Je viendrai jusqu’à toi mon beau sylvain sauvage
Je retiendrai ta course au profond du fourré
Et j’apprivoiserai ta force si charmante
Et ta bouche qui joue au milieu des feuillages
Et tu sommeilleras longtemps entre mes bras
Je vivrai de l’averse à la saison des pluies
Tu seras mon oubli mon exil mon ivresse
Le temps s’écoulera sans ternir nos regards
Je vivrai si longtemps que nous n’aurons plus d’âge
Tu cueilleras pour moi des fleurs imaginaires
Nous pleurerons auprès de la fontaine ardente
Où nous serons vainqueurs et noyés tour à tour
Et la Nuit fermera nos yeux comme l’Amour
Nous nous endormirons tout frissonnants de joie
Blottis l’un contre l’autre ainsi que des enfants
Et bien paisiblement nous attendrons l’Aurore