•  
        Je ne voudrais pas jouer les prophètes (il y en a qui s'en chargent pour moi) mais en ce moment il semble que l'univers soit sourdement animé d'un mouvement inédit...

         C'est le printemps, affirme-t-on. En effet voici déjà un point, oui. Je n'avais jamais vu le soleil aussi éclatant que ces jours-ci ! Mais aussi, il y a des raz-de-marée, des typhons, de la violence,  et bientôt une rare éclipse accompagnée d'une montée des eaux exceptionnelle.

       Alors là on ne peut éviter de penser que la Terre est un être féminin : en effet une analogie s'impose avec un accouchement ! Secousses, douleurs, perte des eaux...

         Et encore, lorsque Jésus est mort sur la croix pour laisser apparaître le Christ ressuscité, n'a-t-on pas ressenti un violent tremblement de terre, un effrayant orage, un obscurcissement total du ciel... ? Oui, je sais, c'est classique dans la littérature spectaculaire. Mais sans littérature le spectacle n'en est pas moins là.

         Et cette nuit, avez-vous su ?? C'est ce qui motive mon article... Malheureusement je ne puis éditer les photos souhaitées, elles sont protégées par droit d'auteur.

    On a vu des aurores boréales en Alsace et en Lorraine !

    C'est  (en Lorraine); et  (en Alsace) ; et  (dans l'Ain) ...

        Activité solaire inhabituelle.

        Tiens ! Si ! Par l'intermédiaire du Petit Parisien (voir ici), voici la photo prise par Laurent ADLER dans les Vosges  :

     

    Aurore boréale dans les Vosges-18mars15-Laurent ADLER

     

           Qui va naître ?????....  C'est si beau, de voir apparaître enfin ce qui a toujours été...

            

     


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  •    Pour faire suite à mon article du 5 mars dernier "Méfiez vous des faux maîtres", voici un extrait du livre consacré à des Satsangs de Nisargadatta Maharaj (grand instructeur de l'Advaïta Vedanta, décédé en 1981) :  Je Suis (I Am That - chap. 83)




    Nisargadatta Maharaj

     

    «  Le maître, le disciple, l'amour et la confiance qui existent entre eux, tout cela n'est qu'un seul fait, et non autant de faits indépendants. Chacun d'eux est  une partie des autres. Sans l'amour et la confiance il n'y aurait [...] ni gourou ni disciple, et aucune relation entre eux. C'est comme de presser un interrupteur pour allumer une ampoule électrique. C'est parce que l'ampoule, le circuit électrique, l'interrupteur, le transformateur, les lignes à haute tension et la centrale forment un tout que vous obtenez de la lumière. Il ne faut pas séparer ce qui n'est pas séparable.

        Les mots d'un homme qui s'est réalisé ne manquent jamais leur cible. Ils attendent que de bonnes conditions naissent, ce qui peut prendre quelque temps et c'est normal car il y a une saison pour semer et une saison pour récolter. Mais la parole d'un gourou est une graine qui ne peut pas mourir. 

        Il faut bien sûr que le gourou soit un authentique gourou, un gourou qui est au-delà du corps et du mental, au-delà de la conscience même, au-delà de l'espace et du temps, au-delà de la dualité et de l'unité, au-delà de la compréhension et de la description. Les gens de bien qui ont beaucoup lu et ont beaucoup à dire peuvent nous  enseigner bien des choses utiles, mais ce ne sont pas de vrais gourous dont les paroles se révèlent toujours justes. Eux aussi peuvent vous dire que vous êtes l'ultime réalité mais où cela vous mène-t-il ?

         Si vous êtes capables de confiance et d'obéissance, vous trouverez très vite votre gourou réel, ou plutôt il vous trouvera.

        [...] Vous pouvez enseigner ce que vous connaissez : ici, la vision et l'enseignement ne font qu'un. Mais la réalité absolue est au-delà des deux. Le gourou qui s'arroge ce titre parle de maturation et d'effort, de mérite et d'accomplissement, de destinée et de grâce ; ce ne sont que les formations et les projections mentales d'un esprit intoxiqué. Au lieu d'aide, ce sont des empêchements.

        Ne faites confiance à personne jusqu'à ce que vous soyez convaincu. Le vrai gourou ne vous humiliera jamais, pas plus qu'il ne vous détachera de vous-même. Il vous ramènera constamment à votre perfection inhérente et il vous encouragera à chercher en vous, à l'intérieur. Il sait que vous n'avez besoin de rien, pas même de lui, et il ne se fatigue jamais de vous le rappeler. 

           Mais celui qui s'est lui-même institué gourou s'intéresse plus à lui qu'à ses disciples. »

     

          Lorsqu'on lit ce livre, on est frappé de l'extraordinaire simplicité de Nisargadatta ; de son naturel, de sa gentillesse, et de son infinie patience à répondre à toutes les questions posées par les visiteurs, de plus en plus nombreux et de plus en plus pressants...

          Heureux celui dont la route croise un tel être, qui l'inonde aussitôt de son rayonnement nourricier et régénérateur !

     

     


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  •     Contrairement à l'annonce de la météo, le ciel ce matin était chez nous couvert de brume, empêchant toute possibilité d'observer la fameuse éclipse solaire dont on nous avait tant parlé... 

        Cela ne me surprit guère finalement, sachant qu'un pic d'activité lunaire entraîne obligatoirement une puissante formation d'humidité ! Je m'en fus cependant dans la campagne environnante observer le phénomène, et outre une vidéo prise à 10h15 (heure présumée du pic de l'éclipse prévue chez nous à 75%) et quelques photos prises dans les moments qui ont suivi,  j'ai composé un poème. Les voici.

     

     

    La Terre s’est vêtue d’un brouillard lumineux
    pour protéger nos yeux de l’éclat foudroyant

    Dans la douceur des limbes
    repose l’enfant du Songe

    Ô Tout-Puissant
    si hautes sont tes pensées
    qu’un cercle d’or les environne

    Tapis dans notre gîte
    lièvres nous attendons
    Jamais la nuit n’obscurcira le Jour

    Ô douce lune humide
    tu pleures sur nos fronts de ton bonheur intense
    Tes noces ont resplendi par-delà les étoiles

    Sur la Terre déserte
    s’est établi le Silence
    un Silence crépusculaire que trouble à peine
    le vent glacé qui siffle en inclinant les herbes

    Le mauve à l’horizon peu à peu devient jaune

    Dans la pâleur ambiante l’instant s’immobilise
    mais indistinctement imperceptiblement
    l’Amour bruit et palpite
    inondant toute chose

     

    Eclipse dans l'Indre

     

    Eclipse dans l'Indre

      

    Eclipse dans l'Indre

     

    Eclipse dans l'Indre

     

    Eclipse dans l'Indre


    NB : La zone de champs labourés sur laquelle je reviens dans la vidéo et insiste dans les photos correspond à la direction de l'horizon est, vers lequel devrait se situer le soleil. C'est de là aussi que semble provenir le vent.

      


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  •      C'est encore à Olivier Messiaen (voir ici, mais aussi ) que je reviens, mais jeune, tout jeune et plein d'enthousiasme. Fils de la Poète (je n'aime pas beaucoup le féminin "poétesse") Cécile Sauvage dont le nom est en soi-même un poème (Cécile n'est-elle pas aussi la patronne des musiciens ?) et qui est surtout connue pour son recueil l’Âme en Bourgeon dans lequel elle évoque l'attente de son enfant puis sa naissance (mais Messiaen aura un frère : Alain), Olivier était lui-même poète également et ses écrits valent vraiment que l'on s'y intéresse. 

           Né en 1908 en Avignon et retiré en 1914 en Dauphiné près de Grenoble chez un oncle, tandis que son père était mobilisé (ce sera sa patrie d'élection et c'est là qu'il sera inhumé), il gagne Paris pour intégrer le Conservatoire National Supérieur de Musique dès 1919 pour y faire des études fulgurantes, en piano, orgue, harmonie, fugue, contrepoint, puis composition.

        Il s'initie aux rythmes orientaux qu'il introduit dans sa musique, crée des "modes à transposition limitée" qui sont sa signature harmonique personnelle, adapte musicalement les chants des oiseaux dont il s'inspire de plus en plus.

     

    Messiaen en 1940

     

         C'est lorsque, mobilisé en 1940, il est retenu prisonnier par les Allemands au Stalag VIII-a, qu'il composera pour les quelques amis musiciens et les quelques instruments en mauvais état mis à leur disposition le très fameux Quatuor pour la Fin du Temps, inspiré par L'Apocalypse de Saint Jean et déjà inondé de sa très profonde Foi catholique. Claude Lelouch fait allusion à cet épisode dans un de ses films, Partir Revenir je crois dans lequel il parle de la seconde Guerre Mondiale. Vous pouvez en écouter ici un extrait, la superbe "louange à l’Éternité de Jésus".

         Mais revenons à notre sujet : c'est donc tout jeune et juste libéré qu'il compose cette partition jubilatoire que sont les "Trois Petites Liturgies de la Présence Divine" (1943-44), dont la première audition aura lieu en 1945 devant tout le gratin de la musique d'alors qui l'applaudit sans réserve.

          Outre un chœur de femmes chargé d'exprimer les textes qu'il a lui-même écrits, on trouve un orchestre assorti de percussions nouvelles et de ce merveilleux instrument qui fut trop vite éclipsé par l'invention du synthétiseur : l'Onde Martenot. Semblable à un très beau sifflet et parfois rappelant la "scie musicale", mais capable de beaucoup plus, ce "clavier à ruban" et à résonances multiples fut particulièrement affectionné par Messiaen qui lui a consacré des pages exceptionnelles (comme la Fête des Belles Eaux, composée pour sextuor d'ondes). Notons aussi que dans son texte il évoque sa vision des couleurs, qui pour lui sont en relation avec des harmonies pour évoquer des perceptions plus élevées (à l'instar des vitraux).

    Ondes Martenot

     

          Voici donc le texte de la 3e Liturgie, dont j'ai souligné moi-même certains vers (ceux dont vous remarquerez qu'ils sont généralement soulignés par la musique), et en-dessous son exécution si elle vous intéresse (particulièrement, si vous êtes pressés, de 3'40 à 13'10 : la 6e strophe - ou de 17' à la fin...).

     

    III.  Psalmodie de l'Ubiquité par amour
    (Dieu présent en toutes choses...)

     

    Tout entier en tous lieux,
    tout entier en chaque lieu,
    donnant l'être à chaque lieu,
    à tout ce qui occupe un lieu,
    le successif vous est simultané,
    dans ces espaces et ces temps que vous avez créés,
    satellites de votre Douceur.
    Posez-vous comme un sceau sur mon cœur.

    Temps de l'homme et de la planète,
    temps de la montagne et de l'insecte,
    bouquet de rire pour le merle et l'alouette,
    éventail de lune au fuchsia,
    à la balsamine, au bégonia ;
    de la profondeur une ride surgit,
    la montagne saute comme une brebis
    et devient un grand océan.
    Présent, vous êtes présent.
    Imprimez votre nom dans mon sang.

    Dans le mouvement d'Arcturus, présent,
    dans l'arc-en-ciel d'une aile après l'autre,
    (Écharpe aveugle autour de Saturne),
    dans la race cachée de mes cellules, présent,
    dans le sang qui répare ses rives,
    dans vos Saints par la grâce, présent
    (Interprétations de votre Verbe,
    pierres précieuses au mur de la Fraîcheur.)
    Posez-vous comme un sceau sur mon Cœur.


    Un cœur pur est votre repos,
    lys en arc-en-ciel du troupeau,
    vous vous cachez sous votre Hostie,
    frère silencieux dans la Fleur-Eucharistie,
    pour que je demeure en vous comme une aile dans le soleil,
    vers la résurrection du dernier jour.
    Il est plus fort que la mort, votre Amour.
    Mettez votre caresse tout autour.


    Violet-jaune, vision,
    Voile-blanc, subtilité,
    Orangé-bleu, force et joie,
    Flèche-azur, agilité,
    Donnez-moi le rouge et le vert de votre amour,
    Feuille-flamme-or, clarté,
    Plus de langage, plus de mots,
    Plus de Prophètes ni de science
    (C'est l'Amen de l'espérance,
    Silence mélodieux de l'Éternité.)
    Mais la robe lavée dans le sang de l'Agneau,
    mais la pierre de neige avec un nom nouveau,
    les éventails, la cloche et l'ordre des clartés,
    et l'échelle en arcs-en-ciel de la Vérité,
    mais la porte qui parle et le soleil qui s'ouvre,
    l'auréole tête de rechange qui délivre,
    et l'encre d'or ineffaçable sur le livre ;
    mais le face-à-face et l'Amour !


    Vous qui parlez en nous,
    vous qui vous taisez en nous,
    et gardez le silence dans votre Amour.
    Vous êtes près,
    vous êtes loin,
    vous êtes la lumière et les ténèbres,
    vous êtes si compliqué et si simple,
    vous êtes infiniment simple.
    L'arc-en-ciel de l'Amour, c'est vous,
    l'unique oiseau de l'Éternité, c'est vous !


    Elles s'alignent lentement, les cloches de la profondeur
    Posez-vous comme un sceau sur mon cœur.


             [Reprise du début]


    Vous qui parlez en nous,
    Vous qui vous taisez en nous,
    et gardez le silence dans votre Amour,
    enfoncez votre image dans la durée de mes jours.

     

     

     


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          Aujourd'hui je vous propose un petit conte....

     

    Ancienne école


     
        Imaginez une fillette qui s'est introduite dans sa salle de classe alors qu'il n'y avait personne...  Le tableau noir est entièrement à elle.

         C'était son rêve depuis si longtemps ! Sautant de joie, elle monte sur l'estrade, prend des craies et dessine.

    Tableau noir


         Elle a tant de choses à dire... à raconter... que peu à peu elle se laisse entraîner...

    Fillette écrivant


         Il lui prend même l'idée de signer !! Après tout, pourquoi ne signerait-elle pas son oeuvre ? (Elle ne remarque pas la transformation du mot...)

    Signature

     

         Bientôt le tableau se remplit, se remplit, se remplit... 

     

    Tableau noir-Dreamstime

     

        Et la voici entraînée bien au-delà de ce qu'elle aurait jamais pu imaginer : elle grandit avec le tableau.

     Tableau noir-questions

     
        ... Elle vieillit avec le tableau...

    Einstein

     
       ... Et tout devient possible ! Tout se développe à l'infini dans la magie du tableau !

    Tableau noir

    Tableau couvert de dessins

    Tableau couvert de signes mathématiques


        C'est alors que le Maître surgit brusquement dans la pièce. 

         Effrayée, la fillette se colle au tableau, se demandant s'il va la féliciter pour son oeuvre ou lui reprocher son ingérence dans un domaine qui ne la concerne pas.

     

    Maître d'école


         Mais sans un mot, devant l'enfant stupéfaite il met brusquement fin au sortilège et efface totalement le tableau.

    Tableau avec Maître



           Puis la prenant affectueusement par le bras, il lui explique :


    «  Mon enfant, tu t'es complètement trompée sur l'usage de cet objet. Ayant devant toi un panneau obscur tu as cru devoir le surcharger encore de toutes sortes de choses, comme un prisonnier qui dessine sur les murs de sa prison ! Mais regarde plutôt ce que je vais te montrer. Ce tableau noir bascule sur son axe... »

    Merlin l'enchanteur

        «   ... Et quand je le fais pivoter ... Que vois-tu ?! »

      Paysage

          

    «  La Réalité ! ... »

     

     


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