• Petits meurtres à Lampaul-Plouarzel


         Mon éditeur,
    Stellamaris, habite Brest, et il aime la poésie classique. Deux raisons pour lui de rencontrer Pierre Lamy, un enseignant à la retraite qui a exercé sur l'île de Molène, au large du Finistère vers Ouessant, et qui excelle dans la littérature humoristique en vers.

     

    Ouessant-Molene.pngCarte empruntée au site de Wikipedia, sur laquelle j'ai ajouté Lampaul-Plouarzel

     

           Non content de chatouiller l'alexandrin, ce dernier affectionne particulièrement le sonnet, qui lui procure juste l'espace nécessaire à une évocation (ou dans son roman burlesque "Petits meurtres à Lampaul-Plouarzel", juste l'espace d'un chapitre) mais il utilise cette forme dans toutes sortes de variantes plus ou moins usitées qui la rendent agréable et conviviale (la longueur des vers varie, les tercets sont déplacés..., et souvent des libertés s'invitent dans la prosodie) ; sans parler de la richesse du vocabulaire et du recours à un argot bienvenu et haut en couleurs.

     

    molene.jpgMolène, vue aérienne trouvée sur le net

     

     

        Voici comment il se définit lui-même dans les tercets d'un de ses sonnets :

    Dans ce pays perdu, quelque part en Bretagne,
    Je vieillis simplement auprès de ma compagne.
    Un modeste penty nous tient lieu de manoir.

    Pour me désennuyer et meubler ma retraite,
    J'y bricole en secret, me la jouant poète,
    Des vers non déclarés et des sonnets au noir.

     

       Le polar lui-même, qui se déroule sur vingt-six sonnets, est écrit avec un humour et une verve qui tiennent en haleine. Après une ouverture en grisaille reprise à la conclusion comme un générique musical qui revient, nous découvrons le meurtre de Fernande, fille de joie connue dans un bar du quartier de Recouvrance à Brest, et le capitaine de gendarmerie Bellec est lancé sur l'affaire.

    Capitaine à trente ans, venant de la mondaine
    (Il avait commencé sa carrière à Paris),
    Ce flic de haut niveau, sans la moindre bedaine,
    Sur les mœurs des puissants avait beaucoup appris.

     

       Malgré les efforts et la sagacité de Bellec, qui roule à moto et admire Rimbaud, deux autres meurtres suivront, détruisant la routine tranquille de la petite bourgade.

     

     - Bellec ! Dans mon bureau ! glapit le commissaire,
    Un tondu rondouillard aux yeux de marcassin ;
    On passe pour des cons dans tout le Finistère,
    Vous allez me coffrer vite fait l'assassin !

    (...)

    Plutôt que de hanter les bars de Recouvrance,
    Retournez, c'est un ordre, enquêter à Lampaul !
    Et n'en profitez pas pour passer des vacances !
    "A l'Ouest, toujours à l'Ouest", comme dit Tournesol.

     

      Complètement séduite par l'ambiance, je crois bien que c'est moi qui irai passer des vacances à Lampaul, prochainement ... Ne serait-ce que pour découvrir ces îles dont, en fin d'ouvrage (pour clore la partie appelée malicieusement "Papiers de vers"), Pierre Lamy tente une évocation avec cette courte histoire d'un jeune rencontré dans un petit bistrot de Molène lors d'un coup de vent, et qui lui parle du cormoran qu'il aurait apprivoisé, dans l'espoir de l'utiliser pour la pêche...

    port-de-molene.jpgLe port de Molène

     

         Ce petit livre, qui ne mesure que 15x10 cm et compte 83p. se balade dans la poche et se manie avec une aisance très sympathique. Je vous engage à en lire les premières pages sur le site de l'éditeur, où vous pouvez l'acquérir franco de port.

     

    Petits-meurtres.JPG

     

     
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  • Commentaires

    1
    Jeudi 7 Mars 2013 à 12:00
    Excellente trouvaille !! Ce Pierre Lamy, à la poésie facile, trucculente, imagée, et comme tu le dis si bien, un riche vocabulaire. C'est du Agatha Cristie en plus élégant, poésie oblige. Je n'achète plus de livres, j'en ai encore tellement sous le coude, je lis en ce moment "la couleur des sentiments", dont tu as peut-être entendu parler, 600 pages, je suis loin de l'avoir fini. Une histoire très riche pour le fond, d'ailleurs ils en ont fait un film, comme si c'était écrit justement dans le but d'en faire un film. Car ce n'est pas un livre littéraire. L'intérêt de cette traduction est dans l'étude des moeurs de ces civilisations dans les années 1950, pas si loin dans le temps, mais si éloigné de nos moeurs à nous. Ca y est le soleil pointe ! à bientôt Valentine
    2
    Mercredi 9 Août 2017 à 12:47

    Les photos m'ont bien plu, moi qui dois dcouvrir Molène prochainement ! Merci Aloysia et bisous



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