• Joseph-Guy Ropartz (3)

     
    (Suite de cet article).
     
     Le disciple

     
     
     
            Très vite, le jeune Guy Ropartz opta pour la musique, puisque c'est à l'âge de 21 ans (en 1885), à peine titulaire (déjà !) de sa licence de droit, qu'il s'inscrivit au Conservatoire National Supérieur de Paris, dans les classes de Jules Massenet et de Théodore Dubois.
        Mais l'année suivante, subjugué par la découverte de César Franck à travers l'un de ses brillants élèves, Vincent d'Indy, il décida de devenir son disciple.
          César Franck fut toujours pour lui un maître vénéré, mais étonnamment celui-ci lui rendit le compliment, puisque nous avons deux indices de cette considération du vieux maître envers son jeune élève :
       
       
    1) D'abord cette anecdote, sans doute exacte à 90%, suivant laquelle le si beau thème du second mouvement
    de la symphonie en ré de Franck (joué ici, après l'introduction orchestrale initialement au cor anglais), serait de Guy Ropartz...
     
     
     
     
        Dans le cadre de la classe, ce dernier aurait fourni un beau matin ce thème magnifique à titre d'exercice - un thème très franckiste, certes, entièrement inspiré par les indications du maître en matière de chromatisme... - et Franck, subjugué, aurait demandé à Ropartz l'autorisation de l'utiliser dans sa symphonie. Peut-être l'aura-t-il subtilement modifié, aménagé ? Toujours est-il que, ravi, l'élève s'est senti totalement en phase avec celui qu'il considérait comme son Père Spirituel.  

       
    2) Puis ce poème que Ropartz lui dédia, dont nous ferons notre seconde "citation", et que Franck utilisa tout simplement pour le mettre en musique dans une mélodie pour deux voix égales (de femmes en principe) qu'il composa en 1888.
     


    Soleil *
    À César Franck
     
     Incendiant les horizons
    Au ciel clair le soleil rougeoie :
    Il met aux toits bleus des maisons
    Comme une auréole de joie.

    Les fillettes au teint bruni,
    Dont les farandoles rieuses
    Se déroulent à l’infini
    Dans les grands prés bordés d’yeuses,

    Lancent dans l’air leurs rires frais,
    — Gazouillis d’oiseaux sur la branche,—
    Et le vieil écho des forêts
    Rajeunit à leur gaîté franche.

    Leurs costumes aux tons divers
    Rouge flambant ou jaune orange,
    Sur le sombre des arbres verts,
    Promènent un reflet étrange.

    Dans cet épanouissement,
    Un rayon d’espérance rose
    Sourit délicieusement
    Au cœur fermé du plus morose.

    Incendiant les horizons
    Au ciel clair le soleil rougeoie :
    Et met aux toits bleus des maisons
    Comme une auréole de joie.


    Publié dans Modes mineurs, en 1889


    * Voir dans la liste des oeuvres de Franck à l'année 1888 et sous le label FWV 89, en (5) l'avant-dernier titre des mélodies pour voix et piano : "Soleil : Incendiant les horizons, duo pour voix égales avec piano".
     
     
     (À suivre ici)
     
     
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