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Par Aloysia* le 23 Novembre 2006 à 12:00
Dans le pays des feuilles d’or
Les lumières frémissent aux façades des temples ;
Un léger coup de vent empoussière le seuil
Où se sont recourbées des femmes en prière.
L’écureuil est passé en flèche sur la route,
Et le long voile bleu étendu sur le ciel
S’étire pour cacher peu à peu le soleil…
Des myriades d’étoiles enluminent la terre,
Éblouissant les yeux d’une pluie scintillante ;
Une vapeur s’étend sur la campagne humide,
L’espace en un instant est tout transfiguré.
O monde délivré du poids de nos oublis,
Tu respires enfin les ailes déployées !
Certains sont recouverts du linceul avalanche,
D’autres sont engloutis par le feu ou les vagues :
Il suffit d’un frisson pour effacer les hommes ;
Un seul coup de chiffon, un seul éternuement,
Et la Terre reprend son allure d’antan,
Son visage serein, sa parure de reine ;
Elle porte couronne et son cœur resplendit,
Irradie de tant de trésors
Qu’on croit soudain la voir paraître
Juste naissante…
Note : Les illustrations ci-dessus, tirées du net ou de mes archives, trompent plus qu'elles n'éclairent le lecteur sur la véritable vision magnifique qui m'a été offerte ce mercredi matin, dans le désert berrichon, lors d'une éclatante éclaircie entre les pluies abondantes, où la campagne nimbée de lumière semblait scintiller dans l'humidité ambiante ; j'ai cru sur le moment qu'il "n'y avait rien à photographier", et je l'ai par la suite amèrement regretté. Mais comment photographier ( avec mes pauvres moyens) la simple lumière, dans un décor où il n'y a que la terre et le ciel ?...
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Par Aloysia* le 28 Décembre 2006 à 12:00
Nous voici transformés en fumées
N'apparaissant qu'à peine en quelques heures de jour
Soufflés par le brouillard
Comme de vieux fantômes
Gelés...
Tiens, je me suis caché !
Mais tu me vois quand même,
Avec mon shampoing blanc
Sur la tête...
Par terre, il y a tant de filets tissés
Que des sorcières sûrement rôdent dans les parages
Avec leurs doigts fourchus,
Et je ne voudrais pas tomber entre leurs pattes
Comme lui...
Devenu balai de mégère,
Ou bien... toboggan d'escargots,
Piste pour écureuils ?
Oh, il fait bien froid dans le bois
Pour s'amuser ainsi...
Il doit s'être endormi.
Oui, nous sommes les arbres
Tout habillés de givre,
Habillés de la brume qui erre un peu hagarde,
Qui titube et s'attarde
Comme une pauvre vieille avec son vieux fagot
Sur son dos...
Déjà tombe la nuit, et pourtant
Tu n'as pas vu naître le jour
Véritablement
Depuis un long moment...
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Par Aloysia* le 24 Avril 2007 à 12:00
Un chemin creux sous les sapins
Avec de vieux murets couverts de mousse
Qui conduisent nulle part
A ce chalet détruit où veille un feu de scout
Ou à cette masure qu’un arbre a recouverte
Le talus éventré ouvre mille repaires
Où fouiller du regard
Qu’il fait bon sous les arbres
Marchant sur les aiguilles dans l’ombre chatoyante
Quand le ciel éclatant fait scintiller le lac
Pourtant les feuilles tendres
Sont encore fripées
Les arbres sont en fleurs et les oiseaux pépient
Il fait beaucoup trop chaud
Pour un jour de printemps
Mais tout s’épanouit dans la fraîche atmosphère
Et le vert des collines
Vibre sur l’eau tranquille
Faisons comme ces arbres et baignons-nous les pieds
L’univers est à nousPourquoi ne pas y croire
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Par Aloysia* le 25 Mai 2007 à 12:00
Au ronronnement tranquille des voitures
Le ciel scintille et le vent frais
Caresse la colline à la verte pelouse
Les pâquerettes penchées ont quelque chose à se dire
Couvrant de leurs longues tiges
Les minuscules myosotis et les campanules
L’herbe fraîchement coupée moutonne
D’une mousse minuscule
Et de milliers de petites feuilles dentelées
Où rient les gueules de lion
Un loriot charmeur m’adresse la parole
Il est très persuasif
Il parle joliment
Et s’éloigne dans l’ombre
Puis c’est la tourterelle
Au creux des résineux
Qui roule doucement
Sa longue confidence
Bourges, le 23/05/07
© Martine Maillard
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Par Aloysia* le 31 Juillet 2007 à 12:00
Il n'a pas fait très beau dimanche... Cependant j'ai fait une jolie promenade avec mon chien, comme en témoigne ce poème.
La campagne s'étend à perte de vue
Comme un désert jalonné de petits bois,
Champs moissonnés et desséchés aux molles courbures
Où s'égarent les chemins...
Immense sur nos têtes la voûte des nuages,
Variant de toutes les nuances de gris,
Tourmentée par le vent qui chasse opiniâtrement
De çà de là quelques rideaux de bruine...
Descendant sur les traces d'un engin agricole
Nous trouvons une piste qui longe un talus
Puis aborde une plantation de tournesols
Flanquée d'une tour de bottes de paille.
C'est le paradis des bleuets ...!
En touffes ils s'épanouissent
Plaqués au sol par le souffle du vent.
Je les ramasse pour m'en faire un bouquet...
Plus loin des fleurettes couleur rubis
Attirent mon attention ;
Hélas mon bouquet ploie
Et le crachin colle à ma joue ma petite capuche.
Nous rentrons donc admirant les coquelicots
Près des éteules de blés coupés,
Couchés au sol d'un air hagard
Parmi les pâquerettes faisant le grand écart.
Le vent souffle en folie !
Allons nous abriter
Avant que mon bouquet
Ne soit plus que trois tiges...NB : c'est quoi ces "gueules de Lion" amarante ?
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