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    A Florence Aubenas, qui vient d'être libérée.

     


    Florence,
    Ton sourire est le soleil
    De l’été retrouvé.
    Jaillie de ton hiver,
    De l’infinie noirceur du monde,
    Des profondeurs d’une terre égarée,

    Tu portes la clarté
    D’un regard ébloui,
    D’un enfant qui paraît…
    Limpide et transparente
    Comme l’Aube  qui Naît,
    Comme la Fleur d’été,
    Comme l’art florissant,

    Tu es la Renaissance.
     

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          Ce tournoi est imaginé à partir des écrits de Sappho, la grande poétesse qui vécut sur l'île de Lesbos au VIIe siècle avant notre ère. Anactoria et Atthis sont deux de ses élèves et amies. La première chante dans un style plus académique, la seconde dans un style plus lyrique, qui  est sensé lui apporter la palme de la victoire. Mais l'ensemble est de mon invention.

         Psappha est la pronociation du nom de Sappho dans le dialecte éolien pratiqué là-bas à cette époque. 

     

     

     

    1 - Anactoria

     

    Telle la blanche lune au milieu des étoiles,

    Telle tu t'es levée, Sappho, parmi tes sœurs ;

    Séléné t'a parée de son lait scintillant,

    Apollon t'a comblée de ses dons lumineux ;

    Et comme il offre aux jours harmonie et beauté,

    Ainsi tu fais surgir de nos nuits la clarté.

     

    *

     

                                                                                                                                   

     2 - Atthis

     

    Elle fuit, la jeune fille, telle un oiseau ;

    Ses pas foulent à peine le sol,

    Et son vêtement blanc s'ébouriffe autour d'elle

    Aux brises matinales,

    Comme les plumes de la colombe énamourée...

    Mais où court-elle si tôt ?

    Comme le tendre oiseau salue l'aurore,

    Ainsi s'élance-t-elle vers toi,

    Dame de ce logis !

     

    *

     

     

     

    3 - Anactoria

     

    Plus douce que le miel

    Est la Dame de mes pensées ;

    Nymphes, Muses, Charites,

    Joignez vos chants aux miens

    Pour louer sa beauté !

    Car pour la célébrer

    C'est bien peu de ma voix :

    Il faudrait la Nature

    Assemblée en concert !

     

    * 

     

                                                                              

     

    4 - Atthis

     

    Muses, chantez ici la déesse aux cent bras

    Qui modela nos yeux profonds, nos cheveux sombres,

    Nos corps jeunes et souples et nos jolis visages,

    Et chantez sa tendresse

    Qui modela nos cœurs !...

     

    Muses, chantez ici la déesse aux cent voix,

    Qui nous fit musiciennes et poètes à la fois,

    Habiles à la lyre et aux accents rythmés,

    Et chantez sa douceur

    Qui nous fit harmonieuses...

     

    Muses, chantez ici la blonde Aphrodita,

    Qui nous a réunies en un amour unique,

    Celui de la splendeur d'une vie foisonnante,

    Et chantez son élue,

    Psappha l'inégalée ! ...

     

     

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  •     Alertée par Gérard, j'ai décidé de dédier un poème aux Indiens de Colombie, victimes de la répression policière en leur pays. Participez vous aussi à "la Ligne verte", en envoyant un poème, un message, un dessin à l'association Tchendukua.

     


    Photo Christophe Martinez

     

    Ô mes frères indiens
    Vous saviez vivre, vous,
    En vous fondant à la forêt,
    En épousant son rythme lent,
    Ses lois et ses climats…
    Ô mes frères indiens,
    Vous saviez écouter
    Les leçons des ancêtres,
    Et vous saviez qu’être humble et nu
    Comme un enfant de la nature,
    C’est être au Paradis…

    Mais aujourd’hui,
    Vivre parmi les fous
    Dans les fumées et l’asphyxie,
    Les villes noires,
    La pauvreté,
    La quête ignoble du profit,
    Vivre aujourd’hui c’est être un rat
    Dans un égout,
    C’est crever peu à peu
    Dans un monde perdu,
    C’est l’enfer !

    Ô mes amis,
    Priez pour nous
    L’âme de vos ancêtres,
    Priez pour nous
    L’âme de la forêt,
    Du grand puma, du lynx et du python,
    Qu’ils nous viennent en aide
    Et ramènent la pluie
    Sur nos cœurs desséchés.
    Priez le grand Esprit
    Pour qu’il sauve la Terre.




     
     
     
     
     

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    Les Bois d'Avaugour
    Guy Ropartz photographié à Padel, au bout de la plage de Bréhec.

        Les bois d'Avaugour se trouvent en Côtes d'Armor, au Sud de Guingamp à proximité de Bourbriac.
        Ce poème est écrit en hommage à Guy Ropartz, grand musicien breton (on l'appelait parfois le "barde celtique") natif de Guingamp, qui aimait beaucoup ces bois et s’en inspira pour composer le 3e mouvement de sa 5e symphonie.



    Dans les bois d’Avaugour

    Aux collines herbeuses,
    Aux pinèdes ombreuses,
    Nous reviendrons toujours…

    Nous suivrons le regard
    Du vieux barde celtique
    Qui rêvait sa musique
    Dans les lointains épars ;

    Assis près du chemin
    Avec sa canne grise,
    Il écoutait la brise,
    Sa barbe dans la main.

    Nous reviendrons humer
    Le lieu de ses errances :
    Son souvenir y danse
    Dans l’air tout embaumé.

     

     

     
    Début du 3e mouvement (largo) de cette 5e symphonie,
    qui vient d'être enregistrée aux éditions Timpani
    par l'orchestre symphonique de Nancy
    (cité où Ropartz fut longtemps directeur de Conservatoire),
    sous la direction de Sébastian Lang-Lessing (voir ici)

     

    Gaud Ropartz en 1962











    Voici une photo de la fille aînée du compositeur, Gaud Ropartz (à gauche),
    qui s'occupa entièrement du maître à la fin de sa vie lorsqu'il devint aveugle.
    Assise au salon du manoir paternel sous le portrait de son grand-père Sigismond,
    elle nous contait ses souvenirs, en cet été 1962.
     
     
     

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        Garder l'espoir envers et contre tout, ce n'est pas toujours facile. Et il est des "résurrections" qui parfois se laissent attendre... Telle celle d'Ingrid, vers laquelle en ce temps de Pâques vont toutes nos pensées.
        C'est pour entretenir cette flamme que j'ai écrit ce poème : il n'y a pas que la flamme olympique, qui mérite d'être entretenue. Tout être qui souffre pour une noble cause prend une stature universelle, devient une figure exemplaire... Et c'est la force de cet amour qu'elle suscite qui peut agir encore, par-delà la distance, et la ramener vers nous, en sauvant s'il le faut tous ceux qui sont entraînés avec elle dans l'horreur de la guerre.
     
     

     


    À  chaque heure qui s'ajoute
    De ce temps infini
    Qui nous sépare de toi
    Ingrid
    Nous voudrions crier
    Nous voudrions allumer des lumières
    Partout dans le monde
    Nous voudrions marcher vers toi

     

    Marcher sur la mer
    Marcher sur ces arbres immenses qui t'emprisonnent
    Marcher sur les nuages sur les montagnes
    Marcher sur les fleuves sauvages
    Pour te voir libérée
    Pour te voir revivre
    Pour te voir enfin sourire
    Et embrasser tes enfants

     

    Toi si forte
    Toi si grande
    Toi qui domines à présent le monde
    De la noblesse de ton âme
    De la grandeur de ton sacrifice
    De la force de ton courage
    Ingrid

     

    Fasse le Ciel
    Fasse tout l'amour des hommes
    Avec leurs cris et leurs lumières
    Avec leur marche victorieuse
    Et leur désir et leur espoir
    Que tu revoies enfin ta ville
    Que tu revoies ta mère
    Et tes enfants et ta famille
    Et tout ton peuple et ceux qui t'aiment

     

    Veuille le Monde
    Que tu nous sois enfin rendue
    Riche de tant d'années d'amour
    De labeur de souffrances
    De patience et d'endurance
    Enfin vivante
    Et souriante

     

     

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