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    Ô toi qui sanglotais dans la nuit
    À la clarté pâle de la lune
    Près du bosquet désert
    Ne pleure plus je t’en prie
    Puisque je t’aime

    La nuit nous prêtera ses filets immenses d’étoiles
    Pour que nous pêchions des bonheurs aux chemins rafraîchis
    Et l’éveil nous éblouira de rayons
    La lune n’est qu’un miroir glauque et trompeur
    Ce n’est pas elle qui te regarde
    Mais toi seule qui mires en elle ton visage en larmes
    Ne pleure plus je t’en prie
    Puisque je t’aime

    Les arbres qui frémissent
    Au vent tiède de la nuit
    Ne sont que les épaves d’un naufrage ancien
    Ils sont peuplés d’épines
    Et ne berceront jamais ton sommeil
    De leurs branches protectrices
    Car que tu marches
    Ou que tu t’allonges dans la poussière
    Toujours la nuit sera froide et hostile

    Mais si je t’aime
    Alors elle sera douce
    Alors elle s’ouvrira comme un bouquet d’odeurs
    Et nous marcherons à la limite de l’aurore
    A la limite du jour naissant
    Vers d’autres horizons
    Vers d’autres fenêtres

    Ô donne-moi ta main
    Puisque je t’ai tendu la mienne

    Pour t’emmener très loin

     

     

    main-tendue.jpg

        

     

         Poème tiré du recueil que je viens de publier, dans sa troisième partie, « La Remontée du Fleuve ».

     

     
     

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    NAMA_Sphinx_archaique.jpg

    Sphinx archaïque grec (image tirée du site)

     

     

    Fille au yeux brillants
    Au cœur d’oiseau
    Aux cheveux brûlés de soleil
    Qui fuis comme l’éclair chaud à travers les feuillages
    Prends garde à mes bonds souples de chat sauvage
    Car je te piège interminablement

    Quand je te tiens captive au filet du regard
    Craintive tu te détournes
    Et te métamorphoses en forteresse d’épines
    Grand Sphinx aux yeux aveugles et remuant ses ailes
    Mais je t’attends
    Tapie au pied d’une arbre
    J’épie l’écroulement de tes mirages sans corps

    Aussi patiente que la racine de l’arbre
    J’attends que tu m’oublies
    Et que tu redeviennes
    Ce flexible roseau mollement agité par la brise
    Dont je tirerai la plus belle musique
    Qu’ait pu rêver mon âme

     

     Publié dans "Renaître", ed. Stellamaris (2011)

    « Syrinx » pour flûte seule de Claude Debussy,
    joué par Wellington Cardoso.

     

    Fee-flute.jpg

    (Image tirée du site Teemix-Mangas)

     
     

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    Fleur

          

    Est-il vrai que tu danses dans mon cœur,
    Que tu ris dans mon cœur,
    Que tu pétilles dans mon cœur,
    Que tu fleuris dans mon cœur ?

    Est-il vrai que telle une bulle de lumière
    Tu files dans mes veines à travers tout mon corps,
    L'éblouissant de ta  Présence
    Et l'inondant de ta Vie radieuse ?

    Au battement de mon cœur, Tu es là ;
    À l'éclosion de mon souffle, Tu es là ; 
    Au-delà de l'écoute et de ma pensée Tu es là,
    Pulsée par le Silence.

    Ton parfum est mon ivresse ;
    Le flux de tes bénédictions s'épand à l'infini ;
    L'espace ouvert entre tes cils m'aspire...
    Tu es torrent d'Amour  !

      

     


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