Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Header cover

Le Violon

 
    Voici un poème que j'ai écrit en écoutant une œuvre pour violon et orchestre d'Ernest Chausson, intitulée précisément "Poème". Dans cette magnifique page, le violon semble s'avancer devant l'orchestre qui lui fait écho, et se lance dans une longue déclamation, d'abord paisible, puis véhémente, déchirante, avant de retomber dans le calme de l'acceptation.
    Chausson, comme ses contemporains Vincent d'Indy ou Guy Ropartz, voulait adapter le style wagnérien à la tradition française, et a souvent puisé l'inspiration dans la légende arthurienne - notamment avec son drame lyrique "le Roi Arthus" et son poème symphonique "Viviane". C'est ce qui motive mon allusion à Merlin l'enchanteur.
 
 

Le Violon

 

Il est seul
Ses ailes pliées contre son cœur
Il est seul et s’agenouille
Comme l’ange devant Marie

Il est triste
Et plus il est triste et plus il est vibrant
Plus se fait pénétrante la musique de son âme
La musique du désert

Sa nuque est si fragile
Qu’il n’y passe que ses cordes vocales
Sa poitrine si émouvante
Qu’il s’y ouvre deux larges blessures

Mais il est si sensible
Si doux comme une jeune fille
Que dès qu’on l’a touché
Il s’embrase d’amour

Il éveille le désir
Et le désarme aussitôt
Le métamorphosant
En détresse adorante

O violon inviolé
Prisonnier de l’archer qui t’effleure
Mais ne te blesse point
Tu es Merlin en son rempart

Aime et pleure d’aimer
La forêt t’accompagne
Et l’immense tristesse des arbres
Jusqu’en l’éternité


  Voici en illustration musicale
le début du "Poème" de Chausson,

interprété par Augustin Dumay et
l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo
sous la direction de Manuel Rosenthal

 
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article