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Toukârâm (3)
J'aimerais, en ce début d'année 2018, revenir à ces poèmes de Toukârâm dont les derniers sont les plus émouvants. En effet, dans l'édition citée des "Psaumes du Pèlerin", les textes semblent disposés suivant une gradation qui va du plus narratif au plus mystique.
Voici donc le n° XCVIII.
Partout je vois tes empreintes,
le tout de tout est plein de toi.
Forme, qualité, nom, Tout porte ta ressemblance.
O couleur-de-nuage, toi ôté rien ne reste.
La terre où je me roule, ton piédestal.
Chaque jour, chaque instant sont bénis,
ton amour comble mon cœur, toujours.
De partout, mon Dieu, tu me pénètres ;
espoirs, occupations, plus rien de terrestre.
Où irais-je ? Que ferais-je ?
Sur mes lèvres, sur mon cœur ton Nom, toujours.
Mon unique conversation, parler de toi,
tes noms, tes gestes, ta gloire.
Le riz, les fruits, le bétel que je mange,
des offrandes rituelles pour toi.
Ma marche, une procession autour de toi,
mon sommeil, une prostration devant toi.
Tout ce que je vois, tout ce que j'entends,
ton visage, ta voix.
Étang, rivière, fontaine, tout est sacré :
toute eau, le Gange.
Palais, châteaux, maisons, chaumières,
huttes, tout est ton temple.
Toute parole me dit ton nom.
Nous, serviteurs du Seigneur, dit Toukâ,
le bonheur d'amour nous comble, toujours.
Toukârâm, Psaumes du Pèlerin, Gallimard
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Commentaires
merci ; ces mots sont nourriture et boisson pour mon âme et mon corps. Je reviendrai le lire car il dit tant. Bises et bonne journée (ici beaucoup de vent et merveille un rai de ciel bleu ..)
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Mercredi 3 Janvier 2018 à 15:22
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Coucou Aloysia, Je veux bien adhérer à ce texte sans y mettre le nom de Dieu, mais celui, je ne sais comment dire, d'une conscience universelle. Merci
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Mercredi 3 Janvier 2018 à 17:57
Mais tu dis ce que tu veux ! "le Seigneur" ça ne va pas ? Il est vrai que la voie bouddhiste n'est pas une voie d'adoration mais de connaissance ; cependant à la place de "Dieu" on mettra sans doute le vénérable Avalokiteshvara, celui qui inspire et qui guide, "l'expert en méditation"... En effet du petit "moi" à l'immense conscience universelle il y a l'abîme de la contemplation, les 7 Vallées éprouvantes traversées par les Oiseaux de Farid od-dîn 'Attâr... Et la "conscience universelle", lorsque tu la contemples, tu l'appelles comment ? Juste comme ça ?
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4Hélène ***Mercredi 3 Janvier 2018 à 19:00Bonsoir Aloysia
Beau poème
La photo n'apas été prise par Danae mais avec son APN. Elle avait bien voulu partager.
Oui le temps conventionnel des hommes n'influence pas le cours de la vie.
Avec tout l'angélisme des voeux il est toujours choquant d'être rappelé à l'ordre des évènements dont nous ne maitrisons pas le rythme.
Nous étions amies tout simplement
Bonne soirée
Bisous
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Mercredi 3 Janvier 2018 à 21:46
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Quelle foi !! La mienne est minuscule et je me sens un peu loin de cela.
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Vendredi 5 Janvier 2018 à 17:33
Je ne dirai pas qu'il s'agit de foi, mais de découverte...Il s'exprime de la manière qui correspond à sa culture et à celle des gens qui l'entourent, et en cela rejoint de façon étonnante nos saints chrétiens, ce qui me plaît. Mais ce qu'il décrit rejoint ce qu'évoquent bien d'autres êtres réalisés, sans être forcément "religieux".
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8gazouVendredi 5 Janvier 2018 à 16:59Suite à ton commentaire au sujet de la disparition de France Gall
C'est déjà fait sur FB
Ces temps-ci (et surtout hier !) je pensais beaucoup à elle et écoutait ses chansons. J'avais su par Lise, mon amie québécoise, qu'elle avait été hospitalisée avant Noël...
J'avais même programmé une 2e chanson "Les princes des villes" en version longue pour les jours prochains.
C'est mon fils qui m'a annoncé son décès à 11H15 au téléphone.
Je suis très très triste, j'aimais beaucoup France Gall... et Michel Berger...
Ma chanson préférée (de tout le répertoire français) est "Le paradis blanc". Je la trouve sublime et j'ai des frissons dans le dos à chaque fois que je l'entends...
Bises ma chère Aloysia
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Dimanche 7 Janvier 2018 à 14:19
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"le bonheur d'amour nous comble, toujours"
Certains jours on se sent capable de chanter des louanges, car tout nous semble bénédiction, par d'autres fois, c'est plus difficile, même si l'amour est là, parfois parce que, justement, l'amour est là.
Chanter, même ces jours-là ?
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Mardi 9 Janvier 2018 à 18:23
D'après ce que dit Toukârâm il ne s'agit pas tout à fait de l'amour dont tu parles. Et justement il se rit un peu de ses lecteurs (ou auditeurs) qui cherchent l'amour terrestre. Il veut montrer que l'univers est rempli de son Dieu qu'il adore, et c'est ainsi que quoi qu'il arrive et où qu'il se trouve, il ressent ce puissant amour pour Lui ; et le seul fait de le ressentir le comble. Cela suppose d'avoir accompli déjà un certain chemin.
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C'est vrai prenons le temps
De lire de beaux poèmes
De les apprécier
C'est apaisant
Bonne journée