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    Temple d'Or

     


    Dans le pays des feuilles d’or
    Les lumières frémissent aux façades des temples ;
    Un léger coup de vent empoussière le seuil
    Où se sont recourbées des femmes en prière.
      

    Ecureuil



    L’écureuil est passé en flèche sur la route,
    Et le long voile bleu étendu sur le ciel
    S’étire pour cacher peu à peu le soleil…
    Des myriades d’étoiles enluminent la terre,
    Éblouissant les yeux d’une pluie scintillante ;
    Une vapeur s’étend sur la campagne humide,
    L’espace en un instant est tout transfiguré.

      

    Terre radieuse

     



    O monde délivré du poids de nos oublis,
    Tu respires enfin les ailes déployées !
    Certains sont recouverts du linceul avalanche,
    D’autres sont engloutis par le feu ou les vagues :
    Il suffit d’un frisson pour effacer les hommes ;
    Un seul coup de chiffon, un seul éternuement,
    Et la Terre reprend son allure d’antan,
    Son visage serein, sa parure de reine ;
    Elle porte couronne et son cœur resplendit,
    Irradie de tant de trésors
    Qu’on croit soudain la voir paraître
    Juste naissante…


     

    Terre radieuse




    Note :
    Les illustrations ci-dessus, tirées du net ou de mes archives, trompent plus qu'elles n'éclairent le lecteur sur la véritable vision magnifique qui m'a été offerte ce mercredi matin, dans le désert berrichon, lors d'une éclatante éclaircie entre les pluies abondantes, où la campagne nimbée de lumière semblait scintiller dans l'humidité ambiante ;   j'ai cru sur le moment qu'il "n'y avait rien à photographier", et je l'ai par la suite amèrement regretté. Mais comment photographier ( avec mes pauvres moyens) la simple lumière, dans un décor où il n'y a que la terre et le ciel ?...
     

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    Nous voici transformés en fumées
    N'apparaissant qu'à peine en quelques heures de jour
    Soufflés par le brouillard
    Comme de vieux fantômes
    Gelés...

    Arbres givrés



    Tiens, je me suis caché !
    Mais tu me vois quand même,
    Avec mon shampoing blanc
    Sur la tête...

    Arbres givrés



    Par terre, il y a tant de filets tissés
    Que des sorcières sûrement rôdent dans les parages
    Avec leurs doigts fourchus,
    Et je ne voudrais pas tomber entre leurs pattes
    Comme lui...

    Arbres givrés



    Devenu balai de mégère,
    Ou bien... toboggan d'escargots,
    Piste pour écureuils ?
    Oh, il fait bien froid dans le bois
    Pour s'amuser ainsi...
    Il doit s'être endormi.

    Arbres givrés



    Oui, nous sommes les arbres
    Tout habillés de givre,
    Habillés de la brume  qui erre un peu hagarde,
    Qui titube et s'attarde
    Comme une pauvre vieille avec son vieux fagot
    Sur son dos...

    Arbres givrés



    Déjà tombe la nuit, et pourtant
    Tu n'as pas vu naître le jour
    Véritablement
    Depuis un long moment...

    Arbres givrés



     

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    Vassiviere-0407-03.jpg

    Un chemin creux sous les sapins
    Avec de vieux murets couverts de mousse
    Qui conduisent nulle part
    A ce chalet détruit où veille un feu de scout
    Ou à cette masure qu’un arbre a recouverte

    Au lac de Vassivière


    Le talus éventré ouvre mille repaires
    Où fouiller du regard
    Qu’il fait bon sous les arbres
    Marchant sur les aiguilles dans l’ombre chatoyante
    Quand le ciel éclatant fait scintiller le lac

    Pourtant les feuilles tendres
    Sont encore fripées
    Les arbres sont en fleurs et les oiseaux pépient
    Il fait beaucoup trop chaud
    Pour un jour de printemps

    Au lac de Vassivière


    Mais tout s’épanouit dans la fraîche atmosphère
    Et le vert des collines
    Vibre sur l’eau tranquille
    Faisons comme ces arbres et baignons-nous les pieds
    L’univers est à nous
    Pourquoi ne pas y croire

    Vassiviere-0407-04.jpg
     
     
     

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    A l'hôpital de Bourges

     
      

    Au ronronnement tranquille des voitures

    Le ciel scintille et le vent frais
    Caresse la colline à la verte pelouse

    Les pâquerettes penchées ont quelque chose à se dire
    Couvrant de leurs longues tiges
    Les minuscules myosotis et les campanules

    L’herbe fraîchement coupée moutonne
    D’une mousse minuscule
    Et de milliers de petites feuilles dentelées
    Où rient les gueules de lion

    Un loriot charmeur m’adresse la parole
    Il est très persuasif
    Il parle joliment
    Et s’éloigne dans l’ombre

    Puis c’est la tourterelle
    Au creux des résineux
    Qui roule doucement
    Sa longue confidence

    Bourges, le 23/05/07
    © Martine Maillard
     

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           Il n'a pas fait très beau dimanche... Cependant j'ai fait une jolie promenade avec mon chien, comme en témoigne ce poème.

     

    Dans les champs

     
     
    La campagne s'étend à perte de vue
    Comme un désert jalonné de petits bois,
    Champs moissonnés et desséchés aux molles courbures
    Où s'égarent les chemins...

    Immense sur nos têtes la voûte des nuages,
    Variant de toutes les nuances de gris,
    Tourmentée par le vent qui chasse opiniâtrement
    De çà de là quelques rideaux de bruine...

    Descendant sur les traces d'un engin agricole
    Nous trouvons une piste qui longe un talus
    Puis aborde une plantation de tournesols
    Flanquée d'une tour de bottes de paille.

    C'est le paradis des bleuets ...!
    En touffes ils s'épanouissent
    Plaqués au sol par le souffle du vent.
    Je les ramasse pour m'en faire un bouquet...

    Plus loin des fleurettes couleur rubis
    Attirent mon attention ;
    Hélas mon bouquet ploie
    Et le crachin colle à ma joue ma petite capuche.

    Nous rentrons donc admirant les coquelicots
    Près des éteules de blés coupés,
    Couchés au sol d'un air hagard
    Parmi les pâquerettes faisant le grand écart.

    Le vent souffle en folie !
    Allons nous abriter
    Avant que mon bouquet
    Ne soit plus que trois tiges...
     

     

    Dans les champs

     NB : c'est quoi ces "gueules de Lion" amarante ?

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