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         Petite pluie de printemps
         Délicieuse petite pluie
         Douce et fraîche
         Qu'un magicien céleste laisse tomber sur nous
         Faisant briller les gouttes
         Comme des perles transparentes
         Aux feuillages tout neufs


    Astre qui nous observes à travers un hublot
    Falot dans le ciel gris
    Et les petits oiseaux qui fusent tout à coup
    D'un arbuste à un autre
    En pépiant de concert


    Averse de printemps
    Tu nous chantes la vie
    Je t'écoute ravie
    Partir à petit bruit

     

      


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  • Mai

     

    Mai

     
     

    Mai
    Fleurs et forêts
    Jasmins, coquelicots,
    Champs de colza rieurs
    Qui ondulent au vent

    Mai
    Pelouses à pâquerettes
    Petits oiseaux chanteurs
    Promenades au muguet,
    Beaux nuages fugueurs

    Mai
    Sourire du soleil
    Clin d’œil des jours heureux
    Mois d'amour et d'eau fraîche
    Et des lilas en fleurs

    Tu sèmes tes pétales
    Tu dis non au ciel noir
    Non aux pleurs aux averses
    Et tu conjugues AIMER
    Le béret à l'envers

     



    Pour illustrer ce poème, voici un extrait d'une oeuvre de
    Marcel Delannoy (1898-1962), le "Concerto de Mai" pour piano et orchestre,
    interprété par l'orchestre Radiosymphonique de Strasbourg
    sous la direction de Georges Tzipine, et Françoise Gobert au piano
    (disque microsillon Erato, coll. "Inédits ORTF")

     
     

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    (Affiche pour la version chorégraphique du "Prélude à l'Après-midi d'un Faune"
     de Debussy, avec Nijinski
    . Voir ici)
     

    Joli faune,
    Tu mets des clochettes dans tes cheveux,
    Tu accroches des cerises à tes oreilles,
    Et tu danses,
    Joli faune rieur.

     

    (Mon cerisier)


    Un banc de pierre t'appelle,
    Et tu roules en-dessous,
    Oublieux des manières,
    Et tu cueilles les grappes
    Au ciel.


    On te dit toujours ivre,
    Mais tu es un enfant,
    Et les cascades de ton rire
    Ricochent sur l'étang
    Où passent sagement
    Les enfants-cygnes.

      

    (Cygnes sur l’Étang au Carpes, Château de Fontainebleau)

      

    Tu joues avec la vie,
    Ivre de ta jeunesse,
    Ivre de chaud soleil...
    Ta tête se renverse
    Pour goûter les fruits rouges
    Qui coulent vers ta gorge.


    Et tu t'appelles Juin !
    Juvénile danseur aux pieds de chèvre,
    Éclatant souvenir des beaux jours du passé...


     

    (Pavillon de l'Amour au centre de l’Étang aux Carpes, Château de Fontainebleau.)

     

    En illustration sonore, voici le début du "Prélude à l'Après-midi d'un Faune"
    de Claude Debussy, d'après un poème de Mallarmé ; avec Lucien Lavaillote, flûte
    et l'Orchestre du Théâtre National de l'Opéra de Paris sous la direction de Manuel Rosenthal.

     

     

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    Je connais un pays
    Où les dragons sont assoupis
    Le nez collé aux vagues vertes
    Et où les eaux vives jaillissent
    De chaque étoile de corail

    Un pays où les fées
    Charment encore les nuits de lune
    Semées d’étoiles pensives
    Aux cris des paons lascifs
    Sur la pelouse luciolée

    Je connais un pays
    Où le ressac trace en cadence
    Les lignes d’ambre du varech
    Sur des grèves rocheuses
    Peuplées de goélands

    Le vent m’emporte dans son souffle
    Les embruns brumisent ma peau
    Sous les galets ronds de la plage
    Le sable fond comme du sucre

    L’eau glacée est un don
    Vivifiant et tonique
    Apporté de très loin
    Des banquises d’Islande
    Et les phoques y jouent
    À cache-cache au soleil

    Martine Maillard
     
     

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  • Bénédiction

    Pluie bienfaisante

    Sur la terre craquelée

    Gercée

    Presque morte de tant de soleil

    Assoiffée de tant de chaleur

     

    Pluie chaude aux larges gouttes

    Tu épands ta vigueur

    Sur les fleurs séchées

    Sur les tiges figées

    Et les feuilles s’étirent

    Oubliant leurs compagnes

    Déjà tombées

    Et tordues sur le sol

    Comme papier brûlé

     

    C’est la première averse

    Depuis quarante jours

    La souffrance est montée

    Montée jusqu’aux nuages

    Et les a fait pleurer

     

     Martine Maillard

    01-09-09

     


     
     
     

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