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Éveil


         Ariaga écrivait hier en commentaire sur mon blog :

«  Je crois que le véritable éveil  est  très rare, très personnel, un don cosmique... »


           Mais n'arrive-t-il pas à son heure, comme le printemps ?

 
        N'est-il pas la baguette magique qui d'un seul coup colore le paysage terne et lui donne vie ?


         N'est-il pas semblable à ces livres aux dessins en relief de notre enfance, où le seul fait d'ouvrir la page faisait se dresser tout un monde à nos yeux éblouis ?


      L'éveil est pour moi semblable à une prairie où toutes les fleurs s'épanouissent en même temps. Comme lors de cet "Enchantement du Vendredi Saint" décrit par Richard Wagner au 3e acte de Parsifal, où devant le chevalier fourbu et touchant sans le savoir au terme de sa quête, soudain toute la plaine alentour fleurit et se met à rire au soleil ! 


        Comment le héros a-t-il pu parvenir à un tel prodige ?


      C'est en  allant jusqu'au fond de lui-même pour y rencontrer l'obscurité enfouie et l'affronter... Trouver ses peurs, ses regrets, ses colères ; les observer, les comprendre et les apaiser au nom de l'amour divin qu'il a perçu lors de son passage inopiné au Montsalvat. Le "Graal" qui l'a alors fasciné, n'est-ce pas cette force brûlante qui se cache dans la grotte du cœur, au plus profond de nous-même ? Elle lave tout, nettoie tout, permet aux chairs blessées par la lutte intérieure de se réconcilier, de se refermer. Et ces fleurs, les expressions de sa vie qu'il a vues dénaturées par la folie du monde puis en larmes, elles s'ouvrent maintenant, elles s'ouvrent à la Lumière.


Apollon - Peinture Pompéi
Peinture murale de Pompéi représentant le dieu Apollon


       Quand la nuit a été totalement vécue et acceptée, que peut-il se produire d'autre que l'Éveil ?


        Bien sûr, le mental peut tout anticiper, tout imaginer, et c'est bien là le drame. Car souvent l'on se ment à soi-même, on croit avoir tout résolu par le seul fait de la pensée alors que dans la Réalité la nuit doit être totalement traversée, totalement assumée. Le désir même d'être libéré fait partie de la nuit ! Il fait partie de la folie. L'éventualité de la mort ne peut alors être écartée comme le fait encore si sagement remarquer Ariaga, sur son blog cette fois : Parsifal a bien cru ne jamais revenir, et il défaille d'épuisement à son arrivée.


        Cependant un jour... un jour... le miracle est là.

 

Jacques Ibert - extrait très court de "Escales" (20")

 

 

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