Là-bas sont tous les rêves,
les étoiles vivantes
et les astres éteints,
où reposent
les volcans des passions infinies...
Là-bas sont les oiseaux
et toutes les musiques,
celles qui chantent doucement
dans le cœur des poètes,
de la renarde rusée
ou du lièvre égaré...
Là-bas sont tous les arbres
d'une verte forêt
où les saisons se perdent
dans l'infini du temps
sans toutefois mourir
de leurs feuilles d'automne...
Il n'y a plus de pluies,
de brumes, plus de frimas,
La lumière illumine
tout l'infini du temps
Robert Bichet, janvier 1999
voir ici le poème commenté et illustré par ses soins
Il s'agit d'une évocation de l'au-delà, où se retrouvent ceux qui nous ont quittés.
Robert Bichet a donc conçu cette oeuvre en quatre parties distinctes, auxquelles s'ajoute une improvisation du chef d'orchestre, ce qui est une grande première dans le genre, comme si celui-ci était considéré comme artiste à part entière, et avait droit à ce que dans les concerti on appelle la "cadence" du soliste : un moment de liberté pour improviser sur les thèmes du morceau.
En fait, vous devez savoir, si je ne vous l'ai pas déjà dit, que Robert Bichet a conçu un langage musical qui lui est propre, et qui est destiné à permettre à de jeunes débutants de participer à l'orchestre : il a créé des "signes conventionnels" correspondant à divers schémas musicaux. Sur l'un d'eux, il s'agira de jouer des notes aléatoires mais naturelles, en notes tenues ; sur un autre, la même chose mais sous forme de petits sons itératifs ; sur un autre il s'agira de notes altérées. Cela forme des "masses sonores", qui sont gérées au moyen de durées précises. D'autres schémas seront notés sous forme d'une mélodie simple (ou pour le piano d'un accord arpégé, ou d'une série de pulsations d'accords écrits) qui se répète ; les cordes seront parfois invitées à exécuter des sons libres en pizzicati, ou à d'autres moments à effectuer des glissandos en montant et en descendant... Tous ces schémas sont soigneusement répertoriés et utilisés au fil de l'oeuvre, qui apparaît ainsi comme une sorte de montage, analogue aux taches que l'on peut appliquer à un tableau contemporain.
C'est ainsi que, riche des schémas connus de l'orchestre et désignés chacun par un numéro, le chef d'orchestre, en fin d'oeuvre, peut improviser en indiquant le chiffre avec ses doigts à un groupe orchestral, puis en faisant signe à d'autres, faisant enfler le son en écartant les bras puis le stoppant net en ramenant les bras ; ou en désignant les gongs et nombreuses percussions présentes dont Robert Bichet a la passion.
Pour cela Frédéric Langé, passionné de la musique de Robert Bichet, fut absolument excellent.
Mais vous en aurez bientôt l'explication claire lorsque j'aurai réussi à télécharger la vidéo d'un reportage qui a été fait par des étudiants de l'AFPA d'Issoudun... Ce qui ne saurait tarder.
Voici donc quelques extraits du concert donné le 25 juin dernier à Issoudun.
Frédéric Langé à la tête de l'orchestre des professeurs et des élèves.
(Photo Daniel Besson)
Robert Bichet (cor anglais) et Francesca Paderni (Ondes Martenot)
Photo Daniel Besson.
Et pour clore cet "Accident transposé" (la première partie de l'oeuvre), un "soleil couchant", représenté par de vastes masses sonores, comme de larges taches de couleur.