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         Voici un poème d'amour que j'ai écrit lors d'une Sainte-Cécile (le 22 novembre 1998) et que j'ai déjà publié sur ce blog dans la section "acrostiches". Je lui avais alors donné un autre titre, celui de « Sainte-Cécile » paraissant un peu inadapté.

     

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    L a musique est entrée en moi comme une aurore
    U ltime aspiration de lendemains noyés
    C 'est un reflet de lune aux traits émerveillés
    I lluminant mes yeux qui te cherchent encore
    E st-ce toi ou ton ombre Amour entre-aperçu
    N 'est-ce que ton regard qui me presse et m'espère
    N é du feu de la nuit ton rayon me libère
    E t puis voici ton Corps d'où mon Corps est issu

     

     

     

         J'aimerais à cette occasion évoquer l'étonnante expérience que m'a fait vivre cet amour et qu'exprime le dernier vers. Il ne s'agit pas de "sein maternel", mais de l'impression qu'il n'y avait au départ qu'un seul corps soudé, qu'il a fallu séparer en deux comme on coupe en deux une orange... Le "d'où mon corps est issu" final doit donc être compris comme "dont mon corps a été arraché".

         Maintenant, je n'interdis à personne de faire des sous-entendus freudiens, mais pour moi il s'agit plutôt du souvenir de la fameuse création de la Genèse, avec l'androgyne initial : "homme et femme il les créa", puis la coupure en deux : "il arracha Eve à un côté d'Adam" (et plutôt selon moi, l'inverse : il arracha Adam à un côté d'Eve...) ; ou tout simplement celui du mythe évoqué par Platon dans Le Banquet.

     

    adameve-pomme

     

     

     

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          Dans les années 60, France III devenue bientôt France Culture diffusait les dimanches après-midi des "pièces radiophoniques" qui étaient souvent de véritables bijoux de profondeur. C'est ainsi que l'on put en entendre une qui s'intitulait "Les Cinq Secondes du Mahatma Gandhi", et qui décrivait par le menu tout ce que Gandhi - unique récitant - avait pu ressentir et percevoir durant les cinq secondes que mit la balle lancée contre lui pour traverser son cœur... À chacune d'elles, une douleur, et un grand pan de sa vie qui se déroule ; mais à la cinquième il n'y a plus que cet appel : "Ô Toi dans la Lumière" qui se développe en une prière magnifique.

     

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    Image puisée sur ce blog.

     

         Si quelqu'un possède un enregistrement de cette pièce, ou connaît un moyen de la retrouver, je lui en saurai gré.

     

       Aujourd'hui, après avoir achevé la lecture du livre très inspirant que Frédéric Lenoir a produit avec Marie Drucker sous la forme d'une conversation, "Dieu", je voudrais vous en citer un passage, qui est en fait la citation que fait Frédéric Lenoir lui-même du grand mystique musulman Rumi (1207-1273) dans son oeuvre le Diwân (un long poème de 40.000 vers).

        À cette occasion - et en conclusion de l'ouvrage d'ailleurs -, le chercheur constate que les religions ne sont que des échelles édifiées pour mener au même point : celui où le pratiquant découvre que la voie est à l'intérieur de lui, dans un simple dialogue avec ce qui est perçu comme "La Lumière" ; si bien que l'on peut établir un parallèle entre les mystiques de toutes les cultures, qui convergent vers le même discours.

     

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     Rumi

     

         «  Que faut-il faire, ô musulmans ? Car je ne me reconnais pas moi-même. Je ne suis pas chrétien, pas juif, pas parsi, pas musulman. Je ne suis ni de l'est ni de l'ouest, ni du sol ferme ni de la mer.  Je ne suis pas de l'atelier de la nature, ni des cieux tournants. Je ne suis pas de la terre, ni de l'eau, ni de l'air, ni du feu. Je ne suis pas de la cité divine, pas de la poussière, pas de l'être, ni de l'essence. Je ne suis pas de ce monde et pas de l'autre, pas du paradis ni de l'enfer. Je ne suis pas d'Adam ni d'Ève, ni de l'Éden ou des anges de l'Éden. Mon lieu est le sans-lieu, ma trace ce qui ne laisse pas de trace ; ce n'est ni le corps ni l'âme, car j'appartiens à l'âme du Bien-Aimé. J'ai abdiqué la dualité, j'ai vu que les deux mondes sont un. C'est Un que je cherche, Un que je contemple, Un que j'appelle. Il est le premier, il est le dernier, les plus extérieur et le plus intérieur. Je ne sais rien d'autre que "Ô Lui" et Ô Lui Qui Est". Je suis enivré par la coupe de l'amour, les mondes ont disparu de mes regards ; je n'ai d'autres affaires que le banquet de l'esprit et la beuverie sauvage. »

     

     

     

    Jesus-anges.jpg

     

     

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    ciel-voile.jpgPhoto MyA

      

     

    Nuages crépus
    Et sous un voile blafard
    Le soleil noyé

     

     
     

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