Pour faire suite à cet article, redescendons doucement de la Croix du Calvaire en suivant le plateau rocheux qui, sur un long parcours, découvre à ses flancs un chaos de rochers et surtout de superbes cavernes.
Nous accompagnerons notre promenade de la première des "Évocations" d'Albert Roussel, oeuvre composée en 1910 et rapportée de son voyage en Inde : en effet, inspirée par la visite des grottes d'Ellora et notamment pas la vision d'une statue de Shiva, cette première partie s'intitule Les Dieux dans l'ombre des Cavernes...
Orchestre Philharmonique Tchèque sous la direction de Zdenek Kosler. Enregistrement Supraphon de 1978, remasterisé en 1998 (voir ici).
Une première approche... mais ce n'est que le début.
Ah ! là c'est déjà mieux ; et regardez cet arbre qui s'échappe du rocher par la gauche.
La même caverne vue plus vers la droite. On pourrait y passer la nuit !! D'ailleurs beaucoup l'ont fait, vous en verrez des traces plus loin ; car ici l'endroit manque d'intimité.
J'emprunte un chemin qui serpente entre les rochers aux formes étranges, et je croque au passage cette gargouille à la gueule béante.
Mais voici qu'un nouvel antre se profile au fond du goulet.
Et regardez si l'on n'est pas bien ici ! Mais juste assis, il faut le dire...
Et c'est reparti pour le défilé ! Dans lequel on rencontre cet arbre, sympathique promeneur immobile et silencieux.
Mais poursuivons notre chemin vers de nouvelles découvertes...
Ce rocher a l'air tout pensif, le regard tourné vers son voisin...
Ici, de deux choses l'une : soit l'on voit une énorme gueule béante, soit l'on imagine un petit piédestal où s'asseoir sous un léger auvent. C'est d'ailleurs ce que l'on fait systématiquement lorsque l'on est enfant...
Si on lève la tête vers la droite, on découvre ces narines et ces oreilles de monstres,
un arbre qui pousse dans une encoignure,
et dessous... eh bien, dessous, une caverne ! Mais bien gardée celle-là : comme vous le voyez, devant se tient le dragon, avec ses quelques proies derrière lui.
Mais repartons, et admirons au passage cet arbre qui lance devant nous sa branche comme un tentacule aux multiples doigts.
Une nouvelle caverne nous attend, plus enfouie celle-là mais assortie d'un pin accroché à sa lèvre comme une limace posée sur le sol.
Au passage, découvrons cette inscription gravée sur une roche lisse au siècle dernier :
« CALVAIRE - MONT USSY
HIVER 1879-1880
PINS MARITIMES GELÉS »
Ce sentier relie en effet la Croix du Calvaire au Mont Ussy ; mais il faut dire qu'aujourd'hui trop de routes goudronnées (et fréquentées) ont été tracées en travers pour permettre d'effectuer ce trajet. Nous sommes donc cependant dans la direction du Mont Ussy, et il faut imaginer combien l'hiver 1879-80 put être froid, pour que tous les pins maritimes aient pu geler complètement !!
Un nouvel antre par là...
Roches taillées à coup de serpe, en effet. C'est étonnant ce qu'il y en a par là.
Une autre caverne ! Elles sont de plus en plus petites, car le plateau rocheux s'amenuise peu à peu au fur et à mesure que la colline s'infléchit.
On dirait un gros requin dressé n'est-ce pas ? Ou même une baleine ? Et juste à côté, un tronc en forme de pont...
Et là, vous n'êtes pas surpris ? On dirait un écorché, une sorte de planche pour la médecine ; et sur la droite, un museau mécontent.
Eh ! oui, encore une caverne ! Incroyable, n'est-ce pas ?
D'étranges excavations à nouveau qui font rêver d'une lointaine époque où la mer creusait ces rochers.
Mais nous descendons : il est temps de rentrer. Cette colline s'achève brusquement, formant une sorte de canyon avec la colline voisine. Dans le creux, une roche en équilibre et un arbre effondré dans les bras du voisin.
Celui-ci n'a pas trouvé d'appui...
À l'arrivée, saluons de nouveau la haute maison aux grands cèdres.
Ce fut une belle promenade, n'est-ce pas ?