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Mahâbhârata


           Les temps sont durs, dit-on autour de moi.

       À l'image des tempêtes ou intempéries qui sévissent, se succèdent également les disparitions, décès, accidents et drames de toutes sortes.

      Or pour moi qui lis maintenant le Mahâbhârata, tout y semble déjà inscrit.

     Plus que l'Iliade et que l'Odyssée, plus que nos romans de chevalerie ou que la Tétralogie de Richard Wagner et mère de toutes nos mythologies européennes, cette extraordinaire épopée nous touche au cœur en étalant toutes les turpitudes de l'âme humaine en même temps que son immense grandeur, son origine divine et la merveilleuse guidance dont elle est l'objet malgré ses malheurs apparents. On ne peut comprendre la philosophie indienne sans l'avoir lue.

      J'ai choisi pour la découvrir le petit livre paru chez Albin Michel qui la retranscrit de façon abrégée mais très vivante, comme un récit oral parsemé d'épisodes versifiés. Et  je suis surprise de constater combien ce récit reste passionnant pour nous lecteurs du vingt-et-unième siècle, à la fois parce qu'il résonne en nous dans l'évocation de la vie humaine avec ses difficultés et ses joies, et parce qu'il regorge de pages grandioses dont la beauté stupéfie. 

Mahâbhârata

      

   Or j'en arrive justement au passage intitulé "le désespoir d'Arjuna", que j'avais lu précédemment plus en détail dans mon petit fascicule rouge de la "Bhagavad Guîtâ". En effet ce "chant" est par son aspect d'enseignement l'extrait le plus célèbre de l'épopée, au point que c'est lui justement qui fournit l'illustration de couverture reproduite ci-dessus.

      Dans cet ouvrage condensé est retenu seulement l'essentiel, mais la traduction en en est beaucoup plus actuelle que dans le petit livre du "Centre Râmakrishna". Je vous en propose donc ce passage du début, qui aujourd'hui me semble répondre à notre propre désarroi.

       Tandis qu'Arjuna refuse de devoir combattre des êtres en qui il voit des frères, Krishna, son ami et protecteur, lui explique que les corps ne sont qu'apparence et que ce qui fait notre grandeur, ce qui nous anime et nous fait nous aimer les uns les autres, c'est le Soi Suprême, dont nous sommes tous des expressions et qui lui ne meurt jamais

 

« Tu te sers du langage de la sagesse
Mais t'affliges pour ces corps qui ne le méritent pas.
Le vrai sage ne s'apitoie point
Ni sur les morts ni sur les vivants.

Jamais je n'ai cessé d'exister, ni toi, ni ces rois.
Et nous tous, à l'avenir, continuerons d'exister.
Le Soi passe d'un corps à l'autre :
Après la mort du corps, il s'incarne dans un autre.

Tout comme l'homme rejette des vêtements usagés
Pour en revêtir des neufs,
Le Soi, inchangé, abandonne un corps
Pour entrer dans un corps nouveau.

Tous les corps sont ainsi pénétrés
Par le Soi impérissable,
Le Soi éternel, le Soi indestructible,
L'inépuisable, le Soi sans fin.

Seuls les corps sont périssables,
Tandis que lui, le Soi qui y demeure,
Est éternel, indestructible, infini.
(...)

Le Soi ne naît pas, le Soi ne meurt pas ;
Non né, permanent, éternel, primordial,
Le Soi ne périt pas lorsque le corps périt. »

 

         

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