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Par Aloysia* le 19 Septembre 2005 à 12:00
Ces toits gris aplanis,
Chaque rayon discret du soleil du matin
Tendrement les redore.
Des étoiles au ciel
Glissent très doucement sur des nuages roses
Vers des pays lointains…
- Dans la cour oubliée,
L’orgue de barbarie laisse flotter dans l’air
Quelques chants attristés,
Souvenir esseulé
Du passé endormi…
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Par Aloysia* le 8 Décembre 2005 à 12:00
Cygnes sur le Cher (octobre 2005)Nous avons fui vers le terroir humide
Déjà les troncs sont noirs et le feuillage ambré
La rivière se gonfle et roule un flot boueux
Le ciel est tourmenté l’automne est roi
Mais un automne lourd malade
Et les oiseaux sont loin
Ah que ne vous avons-nous suivies
Hirondelles et cigognes
Vers les terres rouges et âcres des déserts
Nous allons vers la nuit et la maison se ferme
Frileusement sur sa chaleur
Dans l’attente de son Noël
L’absence de Noël
Car où l’enfant naissait la nuit était bien douce
Chaude de tous ses habitants
Tranquille et toute plombée d’étoiles
Vibrante d’anges et d’animaux
Oh partons au désert où sont les hirondelles
Et suivons la cigogne jusqu’à l’ibis sacré
En Egypte devant les immenses piliers
Des temples millénaires
Au parvis des tombeaux creusés dans la montagne
Jusqu’au cœur de la terre
Où sont les dieux dormant
Et le palpitement d’un soleil oublié
Façade du temple d'Abou Simbel1 commentaire
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Par Aloysia* le 27 Décembre 2005 à 17:00
Ils avaient dîné très tard.
Des lustres, les chandelles s’affaissaient en pleurant...
Les lampions rougeoyants souriaient un peu ivres,
Noyés dans le brouillard tiède.
Sur eux le Songe se fermait
Comme un grand coquillage…
Aveugles, ils s’endormirent,
Vaincus par l’éternel sourire des soleils
Qui glissent à rebours des cercles enchantés,
Etourdis par les pleurs intermittents des astres
Cloués à leur abîme.
Et lorsqu’ils s’éveillèrent,
Ils étaient seuls !
Seuls…
Ils se regardaient
A travers l’ombre hostile,
Balbutiant des mots
Qui n’avaient plus de sens…
Etrangers,
Eperdus,
Ils se cherchaient,
Mais ne se trouvaient plus !
© Editions Saint-Germain-des-Prés, Paris 1973
(« Le Rossignol d’Argent»)1 commentaire
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Par Aloysia* le 26 Janvier 2006 à 12:00Oui j’irai dans la nuit des étoiles
Oui j’irai dans le soir des étoiles
Sans voiles
Au milieu des étoiles
Et pâle
A l’éclat des étoiles
Je courrai dans le froid des étoiles
Je courrai dans l’hiver des étoiles
Etrange
Dans la nuit des étoiles
Immense
Dans le soir des étoiles
Je fuirai dans les cris des étoiles
Je fuirai dans le chant des étoiles
Perdue
Dans le froid des étoiles
Menue
Dans l’hiver des étoiles
Je crierai dans le flot des étoiles
Je crierai dans le mer des étoiles
Pleurante
Dans les cris des étoiles
Mourante
Dans le chant des étoiles
Et la vie dans la nuit des étoiles
S’enfuira dans un envol d’étoiles
En gerbes
Comme un bouquet d’étoiles
En perles
Comme un essaim d’étoiles
Et l’amour dans le froid des étoiles
S’enfuira comme le flot d’ étoiles
En vagues
Comme une mer d’étoiles
En vagues
Et volutes d’étoiles
Je verrai s’évanouir les étoiles
Une à une je verrai les étoiles
Pâlir
Comme au matin l’Etoile
Mourir
Dans un souffle d’étoile
Je verrai s’effacer les étoiles
S’effacer comme on dissipe un voile
Brouillard
Qui s’envole en étoiles
Ou soir
Se fondant en étoiles
Plus de jour pour survivre aux étoiles
Quand seront disparues les étoiles
La Nuit
Sera l’unique étoile
La Nuit
Me tuera pauvre étoile
Je mourrai alors dans les étoiles
Je fuirai comme une brume un voile
Sans voile
Au milieu des étoiles
Et pâle
Tout comme les étoiles
Publié en 1974 aux éditions Saint-Germain-des-Prés
dans un ensemble intitulé Pour Survivre,(Le Rossignol d'Argent)1 commentaire
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Par Aloysia* le 19 Février 2006 à 12:00
Il y a mille ans que je t'appelle
Petite étoile
Blottie au fond du ciel
Et comme à chaque fois
Tu caches en frissonnant ton sexe d'orchidée
Et ta nudité tombe en flèche
Dans le goulet du ciel obscur
Mais aujourd'hui
Le voile du soleil s'est déchiré
Aujourd'hui
Mon cri a ébranlé les voûtes de l'espace
Et la grande clameur des astres
Le répercute à l'infini
Fasse le dieu solaire
Que je meure d'amour
Si tu ne viens à moi
Les ombres de ma vie auraient péri depuis longtemps
S'il ne m'avait fallu t'attendre
Et te chercher
Et t'espérer
Petite étoile petite
Blottie au fond du ciel
Mais vois-tu la nuit passe
Et les journées s'étirent
Comme de longs serpents
Mes cheveux dénoués
Tu fondras dans le jour
Dans le soleil d'un jour
Dans le feu d'un regard
Dans le feu d'un soleil
Si tu ne viens à moi
Avant l'aube imprécise
Petite étoile enfuie
De mille continents
Et de toutes mes vies1 commentaire