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Voici où j'étais il y a quelques heures... Chhhuuut !! Il ne faut pas le dire ! J'étais allée chercher l'automne...
Super Lioran, au pied du plomb du Cantal, le 6 novembre 2005 (photo Martine Maillard)
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"Le Seuil", dessin de Martine Maillard
Bonjour ! Je suis de retour, et je vois que vous avez aimé ces poèmes réunis sous le titre général de "Labyrinthes et Flammes".
Je vous annonce donc leur publication intégrale sur ce site.
Vous pourrez vous y reporter (je le place dans la rubrique de droite "mes textes en ligne").
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Premier croissant avec Vénus à Super Lioran, le 5 nov 05 (Photo Martine Maillard)O toi qui sanglotais dans la nuit
A la clarté pâle de la lune
Près du bosquet désert
Ne pleure plus je t’en prie
Puisque je t’aime
La nuit nous prêtera ses filets immenses d’étoiles
Pour que nous pêchions des bonheurs aux chemins rafraîchis
Et l’éveil nous éblouira de rayons
La lune n’est qu’un miroir glauque et trompeur
Ce n’est pas elle qui te regarde
Mais toi seule qui mires en elle ton visage en larmes
Ne pleure plus je t’en prie
Puisque je t’aime
Les arbres qui frémissent
Au vent tiède de la nuit
Ne sont que les épaves d’un naufrage ancien
Ils sont peuplés d’épines
Et ne berceront jamais ton sommeil
De leurs branches protectrices
Car que tu marches
Ou que tu t’allonges dans la poussière
Toujours la nuit sera froide et hostile
Mais si je t’aime
Alors elle sera douce
Alors elle s’ouvrira comme un bouquet d’odeurs
Et nous marcherons à la limite de l’aurore
A la limite du jour naissant
Vers d’autres horizons
Vers d’autres fenêtres
O donne-moi la main
Puisque je t’ai tendu la miennePour t’emmener très loin
(1977)
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Béatrice, par Odilon Redon (1840-1916)B éatrice, appelée à créer le bonheur,
E fface à tout jamais les cercles qui me brisent
A vec ce feu divin dont les pierres se grisent.
T out en moi est discorde, ô pitié pour mon cœur,
R éduis ce cœur en cendre et détruis ses mensonges :
I ci-bas tout est faux, tout est désillusion,
C auchemar épuisant, odieuses présomptions !…
E fface de mes yeux le voile de leur songe.
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S'il est un poète actuel que j'admire, c'est bien Jean Joubert. Outre ses romans, qui sont pleins de poésie et d'une sagesse quasi initiatique (je parle surtout de ses romans pour la jeunesse, comme "les Enfants de Noé", "A la recherche du Rat-Trompette", ou "le Pays hors du monde", tous édités par l'Ecole des Loisirs), je ne puis relire sa poésie sans en ressentir à chaque fois le même choc, le même saisissement devant la beauté : il touche juste, il le dit avec une sobriété qui frappe. Le poème que je cite ici est tiré de son "Anthologie personnelle", parue chez Actes Sud en 1997.
L'ange de verre est descendu, l'oiseau
géant, la sentinelle des brouillards,
et le sommeil d'amour en fut voilé,
l'ombre de l'aile troublant l'eau
des seins légers sur le sable entrouvert.
Insaisissable cri sur une bouche où rage
la tempête de plumes, et déjà voici l'heure
et la rosée pesante où se séparent
jour et nuit, chair et cristal.
Un soleil bleu s'accroît. L'ange de verre
emplit les chambres nues, griffes serrées
sur les épaules des amants qui se délient.
Dans le jardin, rampe sur les terrasses,
comme un grand félin noir, échevelé,
l'odeur très pourrissante de l'automne.
Extrait de "La saison d'appel" (1973)
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