• Gruille-toi !


       Aujourd'hui, ciel mitigé sur la champagne berrichonne : les brumes avaient tendance à s'écarter pour laisser entrevoir l'azur étincelant. Quelle chance ! 

       Vers 16h je suis sortie pour prendre un peu la température extérieure, et j'ai cru entendre des cris d'oiseaux, évoquant à la fois les mouettes par leur puissance, et les colombes par leur roucoulement : les grues ? Où étaient-elles ?

    Grues-28fev-3.JPG


       Je remarquai bientôt qu'il n'y en avait qu'un groupe, mais que ce groupe tournait sur place comme une nuée de corbeaux - passant tantôt devant le nuage, tantôt devant le ciel bleu.

    Grues-28fev-2b.jpg


      Que se passait-il ? Avaient-elles, comme on le dit si bien, "perdu le nord" ?

    Grues-28fev-2a.jpg


        Ou cherchaient-elles tout simplement un bon pré pour se reposer ? En effet elles étaient assez éloignées et j'avais peine à les fixer avec mon appareil photo.

    Grues-28fev-1b.jpg


         Tournoyant et caquetant, cherchaient-elles une nourriture essentielle à leur bonne forme, avant de continuer leur avancée vers la Finlande et les régions septentrionales ?

    Grues-28fev-4.JPG


        Puis soudain, elles se remirent en formation, on se demande comment ; elles reprirent le cap. Mes photos ayant toutes été prises à ce moment et en pointant dans la même direction, vous remarquez aisément leurs hésitations et leurs tours sur place avant que le fameux delta ne se reforme.

    Grues-28fev-5a.jpg


        Et cette fois en effet elles filaient droit vers le nord-est, descendant peu à peu sous le nuage à mesure de leur avancée vers l'horizon.

       Avaient-elles cherché à se réorienter ? Avaient-elles attendu un courant favorable dans l'atmosphère ? Ou avaient-elles simplement voulu reposer un instant leurs ailes fatiguées en planant au soleil, comme les martinets qui tournoient en bande sous les feux du couchant ? (1)

        Quoi qu'il en soit, j'ai cherché un petit complément sur le net, et j'ai trouvé cette carte, sur laquelle j'ai ajouté le point où je me trouve (Issoudun).

    repartition_grues.jpg


       Ainsi il est sûr que chaque année nous les voyons passer, en octobre-novembre dans leur descente vers le sud-ouest puis en février-mars dans leur remontée au nord-est, et que celles que je viens de voir sont exactement les mêmes qui sont passées sur Bordeaux le matin même (ne volent-elles pas à près de 80 km/h ?) chez mon amie Viviane.

        Un voyage extraordinaire, dont le site "Champagne-Ardenne" à qui j'ai emprunté cette carte se fait l'écho passionnant, notamment à travers ce petit jeu, "le voyage de Grupette", que je vous recommande chaleureusement - à vous ou à vos enfants.

        Cependant, il semble que depuis quelques années certains groupes aient plaisir à s'arrêter définitivement pour l'hiver dans la Brenne voisine (80km à l'ouest d'Issoudun), comme l'atteste cet article.

     

    Einojuhani Rautavaara (compositeur finlandais né en 1928)
    Cantus Arcticus - concerto pour oiseaux et orchestre - op.61
    3e mouvement : "cygnes en migration". 
    (1) La lecture du jeu "Le Voyage de Grupette" m'a permis de trancher : les grues utilisent les "ascendances thermiques", c'est à dire la chaleur qui monte du sol (or je vous ai dit que nous avions eu du soleil quasiment toute la journée !), pour planer et se laisser emporter en hauteur, pour ensuite se laisser glisser sans effort dans la direction voulue.
     
    « Petits meurtres à Lampaul-PlouarzelBois moussus »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 7 Mars 2013 à 12:00
    Ces instants-là sont toujours intenses à vivre ...En volant ainsi au-dessus de nos têtes, nous clament-ils de jolis mots gorgés de liberté pour que nous soyions heureux à ce point ? En mer, ce sont les oies sauvages qui m'émerveillent chaque jour un peu plus ...c'est grandiose !!! Je t'embrasse : sabine.


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :