Voici d'abord une musique bouleversante qui m'a en partie inspiré ce poème. Il s'agit de Spiegel im Spiegel d'Arvo Pärt, musicien estonien né en 1935.
Écoutez-la tout en lisant.
Ce morceau écrit initialement pour violon et piano mais arrangé depuis de mille façons (pour violoncelle ou alto à la place du violon, ou pour harpe, orchestre, voire synthétiseur à la place du piano et utilisé dans des films ou documentaires) signifie "Miroir dans le miroir" et s'organise dans le lent déploiement d'une mélodie qui semble épouser les contours d'un pur miroir vers lequel elle va peu à peu se confondre. Je n'ai pas voulu vous la livrer sous une de ses multiples formes youtube, aucune ne correspondant à l'intime reflet qu'elle imprime en notre âme.
Nicola Benedetti, violon ; Alexei Grynyuk, piano.
Si cela ne fonctionne pas écoutez-la ici.
Depuis l’éternité
mon Bien-Aimé me berce dans ses bras
Et moi brûlant de fièvre je vois partout des monstres
cherchant à m’engloutir
Parfois, ouvrant les yeux je perçois son Regard
si doux posé sur moi
et dans un élan fou je suffoque vers Lui
Mais des larmes de peur de nouveau m’engloutissent
Son Souffle délicieux me rafraîchit le front
Sa Voix douce m’apaise
La chaleur de son sein me porte et me soutient
Ô pourquoi me débattre en de telles douleurs
tant d’affres et de sanglots
Quand Il est là tout près ?
Ô Bien-Aimé je brûle
quand Tes yeux sont miroir et Silence infini
Lac pur inaltérable
Océan de clarté Abîme de fraîcheur
Mais n'est-ce pas plutôt
pour sentir davantage les flots de Ton Amour
Que je frissonne encore et T’appelle au secours ?