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Pleine Lune du Verseau et Liberté
Cette nuit, ou plus exactement demain à 2h moins le quart du matin, la lune fera face, depuis la constellation du Lion, au Soleil dans le Verseau.Pour ceux qui profiteraient d'un ciel dégagé, ce sera l'occasion de l'avoir toute belle et toute souriante, comme on l'aime, avec une nuit bien claire et la promesse, le soleil étant dans le Verseau, que les jours vont se remettre à allonger et que la trajectoire des luminaires va s'élever au-dessus de nos têtes.
Mais pour ceux qui, comme moi, s'accrochent à leur bâton de pèlerin et regardent les cailloux sous leurs pieds, ce sera une petite borne sur la route, un clin d’œil permettant une réflexion toujours bienvenue à un mental friand d'activités propres à activer sa petite roue dentée...
En effet, comme je l'ai déjà expliqué, les Pleines Lunes permettent d'observer l'énergie exprimée par le signe du Soleil, la lune en miroir dans le signe opposé permettant d'évaluer le travail effectué et la distance demeurant à parcourir pour permettre le déploiement parfait de cette énergie.
À l'origine, le soleil représente le moi, et la lune la matrice inconsciente dont il se dégage pour s'exprimer pleinement ; cependant le soleil est aussi en quelque sorte le canal par lequel s'exprime la Source de toute Conscience, depuis Sa Nature Universelle jusqu'à sa représentation particulière, et on peut travailler sur lui à tout niveau de réalisation.
Pour cette circonstance et en ce qui concerne le travail sur soi, je retiendrai essentiellement ces mots-clés du Verseau, en analogie avec sa planète maîtresse Uranus :
ESPACE
OUVERTURE
LIBERTÉEn analogie avec les jambes, le Verseau permet d'avancer, voire de courir ou de sauter ; et en opposition avec le Lion qui se rapporte au cœur et, par la suprématie du Soleil en tant qu'astre, à la volonté personnelle (on pense bien sûr au Roi Soleil et à sa monarchie autoritaire), il implique le détachement du matériel, l'arrachement à tout ce qui est passéiste (c'est aussi le signe du futur) pour s'élancer vers le "jamais vu", l'inouï, l'inconcevable !
C'est donc le moment de méditer sur l'ouverture, sur la vacuité, sur l'immensité de l'espace, en vidant notre tête de toutes ses pensées habituelles (désirs, regrets, aspirations, rancœurs, attachements, jugements, réprobations, etc...) pour faire un grand nettoyage du personnel et tenter de se projeter dans l'impersonnel.
Évidemment, faire cet exercice lors d'une unique méditation limitée dans le temps sera de peu d'utilité ; mais prendre conscience que ce travail est en train de s'effectuer en nous de lui-même par le jeu des énergies mises en place et ce, en permanence et pour peut-être tout le mois qui vient (jusqu'à la prochaine pleine lune !), et coopérer de tout notre être avec lui en nous le rappelant minute après minute, nous associer pleinement à ce travail à tout instant de notre vie et quoi que nous fassions, voilà qui pourra s'avérer positif et payant.
En effet, Ramesh Balsekar ne cesse de rappeler dans le livre que je lis actuellement ("Laisser la vie être", éd. Le Relié poche) que rien de ce que nous faisons ne vient de nous... Nous sommes juste les agents d'une Force qui nous dépasse infiniment, qu'il appelle souvent la Source (ou la Conscience) et que nous chrétiens aimons à nommer Dieu. Mieux : il affirme, en accord dit-il avec certains neurochirurgiens actuels, que notre cerveau répond à une "programmation" qui précède la conscience que nous en prenons, l'influx étant d'après les études des spécialistes perceptible au niveau cérébral avant la décision que nous prétendons adopter.
« Ma thèse est que l'ego effectue son choix en fonction de la programmation.
(...)
Il y a donc l'ADN, ou les gènes, sur lesquels vous n'avez aucun pouvoir de choix, plus le conditionnement par les facteurs de l'environnement sur lesquels vous n'avez pas eu plus de choix.
(...)
Ce choix que vous opérez, examinez bien s'il s'agit réellement de "votre" choix, ou s'il ne fait simplement que survenir.
(...)
Vous pouvez faire tout ce que bon vous semble, mais ce que vous avez envie de faire est exactement ce que Dieu souhaite que vous vouliez faire à cet instant précis dans ces circonstances données.
(...)
C'est la conclusion à laquelle doit parvenir l'ego : cette impression de liberté, prédominante pour lui pendant tant d'années, est dénuée de fondement et sans aucune utilité. »(Laisser la vie être, p. 84 à 87)
Ceci concernant l'ego, illusoire petit moteur d'un corps-mental considéré séparément du Tout - et donc associé à l'affirmation personnelle présente dans le signe du "Lion".
Mais si nous nous plaçons au niveau du Verseau, de l'Ouverture à l'infini et à la Source de Tout ce qui Est, alors la liberté devient totale ! En effet, nous sommes libres de toute implication, de toute responsabilité dans ce qui se produit - quelles qu'en soient les conséquences, que nous acceptons comme de simples faits qui surgissent.
« Pour en avoir fait l'expérience, vous savez que l'implication est ce qui cause la souffrance : pas d'implication, pas de souffrance.
(...)
Et qui s'implique ? C'est l'ego. La sensation de libération est celle d'une libération de l'emprise de l'ego. Et l'ego, c'est le sentiment d'un agir personnel, le sentiment d'être celui qui agit de façon délibérée. La libération, en fin de compte, c'est la libération du sentiment d'un agir personnel - une libération qui vise à la fois ce corps-mental-ci et tous les autres. »(Laisser la vie être, p.80-81 ;
les passages en italique le sont dans le texte)En effet, si "je" ne suis pas l'auteur véritable de mes actes, c'est aussi le cas de tout individu que je suis amené à rencontrer, d'où les célèbres paroles de Jésus :
- "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font".
Sous cette vision radicale, le "père" appelé à pardonner est le propre ego de Jésus qui doit faire taire en lui tout sentiment de haine ou de rancune, sachant que ce qui se produit est le simple résultat d'une programmation initiale, et qu'aucun personnage aperçu dans cette histoire n'est en rien responsable de quoi que ce soit.
Quand on atteint à l'acceptation parfaite que tout ce qui se produit est voulu et inévitable, apparaît une paix merveilleuse qui n'est qu'un autre aspect de cette liberté ou béatitude, et dépasse même l'énergie du Verseau.
Cependant pour être fidèle aux déclarations de Ramesh Balsekar, toutes ces considérations étant ce que je ressens, si vous ressentez quelque chose de totalement différent, surtout écoutez-vous, et n'accordez aucune foi à mes propos...
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Commentaires
Bonjour Aloysia, je me demande si Armstrong mettant un pas sur la lune a ressenti une griserie semblable à se sentir libre, mais je ne crois pas que l'on soit totalement libre, il y a toujours des contraintes, comme son pesant scaphandre sur le dos par exemple. Bises
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Dimanche 24 Janvier 2016 à 10:07
Ah oui, le mot liberté possède de multiples interprétations possibles ! Ainsi se vérifie l'idée que quoi que nous fassions nous sommes "téléguidés" : nous ne dépassons pas les limites de notre corps et de ses possibilités ; nous ne dépassons pas les frontières de notre intellect et de ses préjugés (j'ai vu récemment sur fb une vidéo de rébellion contre une dictature qui voulait imposer que 2+2=5, et je me suis abstenue de polémiquer en commentant que l'on n'était pas vraiment obligé de répéter que cela faisait 4) ; nous ne dépassons pas la projection de notre pensée qui se figure l'infini sous des formes diverses... Ainsi le mot liberté lui-même n'est-il qu'un concept...
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Cette lune en forme de "totalité" est, pour parler comme les alchimistes, la femme du soleil et je la trouve très belle même si elle a tendance à me garder éveillée pendant la nuit .
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Dimanche 24 Janvier 2016 à 20:41
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Je suis née un lundi et j'avais le soleil dans mon ciel
Je comprend mieux pourquoi la lune me fascine pas pour y aller mais pour la regarder
Merci de ton passage chez moi Aloysia
Bisous
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Mardi 26 Janvier 2016 à 08:37
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Accepter que l'inacceptable existe, là est le grand travail à mes yeux !!! Le chemin de la vie se déploie, se déroule, s'invente, se génère et se régénère... Quel aventure sous l’œil "bienveillant" des astres, tout est bien, parfois difficile mais bien... Belle journée Alyosa. brigitte
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Mardi 26 Janvier 2016 à 16:15
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c'est un auteur très intéressant (je note). Les verseaux sont des signes d'air ... très vifs très bouillants très ... vivants (ma petite fille, ma fille, mon frère, mes parents décédés ...)
depuis longtemps, je suis mon chemin de vie ( il croise les uns et les autres) et mon ego existe encore beaucoup. Il est comme un polichinelle qui sort son bout de nez quand je ne m'y attends pas.
merci pour tes articles - ils sont consistants - oui - ennuyeux non !!! juste qu'il existe des moments où je ne prends pas le temps. Bises
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Mardi 26 Janvier 2016 à 18:38
Je t'ai répondu sur ton blog, j'ajoute un petit mot ici (que tu ne liras peut-être pas ?) . L'ego résiste tant qu'il plaît à Dieu ; c'est ce que dit R. Balsekar. En effet si Dieu n'avait pas voulu les egos il n'y en aurait pas ! Ceux-ci permettent la diversité et les rapports humains. Il n'y a pas de raison de s'en accuser. Par contre il n'est pas nécessaire non plus de l'enfler car il nous cache la vraie beauté du monde : la Lumière du Verbe Incarné...
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Mardi 26 Janvier 2016 à 18:55
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10thierryMardi 26 Janvier 2016 à 20:26Pleine lune
Si ronde et pleine, que sa face replète
Chaque mois comme une horloge répète
La même entièreté sans gommer l’intimité
Si sourire il y a qui s’épanouit aux lèvres du monde
C’est qu’à voir ni plus en tiers qu’en quartier
Ce qui n’est qu’un gros sou bien solide
Poursuivre dans la nuit jamais comme un bolide
Une promenade sans autre candélabre
Projette bien des ombres au creux des arbres
Embrasses moi en si forte étreinte
Je ne suis pas de ceux qu’on éreinte
Si facilement du moins, affaire de clarté
Puisqu’à briller si fort sans polish comme Esclarmonde
Je ne tire point vanité au grenier des sottises
Qui voudrait monter si haut accrocher des bêtises
Ne me trouvant pour cela pas assez cambrée
Pourrait bien chercher dans ma chemise le cambrien
Mais jamais je ne fus affaire de simple vaurien
Je défie et définis mais ne suis pas finie
J’ai sans cesse trompé l’ennemi
Donnant à penser et danser par mon apparence
Puisque vu d’ici il n’y a pas flagrance
Pourtant on me prédit un nouvel avenir
Pas eldorado des cimes je serais une mine
Pour peu qu’on se donna le moyen de m’exploiter
J’ai mes creux et mes bosses,
Pas de crues ni de brosses
Je me laisse apprécier
Au plus près dévisager
Mais ma surface hostile
En fera fuir plus d’un
Comme mon atmosphère qui se fit la malle
Laissant surgir basalte en dalles
Aux temps les plus anciens
De là à faire hurler loups comme chiens
Alors ma drôle de gueule toute couturée
Laisse des traces comme stigmates ajourées
Parfois des peuples je fus un cas et encore adorée
Mais de cette gloire festonnée dont je suis adornée
Je ne retiendrai ni la nuit ni les bruits
Mon espace est silence glacé
Dussais -je laisser les visiteurs agacés.
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Mardi 26 Janvier 2016 à 21:32
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Fiou ! me suis-je dit en lisant un, deux, trois de vos articles Aloysia ! J'aime me perdre dans de tels textes. Je ne les suis pas à la lettre. J'y puise la sagesse qui me convient. Depuis fin décembre j'ai dû courir à l'hôpital avec une crise d'arthrose au pied gauche. Retour à la maison , le même jour un message m'attendait pour un rendez-vous d'opération du canal carpien, toujours à la main gauche pour le 22 décembre. Ce fut très souffrant. Le 23 ,la dernière de mes sœurs avec qui je correspondais depuis 65 ans est décédée. je l'apprend par Skype. Une semaine de souffrance physique et morale s'en est suivi. J'ai reçu plein de message réconfortant sur mon blog. Depuis hier je me sens mieux . je cherche une leçon de vie dans tout ça mais moi seule trouvera la réponse je crois. Amitiés.
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Je ne sais pas, Aloysia. Mon fils qui s'intéresse à la neurobiologie me dit des choses assez semblables. Mais je ne parviens pas à trancher ce genre de questions, et peut-être que cela me permet de "continuer" (à me faire des illusions ?).
Quoi qu'il en soit, c'est vrai que la lune est incroyablement belle en ce moment. Elle a un si beau visage large et serein.
Grâce à toi, Carole, je suis sortie pour découvrir que la nuit était claire et la lune superbe... Grâce à toi ou grâce à une effet particulier de la grâce répandue sur notre relation présente ?... Bisous, et bonne nuit.