• Psyché (1)

     
        Après, "Ariane", adaptée de Catulle, voici ma version de la légende de Psyché, composée au même âge ; cependant elle n'est pas adaptée d'un poète ancien, mais de l'oeuvre musicale bien plus  récente de César Franck (1822-1890) : le mythe lui-même est issu des Métamorphoses d'Apulée, que je n'ai pas eu l'heur de lire dans le texte, et a été repris par La Fontaine dans une pièce évoquant par certains côtés le film "la Belle et la Bête" de Cocteau :

    « Le ciel a-t-il conçu cet amas de merveilles
    Pour la demeure d'un Serpent ? »
    dit Psyché en pénétrant dans le palais d'Eros...
    (La Fontaine)

    Psyché (1)
    Psyché endormie enlevée par Zéphyr (par Prud'hon)

     


    Voici donc la première partie de mon poème "Psyché".
     

    I - Psyché sur la montagne


    Au sommet d’un rocher sauvage et effrayant
    Tendant son front hautain vers le ciel rayonnant,
    Sur le roc dénudé, solitaire et aride,
    Près d’un profond ravin, dans la chaleur torride,
    Seule sur le sol dur est couchée une enfant.
    On croirait qu’elle dort, là, sans un mouvement.
    Ses voiles dénoués, sa coiffure défaite,
    Sa pose abandonnée et sa beauté parfaite
    Font qu’on pourrait penser rencontrer devant soi
    Sommeillant au soleil, une nymphe des bois.
    Cependant par instants elle exhale une plainte :
    Elle semble avoir eu une très grande crainte ;
    Un doux gémissement comme un oiseau qui meurt

    Jaillit de sa poitrine, et ses yeux sont en pleurs ;
    Son souffle est oppressé, sa poitrine haletante,
    Elle est toute perdue et toute sanglotante.
    Elle est seule, et pourtant elle n’ose crier ;
    Elle tremble de peur, et n’ose supplier
    Les dieux de la sauver ; pourquoi cette détresse,
    Alors que le sentier poudreux de sécheresse
    Qu’empruntent les mulets, descend non loin de là
    Les flancs de la montagne, et conduit aux villas ?
    Mais elle ne veut pas regarder vers la plaine
    Qui s’étend à ses pieds si paisible et sereine ;
    Devant elle elle voit le précipice affreux,
    Et son âme égarée – on le voit dans ses yeux –
    Ne pense qu’à la mort ; c’est ainsi l’exigence
    D’une divinité, et dans son innocence,
    Sans un mot, elle a fait selon sa volonté,
    Acceptant un destin aussi peu mérité ;
    Ses parents éperdus, une foule attristée
    L’avaient menée ici, où ils l’avaient quittée :
    Là-haut, sans avoir plus la force d’espérer,
    Elle attend qu’un dragon vienne la dévorer…
    Elle ne pense plus à la douleur amère
    Dont meurent à présent et son père et sa mère ;
    Elle ne pense plus à son bonheur perdu,
    A l’amour idéal qu’elle avait attendu ;
    Elle ne connaît plus sa beauté ni ses charmes :
    Pour elle rien n’est plus que son deuil et ses larmes.
    En victime héroïque, elle s’offre à la mort,
    Et elle attend le monstre en pleurant sur son sort.
    Mais à force d’attendre, accablée et brisée
    De fatigue et d’effroi, ses larmes épuisées,
    Elle s’est endormie au soleil du matin,
    Et de doux songes ont étouffé son chagrin.


      Écoutez ici la musique
    composée par César Franck
    (1ère partie) 
     
     
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  • Commentaires

    1
    Jeudi 1er Mars 2007 à 12:00
    Bonjour. Cela fait beaucoup de temps que tu ne viens pas sur les blogs. Je viens pour te presenter mon nouveau blog. Au départ il etait basé sur mes voyages et maintenant je viens de mettre enormement d'animations, photomontages et bannières que je réalise pour d'autres personnes le tout en Flash. Bonne continuation et au plasir de te lire.


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