Ceux d'entre vous qui sont abonnés à ma newsletter ont constaté ces derniers temps bien des revirements. Il y a, dirait-on, une forte houle en ce moment et finalement, si dans les vagues on a un peu mal au cœur (là où l'ego rugit comme le vent), c'est le moment ou jamais de découvrir la bonne méthode pour plonger profond, là où ça ne bouge plus du tout (dans le Soi).
Il se trouve que je suis conduite actuellement à recopier sur ordinateur des épisodes de ma propre vie vus par ma mère... et j'ai beau me dire : "c'est sa vision, je dois la respecter", quelle difficulté de ne pas bondir en découvrant que ce que les autres voient en nous n'est pas du tout ce que nous avons vécu !
Ah ! oui, Nisargadatta avait totalement raison lorsqu'il affirmait que nous avions tous notre monde, et que nous vivions tous dans un monde différent. Mais s'il nous est déjà difficile d'accepter que la vision du monde de notre voisin soit différente de la nôtre, comme il l'est davantage de nous mettre en scène dans un texte rédigé par quelqu'un d'autre, et de nous y faire vivre des situations différentes de celles que nous avons gardées en mémoire ! Cette personne qui porte mon nom et qui est la fille de ma mère ne correspond pas avec ce que je suis, ce que je crois être, ce que je pense avoir été... et pourtant c'est moi qui le tape maintenant sur mon ordinateur.
Tourment pour le mental, qui rue en tous sens, torture pour l'ego à qui le mental intime de se taire. Bien sûr, discussions et mises au point ne cessent de surgir. Mais je ne puis m'empêcher de penser qu'il y a là-dessous un enseignement à intégrer : Qui suis-je vraiment ? Et quelle est la valeur réelle de cette personne que je crois menacée et cherche à défendre ?
Pourquoi accorder tant d'importance à des choses du passé, à des circonstances maintenant évanouies ? Pour faire reconnaître quelle identité suis-je partie en croisade ?
Et comme toujours dans le débat intérieur, à la question profonde qui s'exprime répond tôt ou tard la découverte d'une réponse surgissant d'ici ou de là, spontanément... La voici pour ce soir, cette belle réponse.
N'aie pas de compassion pour ton ego-mental.
Ne laisse aucune place à ses pensées,
qui sont non seulement négatives,
mais aussi destructrices et oppressantes pour l'âme.
Quand tu es conscient(e) du Soi,
l'ego-mental ne veut rien dire pour toi.
Absolument rien. Rien ne peut croître ici.
Il n'y a plus de terreau pour l'ego.
L'ego ne peut croître que s'il reste encore de l'intérêt,
de la croyance, de l'identité et un investissement vis à vis de lui.
Alors il te faudra te battre contre lui - c'est inévitable.
Et il ne suffit pas d'un fusil.
Il te faut avoir un fusil, des grenades, un bazooka, un tank...
une bombe atomique, et tu ne peux toujours pas pulvériser l'ego !
Je te dis : Demeure uniquement en tant que le Soi.
Si quelque chose est fait de rêve,
comment pourrais-tu le tuer si ce n'est en t'éveillant ?
Si ton ennemi est fait de rêve,
comment vas-tu le détruire ? Avec des balles en argent ?
Non, tu ne peux le tuer qu'en t'éveillant.~ Mooji
Quand on se le dit à soi-même, cela ne résout pas forcément le problème ; et plonger profond n'est pas évident quand le flots grondent...
Mais quand le soir descend et que l'on découvre ces lignes, sous la plume souriante et tranquille de Mooji... ça fait du bien.