-
Par Aloysia* le 15 Juin 2005 à 12:00
A Florence Aubenas, qui vient d'être libérée.
Florence,
Ton sourire est le soleil
De l’été retrouvé.
Jaillie de ton hiver,
De l’infinie noirceur du monde,
Des profondeurs d’une terre égarée,
Tu portes la clarté
D’un regard ébloui,
D’un enfant qui paraît…
Limpide et transparente
Comme l’Aube qui Naît,
Comme la Fleur d’été,
Comme l’art florissant,
Tu es la Renaissance.
1 commentaire -
Par Aloysia* le 8 Juillet 2005 à 12:00
Ce tournoi est imaginé à partir des écrits de Sappho, la grande poétesse qui vécut sur l'île de Lesbos au VIIe siècle avant notre ère. Anactoria et Atthis sont deux de ses élèves et amies. La première chante dans un style plus académique, la seconde dans un style plus lyrique, qui est sensé lui apporter la palme de la victoire. Mais l'ensemble est de mon invention.
Psappha est la pronociation du nom de Sappho dans le dialecte éolien pratiqué là-bas à cette époque.
1 - Anactoria
Telle la blanche lune au milieu des étoiles,
Telle tu t'es levée, Sappho, parmi tes sœurs ;
Séléné t'a parée de son lait scintillant,
Apollon t'a comblée de ses dons lumineux ;
Et comme il offre aux jours harmonie et beauté,
Ainsi tu fais surgir de nos nuits la clarté.
*
2 - Atthis
Elle fuit, la jeune fille, telle un oiseau ;
Ses pas foulent à peine le sol,
Et son vêtement blanc s'ébouriffe autour d'elle
Aux brises matinales,
Comme les plumes de la colombe énamourée...
Mais où court-elle si tôt ?
Comme le tendre oiseau salue l'aurore,
Ainsi s'élance-t-elle vers toi,
Dame de ce logis !
*
3 - Anactoria
Plus douce que le miel
Est la Dame de mes pensées ;
Nymphes, Muses, Charites,
Joignez vos chants aux miens
Pour louer sa beauté !
Car pour la célébrer
C'est bien peu de ma voix :
Il faudrait la Nature
Assemblée en concert !
*
4 - Atthis
Muses, chantez ici la déesse aux cent bras
Qui modela nos yeux profonds, nos cheveux sombres,
Nos corps jeunes et souples et nos jolis visages,
Et chantez sa tendresse
Qui modela nos cœurs !...
Muses, chantez ici la déesse aux cent voix,
Qui nous fit musiciennes et poètes à la fois,
Habiles à la lyre et aux accents rythmés,
Et chantez sa douceur
Qui nous fit harmonieuses...
Muses, chantez ici la blonde Aphrodita,
Qui nous a réunies en un amour unique,
Celui de la splendeur d'une vie foisonnante,
Et chantez son élue,
Psappha l'inégalée ! ...
1 commentaire -
Par Aloysia* le 10 Novembre 2005 à 10:00
Alertée par Gérard, j'ai décidé de dédier un poème aux Indiens de Colombie, victimes de la répression policière en leur pays. Participez vous aussi à "la Ligne verte", en envoyant un poème, un message, un dessin à l'association Tchendukua.
Photo Christophe Martinez
Ô mes frères indiens
Vous saviez vivre, vous,
En vous fondant à la forêt,
En épousant son rythme lent,
Ses lois et ses climats…
Ô mes frères indiens,
Vous saviez écouter
Les leçons des ancêtres,
Et vous saviez qu’être humble et nu
Comme un enfant de la nature,
C’est être au Paradis…
Mais aujourd’hui,
Vivre parmi les fous
Dans les fumées et l’asphyxie,
Les villes noires,
La pauvreté,
La quête ignoble du profit,
Vivre aujourd’hui c’est être un rat
Dans un égout,
C’est crever peu à peu
Dans un monde perdu,
C’est l’enfer !
Ô mes amis,
Priez pour nous
L’âme de vos ancêtres,
Priez pour nous
L’âme de la forêt,
Du grand puma, du lynx et du python,
Qu’ils nous viennent en aide
Et ramènent la pluie
Sur nos cœurs desséchés.
Priez le grand Esprit
Pour qu’il sauve la Terre.
1 commentaire -
Par Aloysia* le 2 Juillet 2006 à 12:00
Guy Ropartz photographié à Padel, au bout de la plage de Bréhec.Les bois d'Avaugour se trouvent en Côtes d'Armor, au Sud de Guingamp à proximité de Bourbriac.
Ce poème est écrit en hommage à Guy Ropartz, grand musicien breton (on l'appelait parfois le "barde celtique") natif de Guingamp, qui aimait beaucoup ces bois et s’en inspira pour composer le 3e mouvement de sa 5e symphonie.
Dans les bois d’Avaugour
Aux collines herbeuses,
Aux pinèdes ombreuses,
Nous reviendrons toujours…
Nous suivrons le regard
Du vieux barde celtique
Qui rêvait sa musique
Dans les lointains épars ;
Assis près du chemin
Avec sa canne grise,
Il écoutait la brise,
Sa barbe dans la main.
Nous reviendrons humer
Le lieu de ses errances :
Son souvenir y danse
Dans l’air tout embaumé.
Début du 3e mouvement (largo) de cette 5e symphonie,
qui vient d'être enregistrée aux éditions Timpani
par l'orchestre symphonique de Nancy
(cité où Ropartz fut longtemps directeur de Conservatoire),
sous la direction de Sébastian Lang-Lessing (voir ici)
Voici une photo de la fille aînée du compositeur, Gaud Ropartz (à gauche),
qui s'occupa entièrement du maître à la fin de sa vie lorsqu'il devint aveugle.
Assise au salon du manoir paternel sous le portrait de son grand-père Sigismond,
elle nous contait ses souvenirs, en cet été 1962.
1 commentaire -
Par Aloysia* le 29 Mars 2008 à 12:00Garder l'espoir envers et contre tout, ce n'est pas toujours facile. Et il est des "résurrections" qui parfois se laissent attendre... Telle celle d'Ingrid, vers laquelle en ce temps de Pâques vont toutes nos pensées.
C'est pour entretenir cette flamme que j'ai écrit ce poème : il n'y a pas que la flamme olympique, qui mérite d'être entretenue. Tout être qui souffre pour une noble cause prend une stature universelle, devient une figure exemplaire... Et c'est la force de cet amour qu'elle suscite qui peut agir encore, par-delà la distance, et la ramener vers nous, en sauvant s'il le faut tous ceux qui sont entraînés avec elle dans l'horreur de la guerre.
À chaque heure qui s'ajoute
De ce temps infini
Qui nous sépare de toi
Ingrid
Nous voudrions crier
Nous voudrions allumer des lumières
Partout dans le monde
Nous voudrions marcher vers toiMarcher sur la mer
Marcher sur ces arbres immenses qui t'emprisonnent
Marcher sur les nuages sur les montagnes
Marcher sur les fleuves sauvages
Pour te voir libérée
Pour te voir revivre
Pour te voir enfin sourire
Et embrasser tes enfantsToi si forte
Toi si grande
Toi qui domines à présent le monde
De la noblesse de ton âme
De la grandeur de ton sacrifice
De la force de ton courage
IngridFasse le Ciel
Fasse tout l'amour des hommes
Avec leurs cris et leurs lumières
Avec leur marche victorieuse
Et leur désir et leur espoir
Que tu revoies enfin ta ville
Que tu revoies ta mère
Et tes enfants et ta famille
Et tout ton peuple et ceux qui t'aimentVeuille le Monde
Que tu nous sois enfin rendue
Riche de tant d'années d'amour
De labeur de souffrances
De patience et d'endurance
Enfin vivante
Et souriante
1 commentaire