J'ai couru par les plaines et par les champs
à la recherche de Celui que j'aime,
Et le ciel s'est illuminé de son rire merveilleux,
La mer a flamboyé de la splendeur de son visage,
Les arbres ont dansé de sa danse prodigieuse
Et je me suis noyée dans l'ivresse de sa joie ;
Tout le jour j'ai dansé en riant aux éclats... !
Car mon Bien-Aimé était le ciel
et le soleil et la nature,
Il était dans les yeux des êtres rencontrés,
Il s'infusait dans l'air et je le respirais,
Il inondait mon cœur à l'infini.
Mais soudain me couvrit le voile de la mort ;
Tout me fut enlevé,
Et je fus engloutie dans un gouffre sans fond...
Ce fut obscurité et menace et douleur.
"Où es-tu, Toi que j'aime ?" se lamentait mon âme.
Elle le cherchait au firmament,
Mais nul astre ne brillait au sein de ces ténèbres.
Mon âme s'endormit, et glissant dans l'oubli
Se fondit dans la nuit qu'un souffle avait produite.
De néant qu'elle était, néant elle redevint.
Alors mon Bien-Aimé put danser de nouveau,
Et rire dans les champs et les airs embaumés,
Soleil dans le Soleil, Lumière dans la Lumière,
Arbres embrassant le Ciel
Et Splendeurs enneigées !
Car son Cœur est plus grand que la nuit de mon cœur
Sa Joie est sans mélange et sa Beauté sans tache
Et sa Vie jaillissante
Ignore que je fus.