
Où sont les roses mortes
Qui s’endormaient hier
On les a par la porte
Envoyées à la mer
Où est le cheval gris
Qui sautait la barrière
Il a fui dans la nuit
Vers une autre lumière
Où est la neige d’or
Qui scintillait aux brises
Elle a trouvé la mort
Parmi les aubes grises
Je cours ainsi qu’une étincelle
Vers un point qui m’est inconnu
Et ma trop blanche tourterelle
Agonise sous le ciel nu
Psyché passe avec sa bougie
Mais il fait nuit et elle a froid
Elle frissonne et la magie
La précipite avec sa croix
Qu’elle est lourde à porter la peine
Je crie vers mon Libérateur
Mais son âme est encore pleine
De mépris pour mon pauvre cœur
Je pleure des fleuves de flamme
Je donne des ruisseaux de sang
Ainsi se dépouille mon âme
En tremblant et en gémissant
Quand viendra donc la fin de ces tourments
Quand reverrai-je enfin mon ciel de fête
Quand viendra-t-Il si puissant si charmant
De son laurier recouronner ma tête
Je perds espoir au fond de mon abîme
Et mes appels me semblent par trop vains
Mes yeux levés fouillent parmi les cimes
Pour retrouver Celui dont ils ont faim
Tombe le ciel tombe la nuit
Tombent les cimes les montagnes
Tombe l’obstacle que je fuis
Et tous les arbres des campagnes
Meure mon rêve inoubliable
Meure ma mort de chaque jour
Meure ma peine inépuisable
Meurent mon cœur et mon amour
J’erre sans force et sans courage
Comme un vieux chien abandonné
Tout est gris sombre sous l’orage
Je n’ai plus rien j’ai tout donné
Poème de jeunesse