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Par Aloysia* le 28 Septembre 2009 à 12:00
Le grand cerf te connaît.
Auteur des voûtes sombres
Offert à la beauté,
Dressé dessus les branches
Il a le regard droit des souverains.
Il voit plus loin, il voit plus haut que toi.
- J'ai perdu, as-tu dit ;
Et toi, tu as gagné.
Le cerf n'a pas souri :
Immobile et serein,
Il voit dans l'invisible.Serais-tu l'inconnu des heures de l'oubli ?
Elle sonne et résonne,
Cette voix du sommeil.
Mais il est là, debout ;
Mais il est là, présent ;
Et toi, tu vois l'éclair...
Tu vois le jour passé,
Tu vois que tu n'es plus.
Tu vois l'éclair enfui,
Et qu'il n'y a plus rien...
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Par Aloysia* le 2 Octobre 2009 à 12:00
Septembre
Mois des rangements
Mois des retours
Des classements
Et des vendanges
Septembre chaud
Septembre las
Septembre languissant sous l’azur apâli
Septembre alourdi sous le poids des soucis
Septembre décimé des bévues de l’été
Toi qui étais si frais
Si gaillard
Te voici qui te traînes comme un canard sans aile
Et déjà le chasseur se profile au lointain
Qui tue des ours des loups
Les chiens tirent la langue
Dans le parc dévasté
Comment seront tes fruits
Nos fleurs ont rougi sur le grill
Nos blés ont roussi au soleil
Les pluies ont balayé notre beau ciel d’été
Les chapardeurs sont là
Et nous nous en allons vers un nouvel automne
Désorientés
Déracinés
Guettant le jardinier qui nous replantera
À la Sainte-Catherine
En terre plus fertile
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Par Aloysia* le 24 Octobre 2009 à 12:00
La pluie est tombée
Les champignons ont poussé
La forêt s’étire
Toute pleine de rais de soleil entre les troncs feuillus
Je marche entre les bruyères
Et vois des chapeaux qui me narguent
Oh le bel olivâtre
Et ce beau blanc cireux
Et ces bruns mouchetés
Décidément les amanites
Règnent ici comme des cloportes
Mon petit chien les snobe et passe son chemin
Je les renverse avec ma canne
Parfois quelques bolets douteux ou délaissés
Gisent piteusement en travers du sentier
Les ramasseurs sont là agglutinés plus loin dans un secteur de choix
Mais je méprise tout je n’ai pas de panier
Et puis le sous-bois change
Il devient plus herbu
Les moucherons s’agitent
Le sol est défoncé
Et je me prends le nez dans des fils d’araignée
Mais sous mes pas que vois-je
Cachées entre les herbes des corolles ocre pâle
De si beaux champignons que je dois m’arrêter
Je saisis dans mes mains leur joli pied charnu
Et caresse leurs bords ourlés comme en festons
Allons mes petits gars
Vous trois je vous emmène
On va voir qui vous êtes
Ce sont des pieds de mouton
Un mets délicieux
Le verdict est tombé
Ce soir nous mangerons
De l’omelette
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Par Aloysia* le 28 Octobre 2009 à 12:00
Lorsque descend le soir
On entend les mésanges
S’appeler ci et là
Par petits cris complices
Et le merle sifflote
Sa mélodie rêveuseDans la pénombre tiède
La lune se déploie
Dans un halo laiteux
Sur le ciel bleu profond
Et je me crois soudain
Revenue au printemps
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