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Enfant aux yeux clairs
Aux cheveux de brume
Tu pleures sans raison
Au bord du fleuve qui passe
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Autre poème court et sans titre écrit après la rencontre avec Nicole Gdalia. J'avoue que, si mon style est si varié, c'est que je suis très impressionnable et adapte mon style à l'inspiration du moment. Parfois je me dis : "tiens ! c'est joli, ça : ça mérite un sonnet", et je travaille mon sonnet. Parfois - et ce sont quand même les moments que je préfère - il y a comme un chant qui naît au fond de moi ; et alors là, je me contente d'écrire... C'est justement comme cela aussi qu'écrit Nicole : "en méditation", dit-elle.Soleils
Chevelure d’étoiles
Immensité qui flottes
Entre deux abîmes
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Aujourd'hui je vous propose un poème tiré de "La Courte Échelle - Harmoniques", un des recueils repris dans la vaste anthologie qu'est "Alphabet de l'Éclat". Publiés en 1994, ces poèmes, plus longs et plus lyriques pour certains que la moyenne, évoquent volontiers l'Afrique du Nord dont Nicole est originaire et le Moyen-Orient d'où sont issus ses ancêtres.J'ai choisi celui qui suit pour les images chatoyantes qu'il nous offre, ainsi que pour le souvenir de Carthage qu'il rappelle, avec Salambô (l'auteure ne met qu'un "m" au nom de l'héroïne de Flaubert), et la reine Didon, fondatrice de la ville qui s'éprit du héros Enée enfui de Troie en flammes et fondateur de Rome (voir ici un article que j'ai consacré à l'opéra qu'en a tiré Berlioz).
Enfant
j’ai grandi dans les
enivrances des jasmins et
l’ombrage des palmiers gros
de fruits de miel
là-bas la mer berçait Carthage
d’où jadis Didon vit trembler les empires
mosaïques de mirages
biseaux de roses en sable blond
diaprures sous les mains déambulantes
au val des arêtes
le coquillage accolé à l’oreille
rapporte avec la rose échotière des vents
l’amour de Matho pour la fille d’Hamilcar
Salambô Salambô
est-ce encore la beauté d’Ishtar qui enchaîna
Ulysse sur son retour vers Ithaque
les stèles du cimetière punique sous
le mystère silencieux des astres donnaient
à trembler
à l’enfant que j’étais
sa frêle petitesse
dans l’histoire questionnéesur ma peau s’ourlent encor
le sel marin
l’huile de l’olivier
les bractées violettes des bougainvillées
sur ma peau aux ambres de Chaldée
s’est inscrite la félicité
de mes premiers étonnementsJ'aime particulièrement sa manière de passer à la ligne au moment où l'on s'y attend le moins, pour mettre en valeur les mots... Et comme vous le constatez, ni ponctuation, ni majuscules de début de vers ou de début de phrase : seulement aux noms propres.
Dans le recueil, on reconnaît un début de poème au fait que (sauf cas exceptionnel où il possède un titre) il est précédé d'une astérisque (centrée en place de titre).
Je vous propose en illustration sonore le second mouvement (andante) du concerto pour piano n°5 de Saint-Saëns, surnommé "l'égyptien" parce que le compositeur l'écrivit lors d'un voyage en Egypte et l'imprégna des sensations éprouvées dans ce merveilleux pays... J'y ai souvent pensé en lisant ces poèmes. C'est ici Sviatoslav Richter qui l'interprète avec l'orchestre des jeunes de Moscou.
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Voici la troisième des six strophes que j'ai écrites la nuit qui a suivi la conférence de Nicole Gdalia, ne pouvant dormir (ici la première, et là la seconde)...Image tirée du net
Versant de mille folies
L’étrange histoire se déroule
Ainsi qu’un fleuve languide
Coulant entre deux pans
De miel sauvageJe ne peux lui donner un titre, ni dire que c'est inspiré des poèmes de Nicole - si ce n'est dans le style d'écriture. Mais c'est cette audition méditative de textes pendant plus d'une heure qui a fait qu'en un demi-sommeil toutes sortes de phrases me venaient que, comme en rêve, je voulais noter. Mais évidemment elles me renvoient toutes à moi-même : le soleil, la nébuleuse, c'est l'âme (ou le coeur vivant) ; le fleuve qui coule, c'est la vie ; et en fait je me retrouvais soudain là, comme perdue, face à ma vie. Vous le verrez plus précisément dans les strophes suivantes.
Le poème "L'oiseau des cimes" qui célèbre les retrouvailles avec soi-même est postérieur.
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J’avais oublié le pouvoir des mots
Je croyais qu’il suffisait de dire
Mais non
Les mots sont vivants
Ils sont cette matière que l’on pétrit
Que l’on façonne comme la glaiseEt qu’on étale sur le papier
Comme la couleur sur un tableau
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