• Philippe Hersant

     
        Depuis quelque temps, j'avais un peu perdu le fil par rapport à la musique contemporaine ; mis à part le génie monumental de Messiaen, par-delà les méandres des musiques expérimentales ou compliquées, je ne voyais plus de visage émerger, considérant Henri Dutilleux déjà comme un "ancien"  alors qu'il vit toujours...
        Et puis voilà qu'on m'a présenté Philippe Hersant ; et que je suis conquise ! Car comment n'être pas conquis par une musique à ce point écrite, pensée, en même temps qu'inspirée et remplie d'une sensibilité toujours renouvelée ? On m'avait dit : "Tu ne seras pas déçue" ; et non, je ne suis pas déçue, mais bien au contraire, toujours plus séduite, plus surprise, car Philippe Hersant reste fidèle à la tradition classique de la musique orchestrale, tout en ayant sa personnalité, sa griffe, sa signature propre.   
        Sur son site très complet, à cette page, vous pouvez consulter sa biographie (il est né en 1948, a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome ce qui témoigne d'études musicales très complètes et brillantes), ainsi que le catalogue de ses œuvres et sa discographie - il y a même une illustration musicale au piano, très jolie et originale. Sur cet autre, il répond à diverses questions sur son parcours musical, et explique combien il a tardé à se trouver, perturbé par les courants d'idées que lui ont inculqués ses formateurs, alors que sa sensibilité le portait vers un langage plus simple et plus épuré.
       
        Je vous conseille tout particulièrement les trois disques que je possède : son concerto pour violon, joué par Augustin Dumay avec l'orchestre national de France, suivi de la rhapsodie pour chœur d'hommes et orchestre "der Wanderer", et de Streams, œuvre magnifique pour piano et orchestre (Alice Ader est au piano) - disque "Densité 21":

     
     

    Philippe Hersant

     
     
        Puis son premier concerto pour violoncelle et orchestre, avec Siegfried Palm en soliste, suivi de différentes pièces de musique de chambre où l'on retrouve notamment Alice Ader au piano, et enfin Lebenslauf, un cycle de six mélodies sur des poèmes d'Hölderlin interprétées par la soprano Sharon Cooper - un disque Harmonia Mundi :
     

    Philippe Hersant

     

        Et enfin son second concerto pour violoncelle et orchestre, interprété par l'orchestre national de Montpellier avec Cyrille Tricoire au violoncelle, suivi de Heathcliff, suite pour orchestre en six mouvements inspirée des "Hauts de Hurlevent" (disque Accord):

    Philippe Hersant

     
     
            Toutes ces références à l'Allemagne, cette allusion au roman d'Emily Brontë, l'utilisation large du violoncelle et même du violon, indiquent clairement il me semble que nous avons affaire à un compositeur romantique, à un néoromantique de notre époque, car bien sûr son style est très personnel et ne doit plus rien à l'atmosphère du XIXe. On y sent l'influence d'Henri Dutilleux, avec parfois des émanations de Stravinsky... et bien d'autres que je n'ai su identifier.

        Pour vous faire découvrir ce compositeur marquant de notre époque, je vous invite à profiter de cette vidéo trouvée sur Youtube (c'est toujours plus agréable d'assister au concert !), dans laquelle le bassonniste Pascal Gallois interprète la 6e des 8 pièces pour basson que Philippe Hersant lui a dédiées (note : je ne sais s'il les lui a toutes dédiées, ou si c'est seulement cette pièce-là, mais tant pis, je parie et je mets un s...).
        Le basson est un instrument méconnu qui n'a longtemps servi que dans le grave, pour les accompagnements ; mais depuis le prodigieux solo dans l'aigu que lui a confié Igor Stravinsky au début du "Sacre du Printemps", il acquiert une audience méritée, et les compositeurs contemporains s'y intéressent. Vous remarquerez particulièrement les sonorités étranges et nouvelles que l'on peut tirer des anches (de même avec le hautbois et le cor anglais), et dans cette pièce, Philippe Hersant s'amuse à demander à son soliste des double-sons ou des effets de glissement de son dont il s'acquitte parfaitement.
        Cependant le plus beau, que vous apprécierez j'en suis certaine, c'est le passage où intervient l'orchestre, et plus particulièrement le piano. La griffe "romantique" de Philippe Hersant y est totalement sensible.
     
     
     
     
     
    « Il faut cultiver notre jardinBalancement »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 8 Février 2008 à 12:00
    Comment ne pas aimer la musique ? Langage universel des émotions où les mots sont inutiles... Merci de ta visite. Je te souhaite une très bonne journée. Amitiés.


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