Est-ce Brocéliande ? Est-ce le lac Saint-Jean ?
Est-ce un nid de légende où les feuilles posées
Nonchalamment dessinent une surface absente
En un miroir sans fond ?
Ô Creuse délicieuse, tu t'étales rêveuse
Et glisses paresseuse entre les monts touffus ;
Les versants chevelus qui te gardent cachée
Dessinent des splendeurs en tes replis secrets.
Quelques barques reposent entre terre et racines,
Des branches assoiffées cherchent l'onde indistincte,
Et de petits îlots hirsutes et barbus
Surgissent par endroits du milieu de ton cours.
Ô Creuse langoureuse,
Tu dessines pour nous un chemin de dragon,
De monstre du Loch Ness habillé en peluche ;
Les rondeurs de ton cou moutonnant jusqu'au ciel
Font qu'on oublie le fond et qu'on oublie le ciel...
Ma maison est dessous, le soleil l'a touchée :
Je vis dans les nuages au profond de ton coeur...