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Par Aloysia* le 26 Mai 2005 à 12:00
Ce soir
Les martinets pépient très haut
Il y a fête dans le ciel
Bleu très bleu
Jusqu’aux plus lointains horizons
Les toits armés de leurs fourches graciles
Masquent la mer avec ses dunes
On entend le ressac
Et le vent nous apporte ses effluves herbeux
Ses odeurs de mouettes
Piaillardes
On se marie quelque part
Loin très loin dans le ciel
J’ai même vu la lune souriant dans son coin
Elle s’est endimanchée
Toute vêtue de blanc
Allez ce n’est pas pour demain
La fin du monde
Allez nous en aurons encore
De jolis jours à vivre
Voyez les millions de paillettes
Dont s’allume le soir
Sentez l’odeur si fraîche diffusée par la nuit
Elle est belle la Terre
Elle nous aime encore
Elle a toujours voulu
Que nous soyons heureux
O mère bienveillante
C’est ta fête ce soir
Tous les oiseaux le savent
Et le vent et les fleurs
Et même les toitures
Avec leurs araignées
Tous te célèbrent et se pressent en ton sein
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Par Aloysia* le 30 Mai 2005 à 12:00
Apollôn, île de Naxos : la grève par grosse mer
Cette nuit la mer a grondé sans relâche,
Roulé et brassé ses galets comme une lionne sa proie ;
Par bonds féroces elle a cent fois heurté la côte,
Pour s'épanouir en gerbes d'écume salée,
Toujours plus haut, toujours plus loin.
Le vent soufflait et les barques dansaient,
Fermement amarrées à la digue ;
Cependant nous dormions,
Bercés par la clameur profonde
Du ressac mugissant,
A l'abri des arbustes
Sous un talus de pierres...
Ce matin elle gronde et explose encore,
Et les galets scintillent
Sous ses griffes luisantes.
Lorsque je suis allée vers elle,
Elle m'a tirée si violemment,
Puis rejetée d'un flot brutal,
Qu'on eût dit un cheval rétif
Désarçonnant son cavalier.
Roulée à terre, battue des vagues,
Je dus m'écarter promptement...
Mais qu'importait ! J'entrai ailleurs
Et, calculant l'assaut des vagues,
Je plongeai tout à coup et traversai la barre.
Je ressurgis enfin au sein d'une eau troublée,
Mouvante et animée,
Pressante, comme vivante...
Progressant vigoureusement,
Je me sentis portée comme un bouchon léger,
Ballottée, haut et bas, par les houles énormes,
Enserrée par l'écume,
Inondée de fraîches coulées ;
Et soudain je parvins dans des flots plus tranquilles,Plus profonds et plus bleus,
Où je pus m'arrêter...
O cœur immense de la terre !
Je m'étais redressée au centre de la baie,
Et là je respirais,
Paisible entre les bras de l'eau,
Dans un décor sublime :
Autour de moi
Un gigantesque cirque de montagnes
Étincelait dans le soleil levant...
Apollôn, île de Naxos : même grève en sens opposé
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Par Aloysia* le 18 Juin 2005 à 12:00Dieu des oiseaux,
Dieu des mouettes,
Sauvez la mer !
Sauvez la brise
Et le ressac
Sauvez les vents
Et les embruns !
Dieu cormoran
Dieu goéland,
Sauvez les vagues !
Sauvez les fonds
Et les poissons,
Sauvez les algues
Et les tourteaux !
Dieu albatros,
Dieu des crieurs,
Sauvez les flots !
Sauvez les crabes,
Les bigorneaux,
Sauvez la grève
Et sa falaise …!
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Par Aloysia* le 1 Septembre 2005 à 12:00
Sur le lac bleu
Là-bas, près de l’île,
Trois jeunes cygnes ont relevé leurs ailes,
Trois enfants-cygnes au plumage fané,
Adolescents trop sages auprès de leurs parents
Aux becs orange et aux yeux noirs…
Sortez tout doucement,
Sans faire de bruit,
Jeunes cygnes couleur de l’œuf !
Le chasseur n’est pas loin…
Restez près de l’île natale
Aux herbes encore vertes,
Au coteau blond doré.
Bientôt vous volerez
De vos ailes immenses,
Vous serez beaux et grands,
Aux longs yeux de velours,
Aussi calmes que l’eau
Que ternira l’automne,
Et chaque nuit pour les hommes
Vous chanterez.
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Par Aloysia* le 10 Septembre 2005 à 12:00
Entre bruyère et brémailles,
Là où les rayons chatoient
À l'orée des grands pins...
La fougère blondie s'étale à profusion,
Et le chemin languit, tranquille, au bleu du ciel.
Les oiseaux se sont tus,
Et les toiles d'araignées pâlies,
Tendues de feuille à feuille,
S'abandonnent
Au ronronnement doux des bourdons affairés.
Et toi, tu rebondis de talus en fossés,
Mon petit chien joyeux !
Une biche attardée te fait signe en secret ?
Non, tu cherches de l'eau pour étancher ta soif ;
Mais la mare cachée,
Seul le faon la connaît...
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