25 décembre est une date importante, célébrée depuis longtemps sous divers prétextes (Saint-Jean d'hiver, Saturnales, culte de Mithra...) parce qu'elle coïncide avec le moment où le soleil, arrivé le 21 exactement face au Tropique du Capricorne (ce qu'on appelle le solstice d'hiver), recommence une d'abord très lente, mais certaine remontée vers l'équateur, tandis que la Terre rebascule doucement sur son axe, nous rapportant chaque jour un peu plus de lumière.

    noel0099.gif

        On évoque le "Père Noël", ce bon papa qui apporte paix et réconciliation, en couvrant les uns et les autres de présents et en ouvrant nos coeurs à la joie d'être ensemble et de s'aimer... Cela c'est le fait d'être plongé dans une nuit profonde et froide qui nous y entraîne ; plus il fait noir et froid, et plus on a besoin de se réchauffer et de se faire de la lumière ensemble. Le sapin illuminé en est le symbole.

    Noel-2013-2.jpg


        Mais le vrai sens de "Noël" pour moi, c'est le mot "Naissance" (ou "REnaissance" !), ce nouveau matin du monde, cette nouvelle aube que l'on traduit peut-être par l'apparition de cette étoile resplendissante qui dit-on brilla sur la crèche. Chaque année, la vie se renouvelle elle-même ; un cycle se ferme, et un autre s'ouvre, un cycle porteur de toutes les promesses possibles puisqu'il arrive, il est devant !

    Source-d-amour-copie-1.jpg

       C'est en ce sens que Noël a pour moi un profond écho spirituel ; la Terre n'est vivante que parce qu'elle est fécondée par les forces lumineuses venues du Cosmos. Pour moi, au 25 décembre à minuit, ces forces s'abaissent comme une aurore boréale pour la pénétrer de nouveau... Ce sont des noces ! Des noces, qui permettront la naissance des graines, l'éclosion des bourgeons... et aussi l'éclosion des graines d'amour et de lumière dans nos cœurs.

     

          Que Noël vous apporte à tous la joie et le bonheur que vous méritez !

    couronnedenoel5.gif

     

    1 commentaire