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Par Aloysia* le 17 Mai 2005 à 12:00
Journées
Multiples facettes de ma vie
kaléidoscopique
Palettes métalliques où le soleil se joue
par éclairs successifs
Journées comme des oies de cirque
marchant de leur pas consulaire
à l’abattoir
Têtes royales tranchées
l’une après l’autre
Journées
Mes tranches de fromage
Où je me taille ici ou là un petit trou
pour oublier un peu
l’horreur du jeu
Journées pâles comme des jeunes filles
Flexibles comme des roseaux verts
exagérément étirées
Journées compactes comme de grands rochers
marquant ma route par jalons
de leur grondement de tonnerre
Journées étalées sur ma chaussée de ciment
Sur vous je joue à la marelle
à cloche-pied à contre-cœur
D’un mouvement toujours avant
toujours précaire
Sans espoir de retour
Sans espoir de repos
Terre où t’ai-je laisséeMais où est donc le Ciel
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Par Aloysia* le 25 Septembre 2005 à 12:00
Par-delà le sommeil éternel des statues
Un oiseau dort pensif
Qui attend ton retour
Peut-être l’as-tu vu au cours de tes voyages
Un jour que tu passais
Glacé comme l’hiver
Ses rêves sont de pierre et son chant est de rêve
Il connaît ta folie
Et ta douleur secrète
Chaque fois que tu cries ivre comme l’oubli
Il se fige un peu plus
Et tu meurs de sa mort
Mais tu l’as renié cet hôte de ta vie
Et ta forêt frissonne
Secouée par les vents
Un jour s’il meurt en toi tu perdras la raison
Et tu ne verras plus
Ton arbre foudroyé
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Par Aloysia* le 5 Octobre 2005 à 12:00
Cours sur ton petit cheval de sable,
Habitant des planètes multiples,
Aux bords mugissants de la mer !
Auprès de tes roseaux
Dansent les cheveux bleus,
Les cheveux rouges et verts
De la brume ensevelie…
Passe avec mille écumes joyeuses,
Et déchire mon cœur
De ton souffle soudain,
D’un sabot endiablé,
D’une échine mouillée,
D’une crinière au vent,
Afin qu’il s’ouvre enfin,
Et qu’il cesse de battre
L’asphyxie et l’angoisse… !
Vole sur ton petit cheval d’argent,
Doux compagnon des rêves bleus,
Car le soleil se fond déjà
Dans l’océan des rires,
Et le brouillard des songes
A envahi le monde,
A envahi ma nuit…
Dans l’opacité blanche,
Invente un paysage pâle
Comme tes yeux couleur de mer,
Comme ta course éparpillée,
Qui seule existe pour l’oreille :
Le crépitement sourd des sabots sur le sable,
- La fuite imaginaire…
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Par Aloysia* le 6 Octobre 2005 à 12:00
Dessin de Martine Maillard
La mort qui marche avec des étoiles dans les yeux
La voyez-vous
Elle est devant moi
Derrière
A côté
Là
Elle surgit de moi
Elle est l’ombre tapie au profond du placard
Que j’ai ouvert innocente
Elle est l’obscure habitante de mon appartement désert
O mon ombre grise
La voyez-vous en moi
Parfois je ne sais plus
Si je suis elle
Si elle est moi
Ma mort aux yeux d’étoiles
Vieille de millénaires
Mon éternelle ridée
Que fais-tu à rôder
Endormie éveillée
Sardonique déchirante
Que fais-tu à traîner tes nausées millénaires
Que me veux-tu enfin
Parasite sangsue
Mon mal secret
Mon épouvantable abîme
Grise sur fond de nuit
Tapie dans l’indescriptible
Je te connais maintenant
Avec tes pauvres ruses de voyageuse clandestine
Tu peux te montrer au grand jour
Va
Je t’ai déjà pardonné
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Par Aloysia* le 9 Octobre 2005 à 12:00Ne dites pas
Le silence
Dites
La nuit la mort l’espace
La bouche d’ombre entre les deux abîmes
La coupure de respiration
L’instant qui n’existe pas
L’unique universelle absence
Le point infini du néant
L’éternité sans bords
Avec ces mille échos qui se répercutent
De monde en monde
De galaxie en galaxie
Mon cri dévoré par le silence
Mon cri engouffré englouti
Perdu dans sa trajectoire folle
Après avoir troué l’abîme
Le silence repu
Ne dites pas
Le silence
Il vous tuerait aussi
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