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Voyage
Voici une tentative de réponse au thème proposé par Sabine.Mais ne voyageant guère en ce moment il sera plutôt une sorte de fable qui je l'espère ne vous semblera pas trop amère.
Car si les voyages forment la jeunesse et s'ils ont instruit Sindbad et Ulysse, bien des marins partis pour l'Islande ou le Nouveau Monde n'en sont jamais revenus.
Je suis une grue. Un spécimen de ces animaux bruyants et grégaires que l'on trouve aux alentours du lac de Der (le "dernier" des lacs...) en Champagne-Ardennes.Je ne sais d'où je viens.
Mais je sais où je vais : je rentre chez moi, dans le grand pays des grues, avec toute ma famille rassemblée. Et nous chantons, nous chantons en chemin.
Nous chantons pour nous donner du courage et nous avançons ensemble, les yeux rivés sur l'horizon, car nous savons, nous savons que nous arriverons.
Mais le chemin est dur.
Il y a les vents contraires. Les pluies qui battent à nos têtes. Et tous les obstacles inattendus. La brume... L'épuisement....
Mais quoi qu'il arrive nous suivons aveuglément la pionnière qui est déjà loin devant.
J'ai traversé des campagnes, des campagnes... Des nuages, des nuages... Des forêts, des forêts...
Et puis il y a eu ce brouillard. Ce terrible brouillard.
Et je n'ai pas vu cette ligne à haute tension.
Et voilà. Pour moi le voyage est fini.
Mais ce n'est pas grave. Et je me réjouis !
Car les autres, je sais qu'elles arriveront. Elle finiront le voyage. Elles seront à la maison.
Et je suis dans leur cœur.
Tags : Grues, voyage
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Commentaires
Bonsoir Aloysia, j'aime beaucoup tes photos d'escadrilles aériennes de grues ! Cela me fait mal au coeur de voir ta voyageuse emmêlée dans les fils à haute tension. La pauvrette ! Cela me fait penser aux alpinistes qui grimpent un sommet himalayen, pour eux l'essentiel est que un ou deux arrivent au sommet, c'est le but dans leur esprit et aussi un partage qui fait que l'on s'efface pour que les autres parviennent et que l'on en est réjoui quoiqu'il arrive. Bises
Chaque fois que je vois un vol de grues ou d'oies sauvages, je suis pénétré d'un sentiment étrange, mélange de respect et de sacré. Il y a là comme un message, quelque chose de grandiose et d'indéfinissable. Pauvre grue, morte à cause de nous, les humains !
Merci pour cette histoire qui donne à réfléchir.
Amitiés
Alain
-> Durgalola : je pense à toi, quel bonheur de tenir dans ses bras une petite poupée toute neuve ! Et quel joli nom elle porte ! Mille bisous. Et on est fier de sa grande fille (dans mon cas) ou peut-être de son grand fils ?
-> Danaé : oui, tu as raison d'évoquer les alpinistes himalayens... C'est bien le même cas... Et ils s'effacent donc également devant les autres ? Ah ! Le toit du monde...
-> Alain : tu as raison, morte à cause de la bêtise humaine. Hélas. Amitiés !
Combien je suis heureuse d'avoir lancé ce thème, découvrant les voyages de "l'autre" comme jamais je ne les avais découverts ni même imaginés un seul instant...............!
Chaque participation, pour l'instant, m'a touchée dans les tripes ....!
Et la tienne, ici, vient s'ajouter à ces émotions grandioses et insolites ........
Chaque jour, à la marée, des bandes d'oies sauvages viennent frôler ma tête en chantant, me faisant aussitôt lever les yeux vers elles, le coeur battant ......!
Lorsque je les regarde, je suis animée par tout un mélange de sentiments, allant du pur émerveillement, au plus profond des respects .....A chacun de leur passage, le ciel semble se parer d'un élan de force et de solidarité ; on le sent ému par ces pèlerines du ciel qui volent en "coeur" et en harmonie, affrontant tout ensemble jusqu'au pire (et la mort de l'une d'entre elles est bien ce qui peut arriver de pire !).
J'ai une réelle aversion pour les lignes à haute tension, ne générant que de mauvaises énergies ..........
Ta réponse, martine, n'est pas une tentative mais .........une magnifique leçon de vie, dont nous devrions plus souvent nous inspirer , MERCI !
Je t'embrasse de toute mon âmitié : sabine.
Merci, Sabine, je suis heureuse que tu aies lancé ce "t'aime" et d'y avoir participé, merci vraiment à toi.
Beau récit de voyage qui se veut conte mais réalité dans celui des oiseaux migrateurs. Combien de ceux-ci n'arriveront pas au bout du chemin.
Belle pensée de la grue sacrifiée à notre confort. Oui notre expérience de vie est profitable aux autres
Merci
Bisous
j'ai vu des grues ce matin ... mais zut le temps de sortir l'apn du sac à main, de cadrer, chercher ... elles étaient loin.
C'est ma fille qui vient d'accoucher ... et son accouchement a été difficile et cela m'a fait de la peine .. heureusement le petite est mignonne comme un coeur et va bien - là mon mari lui rend visite. Bises
->Durgalola : oui, c'est toujours dur de voir souffrir sa fille sans pouvoir intervenir... J'espère que maintenant tout cela est oublié ? C'est tellement merveilleux après !
Bonjour Martine,
Un petit conte avec ses ombres et ses lumières, parce que la vie est ainsi. Dommage pour ce bel oiseau. de très belles photos. Je rêve en les regardant , tout là-haut, vers leur long voyage
merci Martine
C'est très beau et émouvant
Il y a des voyages sans retour,
émotions en lisant tes mots...
Merci à Sabine pour les chemins qu'elle trace entre les blogs...
ce vol me rappelle ceux que j'observais de ma maison au Sénégal et en même temps la fin m'as rendue triste de voir cet animal pris au piège de notre époque. Bravo
Joliment dit, joliment illustré
Hélas nous savons tous que les voyages ne sont pas toujours heureux.
Et à te lire je ne sais pourquoi je pense à cette tragédie aérienne où il y aurait pu avoir qu'un seul mort si on n'avait pas laissé cet oiseau fragile être le pionnier du voyage!!!
Merci pour ton partage.
Bises amicales.
Domi.
http://dimdamdom59.apln-blog.fr/2015/02/17/7499/
http://lecoindemapoesie.apln-blog.fr/2015/02/17/theme-taime-emmene-en-voyage/
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juste un petit coucou ... car je voyage beaucoup dans mon coeur ---- Anaïa la nouvellement née nous fait voyager dans l'amour. Bises d'une mamie nouvelle