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           Les 5 et 6 novembre prochains aura lieu à Paris un grand forum sur l'Éveil. On en trouve ici tous les détails.

           C'est la mode. Et pour moi qui ai cherché Dieu toute ma vie jusqu'à être poussée dans cette mouvance, le terme semble amusant : ne dit-on pas d'un bébé attentif au monde extérieur qu'il est "éveillé" ?

     

        De plus la réunion aura lieu dans un cirque !!

          Non, non, il est interdit de rire ; on sait bien que "circus" signifie "cercle", ce qui est la forme parfaite pour une telle réunion, et de plus il est rouge comme un cœur (voyez ici, où vous constaterez par la même occasion que l'on n'oublie pas qu'avant d'avoir un cœur nous sommes d'abord des estomacs...).

         Bien sûr c'est attirant. Comme tout ce qui s'achète. C'est de l'éveil servi sur un plateau, avec la sauce et le champagne. Et malgré le titre accrocheur ("L'éveil, une expérience individuelle et collective"), plusieurs intervenants (comme Sahaj Neel) rappellent cette vérité irréfutable :

     Il n'y a pas d'éveil "individuel", vu que si éveil il y a, il n'y a plus d'individu.

        Alors peut-on parler d' "éveil collectif" ? Il me semble pourtant que le terme "collectif" suppose une collection d'individus !... Enfin, évoquer une "expérience" ramène encore à cet individu qui est sensé disparaître ainsi qu'à un évènement inscrit dans le temps et donc périssable.

           Un proverbe bien connu déclare qu'il vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses Saints... Pourtant, et j'en témoigne, atteindre Dieu demande parfois l'aide d'intermédiaires ; d'où l'utilité de rencontrer peut-être, au moins une fois dans sa vie, un Saint. Mais de le rencontrer vraiment, de l'écouter vraiment, et non de venir à un "forum" qui irrésistiblement me rappelle une basse-cour où chacun va picorer ici et là pour trouver sa petite pitance sans être réellement nourri !

          
    Il n'y a qu'un Guide,

    et il s'appelle « Maître » parce que :

    « Être » est sa nature

    et « M » (= aime), est le coussin sur lequel Il est assis.

     

            Ce Guide seul nous connaît suffisamment intimement pour nous mener exactement où il faut et quand il faut (même à ce forum s'il le juge utile...), et pour nous DIRE à ce moment ce que nous avons à entendre. Il sait nous parler, et comment ne l'entendrions-nous pas ?

          Si nous nous croyons perdu - comme j'ai cru l'être longtemps - ce n'est que par manque de foi, puisque nous ne le sommes jamais : nous sommes toujours placés par lui exactement là où nous devons être et faisons toujours exactement ce que nous avons à faire, puisque c'est lui qui gouverne tout.

           Quand nous croyons ne pas l'entendre, c'est que nous refusons ce qu'il nous offre : plus nous acceptons pleinement ce que nous sommes et la vie que nous menons, et plus nous entendons son message d'Amour et sentons en nous grandir le Bonheur.

     

              Voici une très belle vidéo d'Arex sur une musique de Karunesh qui véhicule elle aussi ce message. Elle s'intitule Breathing Silence : "La respiration du Silence"...  (à mettre absolument en grand écran !)


          


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  •        J'écrivais il y a quelque temps : "saisir, lâcher..." .

          Ceci est le rythme de la vie ; le rythme de la respiration.

         Mais c'est aussi le rythme de l'ego, celui qui nous permet de nous reconnaître dans le monde qui nous environne en tant que sujet, identifiant chaque chose en tant qu'objet, et qui ce faisant fractionne inexorablement la nature comme autant de produits définis. Celui qui nous pousse par exemple à photographier les images que nous percevons afin de les perpétuer, nous imaginant que leur beauté doit être conservée sous peine de se perdre - ou partagée, sans quoi nous serions orphelins dans l'extase.

            Ce matin j'ai voulu prendre des photos pour illustrer ce que j'avais à vous dire. Mais figurez-vous : tout changeait sans cesse. Comment partager quoi que ce soit ? Rien ne pouvait être saisi dans ce mouvement perpétuel !

          Enfin, j'ai essayé. Je me suis arrêtée, j'ai photographié ce que je voyais... Eh bien quand je regarde le résultat, rien ne ressemble à ce que j'ai vu. Il n'y a plus rien dans cette photo, elle est VIDE ! Elle ressemble à un "œuf clair" : sans son germe, sans la vie qui l'animait. Un cadavre, quoi...

          Pourtant, me direz-vous, quand on regarde des photos on dit souvent : "C'est beau !" Oui, mais pourquoi ? N'est-ce pas parce que l'on RECRÉE au moyen de l'imagination ce qui a été perdu ?

         Il n'y a rien à saisir, rien à lâcher. Tout est présent, vivant, mouvement et être. Tout est ensemble et devenir, et même la respiration, qui devient imperceptible, inconsciente, sensation unique diffusée à l'infini dans les cimes des arbres, perpétuée dans la lumière des branchages, nourriture emplissant le cœur à déborder.

     

    Forêt-30oct


           Voici l'image "prise" et "vidée" de son sens.

           Car elle parlait, cette image ! Elle disait :

    « Ceci est mon Corps, livré pour vous... Prenez et respirez-en tous ! Nourrissez-vous-en jusqu'à l'ivresse... ! »

           Elle se transmuait et se transformait comme l'éolienne qui tourne, sans effort, sans déplacement aucun, dans la Beauté et l'Harmonie.

             Elle chantait aussi, cette image ! Elle chantait de gazouillis et de bruissements... Sur la campagne, les grues tournaient au loin en bande criarde. D'autres marchaient paisiblement sur la terre retournée parmi les quelques chevreuils occupés à brouter. Elle était odorante, elle glissait sur ma peau comme une présence intime et permanente, toujours renouvelée et jamais perdue... Elle était mouvance comme les vagues éternellement glissantes de la houle, où le fauve des arbres se transformait bientôt en un toit de ferme familier, devant lequel roulaient quelques autos.

            Comment enfermer ça dans une photo ? Ou même dans un texte ? Que saisir ? Que lâcher ?

           "Saisir l'instant" comme l'on dit, c'est prélever un fragment de vie d'un ensemble fabuleux ; c'est donc une aberration. C'est sans doute pourquoi Goethe en fait le principe qui livrera Faust à l'enfer : lorsque, poussé en avant par un désir toujours plus effréné de joies terrestres, il criera à l'instant « Arrête-toi ! Tu es trop beau ! », alors il connaîtra la mort éternelle. Or nous savons que le Malin est l'autre nom de l'ego - ou "diable", diabolos : celui qui divise en parties, en morceaux séparés... En effet, comment "saisir" ce qui nous contient ? Ce dont nous ne sommes en réalité qu'un élément infime ?  

         Aujourd'hui, veille de Toussaint, parler de mort s'impose. Pourtant tout resplendit. Ce n'est pas une raison pour prétendre comme certains que le temps est "printanier" ! Quand les feuilles d'or tombent en abondance et que le rouge du couchant colore d'écarlate  les orées vieillissantes. 

           Cependant nous pouvons souligner cette idée d'abandon... Tout ce qui a été vu est passé ; tout ce qui est passé disparaît ; inutile de retenir quoi que ce soit. Ce que l'on cherche à agripper s'effrite dans nos doigts comme la toile d'araignée, le sable du chemin, l'ossement desséché, la feuille morte. 

          Mais alors, resplendit ce qui Est ! Bientôt Il paraîtra dans la grotte secrète du Cœur, l’Enfant-miracle, l’Enfant-lumière… ! Qui a toujours été là, mais n’était pas perçu par nos yeux obscurcis.

      

    Coeur

     

     

            


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          L'envol de Thomas Pesquet pour la Station Spatiale Internationale m'a interpellée, comme beaucoup d'autres sans doute, car outre l'aspect intrigant de l'aventure et le fait que l'on nous en parle depuis fort longtemps, il faut bien dire que le jeune héros est particulièrement sympathique. 

      

    Mais au-delà de la curiosité qu'inspire ce voyage exceptionnel, c'est une des déclarations de Claudie Haigneré juste avant son départ qui m'a frappée et ne cesse depuis de me trotter dans la tête... Il est donc possible que le fait de développer ici ses implications me permette de libérer les questionnements qu'elle a suscités.

           Je m'interroge un peu sur l'exactitude de mon souvenir car il m'est impossible de retrouver ses mots sur les vidéos ou articles reproduits sur le net. Cependant voici ce que j'ai retenu : à la suite de la déclaration reproduite ici à 1'04 et qui me semble tronquée, elle a dit que lorsque l'on se retrouve en impesanteur, l'élément le plus frappant est que l'on ne sent plus son corps.

          C'est cette formule qui m'a conduite à de longues réflexions.

           L'expérience de l'astronaute est donc particulièrement instructive.

         Imaginez que vous ne vous sentiez plus de corps ; que vous n'ayez plus de sensations externes, ni internes ; juste, que vous voyez et entendez... Est-ce que cela vous empêche de sentir que vous êtes ?  Vous flottez au-dessus du monde comme si vous n'étiez pas incarné ; et vous pouvez alors concevoir à quel point les souffrances, les joies aussi, tous les drames et tous les espoirs humains sont dérisoires, microscopiques, presque noyés dans cette bulle de rêve qu'est la planète Terre au milieu de l'immensité cloutée de lumière.

          Lors d'une opération des jambes j'ai connu une rachianesthésie : on ne m'avait "endormi" que le bas du corps, et j'ai alors curieusement eu l'impression que je n'existais plus que jusqu'au thorax, et que le reste s'était diffusé dans l'espace. Comme j'avais un rideau devant les yeux j'étais persuadée de n'être constituée que d'une tête avec deux épaules et deux bras et tout en me trouvant un peu tronquée je ne me sentais aucunement diminuée dans ma nature profonde...

        Cependant dans le cas de Thomas, ce serait la totalité de son véhicule charnel qui disparaîtrait de son ressenti ! Plus de corps ! Et pourtant la conscience est toujours présente. Une conscience, qui non seulement est consciente d'elle-même, mais en plus peut contempler le monde et concevoir sa fragilité au vu de la rapidité des nébulosités qui fuient dans son atmosphère, constamment perturbée face à l'inaltérabilité de l'abîme cosmique. 

            Cette situation peut paraître effrayante évidemment, et c'est tout le sujet du film "Gravity" que j'ai visionné avec grand intérêt il y a quelques années. Il montre que nous nous ressentons comme des plantes issues de la Terre, et que la gravité qui nous rattache à notre planète est comme une racine d'où nous tenons à la fois nourriture et sécurité. Se perdre dans l'espace semble pire que se noyer dans la mer...

           Et c'est là que l'on touche à l'aspect maternel de cette planète qui nous porte et à laquelle nous empruntons tous ses éléments, car elle contient à sa surface d'Étoile transmuée en Jardin d'Eden tout le nécessaire à l'éclosion et à l'épanouissement de la Vie ; mais aussi, à l'insignifiance des éléments qui varient à sa surface : temps, distances, histoires personnelles... 

         Or par une étrange coïncidence il m'a également été envoyé ces jours-ci une vidéo illustrée par un chant merveilleux composé par un musicien que je ne connaissais pas (Craig Pruess) pour célébrer les 108 noms sacrés de la « Mère Divine ». Retransmise sur youtube sous de nombreuses vidéos différentes, cette évocation magnifique désigne notre "mère" comme un grand corps vivant dont nous ne serions que les éléments mouvants, tour à tour apparaissant et disparaissant, épanouis et meurtris, industrieux et flâneurs... Cependant à en croire les images montrées, elle dépasserait de loin le cadre de notre seule planète.

          J'ai trouvé à cette page des éléments de décryptage de cet émouvant hommage ; mais c'est en anglais et le texte semble éloigné de la formulation sanskrite qui évoque une à une les "Shakti" (ou aspects féminins) des différentes divinités hindoues. Avec la voix délicieusement inspirée de "Ananda", je vous propose de la découvrir ici dans cette vidéo qui n'en donne que le début :



     

        Vous la trouverez en entier (20'30) à plusieurs emplacements, mais avec une imagerie plus ou moins adaptée à notre goût (aucune ne me convient parfaitement d'où ma réticence à vous y envoyer)... C'est à cette page, où elle est jouée deux fois, que l'illustration choisie semble la plus appropriée car il s'agit de notre belle planète.

              

          


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             Aisé est le Chemin de la Réalisation... (agrandir l'image pour la voir entière) 

     

     

           

           Lorsqu'on a trouvé un Frère Aîné, le chemin est indiqué...

         Ensuite il faut rire ! Rire c'est être sûr, d'une certitude qui n'a pas besoin de réflexion.

         Ensuite, il faut marcher sur la pointe des pieds... Pourquoi ? Parce que cela ne fait pas de bruit, et que dans le Silence on peut découvrir que personne ne marche.


         Alors, dans le Rire du Silence, dans le mouvement immobile, Il est là, l’Éblouissant : là, juste là...

     

     


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  •        C'est étonnant comme est la vie humaine.

           On est jeté dedans sans savoir comment et aussitôt, plongé dans un bain fabuleux de sensations, on cherche à l'explorer. Dès le premier éveil de la conscience on est projeté dans une quête effrénée : celle de la Lumière, de l'Amour, de la Compréhension.  


    Approche



          On court à la recherche de la Joie ; on fait tout pour être aimé, pour plaire, et les blessures s'accumulent car on cherche à être apprécié et en même temps à "s'éclater", à exprimer tout ce qui émerge de soi ; à se réaliser.

            Dès la première lueur de conscience, la quête du sens de la vie s'est déclenchée : si l'on nous dit que l'Absolu c'est Dieu, on cherche Dieu ; si l'on nous dit que le but de toute existence  c'est de devenir le meilleur dans tel ou tel domaine, on fonce. Et à force de se brûler à l'échec on approfondit, on approfondit toujours plus sa recherche : les voies sont multiples et ont toujours existé, chaque siècle en foisonne.

           Notre vie, notre petite existence humaine prend peu à peu l'aspect de cette piste d'aérodrome sur laquelle, tels des avions aux moteurs vrombissants nous filons, plus vite, toujours plus vite, vers notre envol assuré. Pour certains le décollage est plus précoce que pour d'autres : nous les voyons un jour planer et ils nous sourient de leur ciel éclatant... Ce sont les "saints", les "éveillés", les "réalisés". 

            Pour d'autres, l'envol ne se précise pas. Certains même abandonnent toute quête et demeurent raisonnablement dans ce qu'ils ont pu glaner de leur course initiale : fleurs des champs pour un bouquet-trophée, bonheur d'instants fugaces qu'on encadre et conserve précieusement sur l'étagère des souvenirs. Et ils regardent d'un œil désabusé ceux qui cherchent encore, se contorsionnant comme des funambules au-dessus d'un précipice.

    *   *   *

     
         Après bien des années, voici ce que j'ai remarqué : le But convoité est là devant, posé tout simplement à portée de regard comme le Petit Prince devant le Renard. Mais nous ne sommes pas "apprivoisés"... (1)


           Comme le Renard à chaque visite du Petit Prince nous prenons conscience de Lui par épisodes réguliers : nous nous perdons toujours dans le labyrinthe de nos rêves coutumiers mais si nous tenons vraiment à Lui nous Le retrouvons symboliquement "chaque jour à la même heure" (c'est-à-dire à des intervalles réguliers qui ne dépendent bien sûr pas de nous mais de Lui seul).


             Nous nous asseyons, nous contemplons Son Silence incommensurable et nous ne disons rien.


            Mais à chaque fois, nous découvrons qu'Il est un peu plus près...

     

          

     (Magnifique musique de Craig Pruess et John Altman,
    accompagnée de superbes images à regarder bien sûr en grand écran)

     


      (1) Voir ici la scène du Petit Prince de Saint-Exupéry où le Renard explique ce que signifie "apprivoiser".

     

     


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