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Sphinx

 

Paris- le Palais Garnier avant sa restauration

  
   
Tu es le théâtre ô mon Sphinx endormi

Sous tes voiles veillent mille dragons cachés
Dans les labyrinthes de ton corps accroupi
Sous tes paupières obstinément baissées
Tu me dérobes ton regard de feu
Et je te cherche sans jamais te trouver

Par les voies sans issue les portes closes
Les entrées interdites les escaliers de coulisses
Dans les logettes réservées
Les vestiaires d'artistes
Sur les passerelles qui surplombent la scène
Les tours de lumière
Je te cherche en vain

Et je te trouve enfin toute de blanc vêtue
Seule sous la porte cochère
Qui regardes pleuvoir la nuit
Douce et abandonnée

Tu as fui ce soir-là tu t'es fondue dans l'air
Et depuis tu n'es plus qu'un fantôme irréel
Aux apparitions insaisissables

Et dont la voix me déchire
 

(1974)
 
 
     Le Palais Garnier à Paris, seul Opéra de cette ville dans les années 70, à l'époque où étudiant moi-même le chant je me glissai furtivement par l'entrée des artistes un bel après-midi pour le visiter intégralement, et même entendre derrière une porte une cantatrice répéter Carmen...
 
     Mais en réalité, celle dont j'évoque le souvenir "sous une porte cochère", et "dont la voix me déchire", ne chantait pas Carmen, mais Parsifal de Wagner, et aussi Sieglinde dans La Walkyrie, et bien d'autres rôles à Bayreuth (la ville de Richard Wagner) sous la direction de Pierre Boulez en 1969. C'est une des plus grandes, des plus belles, et des plus généreuses cantatrices de notre siècle... : Gwyneth Jones.


Gwyneth Jones dans Sieglinde à Bayreuth en 1969

 
 
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