• Rencontre avec l'Advaïta : 3 - La Voie ouverte


    (début ici) 

        Terminons le récit de ma fabuleuse rencontre avec Phène, ce dimanche 10 août à Angoulême. 

       Nous achevions notre repas dans la cour reconquise par le soleil et, exhibant mon Tarot Zen (voir ici des tirages gratuits selon la méthode préconisée par le livret d'utilisation), je faisais un tirage en démonstration. Ayant surtout travaillé sur la méthode de tirage classique du Marseille, j'ai tiré la 1ère carte à gauche (qui me représente), la 2e à droite (qui représente la personne ou la situation vis-à-vis de moi ou opposée à moi), la 3e en haut (qui représente ce qui influe sur le résultat ou un passage obligé), la 4e en bas (qui représente la réponse à la question évoquée)  et enfin la 5e au centre (qui représente une synthèse, un conseil ou une conclusion).

     

    Rencontre avec l'Advaïta : 3 - La Voie ouverte

    Un tirage du tarot d'Osho (ou Zen) selon la méthode en croix classique (et non celle indiquée sur le livret), mais en ajoutant au centre le conseil.

     

        Si je note ici ce tirage, c'est à cause de ma surprise de trouver, en place de celle sur qui je m'interrogeais et qui était à mes côtés (Phène), l'Arcane Majeur n° XIV qui s'intitule L'intégration (image de l'union mystique, de la fusion des opposés). Pouvais-je trouver une aide plus puissante, moi qui me représentais avec la carte de L'épuisement (carte de "feu" et donc associée au domaine de l'énergie, indiquant que je gaspille mes forces en de prétendues obligations qui n'en sont pas) ? Deux autres arcanes majeurs trônaient dans ce tirage : la Vacuité, comme moyen d'accéder au résultat (une carte qui évoque le fait de faire le vide en soi pour laisser la place à "autre chose") ; et la Créativité comme résultat (laisser se manifester la lumière à travers soi...), tandis qu'en conclusion j'avais encore une carte de feu : Les possibilités, qui montre l'immense liberté de celui qui a atteint de la hauteur et dont l'espace devient l'élément.

     

         Bientôt nous rentrâmes pour reprendre les entretiens et je vis que l'auditoire avait légèrement changé : en effet les participants devaient s'inscrire par demi-journées, mais certains présents le matin étaient encore là, notamment ceux qui avaient déjeuné dans la cour.

         Phène, qui s'était montrée si souriante et simple à côtoyer, reprit une attitude plus lointaine, ce qui me permit d'imaginer qu'elle déplaçait sa conscience hors d'elle-même - se laissant absorber par un "Je" supérieur.

       Cependant, poser des questions paraissait toujours aussi ardu. Et désespérément je retournais dans ma tête mes souvenirs de "La Journée de l'Existence" de Wyschnegradsky, sans parvenir à me souvenir des questions évoquées par l'auteur (qui de fait n'étaient pas posables)...

    Et l’Esprit pose des questions ;
    Et doutant de toutes choses, et prouvant toutes choses,
    Il veut atteindre la Vérité.
    « Qu’est-ce l’Amour ? Qu’est-ce le Désir ?
    - Vains fantômes, éclipses de la Raison !
    - Qu’est-ce la Vie ? Qu’est-ce la Terre ?
    - Changement perpétuel de formes mortes et vivantes,
    Sans but ni raison, sans commencement et sans fin !
    - Et qu’est-ce la Foi ? Qu’est-ce Dieu ?
    - Illusion des désespérés !

    (voir ici)

         Je lui demandai cependant, en souvenir de la fin de cette oeuvre monumentale pour récitant et orchestre :

         - Quand on évoque le Tout et le Rien, on a tout de même l'impression d'une dualité ?

           Et elle me répondit :

            -  Ce qu'on appelle "Rien " n'existe pas, il n'est que l'ombre illusoire du Tout.

          Depuis, j'ai découvert que Wyschnegrasky, qui avait vécu l'expérience de la non-dualité, évoquait également un rêve d'enfance qui selon lui l'expliquait par le rapport du point à la densité : 
        " Il semblait qu'une espèce de masse informe était en face de moi, et tout à coup dans cette masse, je vois un point. J'ai senti immédiatement, dans le rêve, que ce point-là c'était en même temps rien, zéro, et en même temps une infinité. (...) C'est en quelque sorte ce qui est devenu plus tard, dans ma conception métaphysique, l'identité des contraires, et que j'ai vécu très intensément au cours de ces expériences de l'Etat Final Parfait."

     

         Un nouveau venu, un homme solide et d'âge mur répondant justement au nom de Pierre, opposa sa solidité matérielle à Phène qui lui enjoignit de tout lâcher et d'abandonner ses armes...

          Elle cita alors Jésus en ces termes :

    Douce est mon autorité.

          Une assistante du matin évoqua alors son impression d'être un bébé recevant le biberon, en buvant ses paroles. Elle cita de nouveau Jésus pour lui répondre :

    Laissez venir à moi les petits enfants !

     

        Et elle sourit, avec cette douceur qui m'avait tant touchée chez cet autre Pierre, mon guide d'autrefois... Après un de ses séminaires (nous y faisions, sur un week-end, des exercices physiques et méditatifs suivis de dessins destinés à fixer nos ressentis) il nous invita une fois à venir nous asseoir devant lui en tailleur, tour à tour, pour recevoir son énergie... et il me gratifia d'un tel sourire - si chaud, si réconfortant - qu'à jamais il m'a suffi depuis d'y songer pour être inondée de joie, parfois jusqu'à éclater de rire !

         Il nous avait appris à ouvrir notre coeur, mais c'est un "mouvement" intérieur sensible et qui ne demeure pas en permanence ; et là soudain, je sentais mon coeur qui s'ouvrait de nouveau et je voulais le montrer à Phène ! Nous rîmes un instant aux anges toutes deux face à face, puis elle se ressaisit et je l'interrogeai :

       -  Que penses-tu de la Voie de la Dévotion ? L'Amour est un merveilleux moyen de se dépasser...

          - Oui, fit-elle ; mais ce n'est encore qu'une étape, il faut aller au-delà.

       Au-delà.... Le Vide !! C'est un peu vertigineux, mais comment penser le contraire puisque dans l'Amour il y a forcément un sujet et un objet ?

       Et pourtant, ne peut-on pas se fondre dans l'objet, comme je l'ai représenté le jour de mon initiation ou "naissance dans le coeur " ... ? 

     

    Rencontre avec l'Advaïta : 3 - La Voie ouverte
    Rentrer "chez soi".
    © Martine Maillard


         Vers 16h30 nous cessâmes, et je m'empressai de prendre congé car il me restait une longue route à parcourir, jusqu'à Ancenis où j'étais attendue. Je filai dehors remettre mes chaussures, récupérer mon imperméable et mon sac de pique-nique et m'aperçus que je partais sans mon sac à mains, demeuré dans la salle à côté de ma chaise. Avais-je momentanément oublié mon ego ? Cette pensée me mit en joie.

         Le retour fut une explosion de bonheur. Je me fiai aveuglément au GPS qui me conduisit admirablement et très rapidement à mon but. Et plus j'avançais, plus le soleil se faisait éclatant dans un ciel de plus en plus bleu. 

       Me remémorant ma première retraite à Brunoy le week-end de Pâques 1981 avec le groupe de yoga Sivananda, je chantai les mantras entraînants que je n'ai jamais oubliés, et notamment celui-ci qui est mon préféré : 

     "OM ADI GURU, ADVAITA GURU,  ANANDA GURU OM !

      CHIT GURU, CHITGANA GURU, CHINMAYA GURU OM ! "

    (Je m'en étais fait faire la traduction ; à quelque chose près, cela signifie ceci :

      "Salut, ô guide primordial, guide non divisé, guide baignant dans la Béatitude !
      Salut, ô guide Connaissant, guide rempli de Connaissance, guide débordant de Connaissance !")

      Cette surabondance d'adjectifs me remplissait d'allégresse et le chant de ces mantras, assez long déjà, puis la récitation répétitive à voix haute et lente de prières chrétiennes, en français ou en latin, me maintenait dans un état second et planant qui ne m'empêchait pas de regarder attentivement ma route bien sûr... mais sur l'autoroute, je ne risquais rien, tout était calme.

        Pourquoi Phène avait-elle choisi ce nom ? Parce qu'en grec il signifie "apparence" : phaïnomaï, "j'ai l'air de", "j'apparais". Mais derrière ce voile se tenait ... la Vérité.
       

     
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  • Commentaires

    1
    Vendredi 5 Septembre 2014 à 12:00
    Je voulais dire il "y" chante et danse ..............(oublié le "y", important pour le sens de la phrase !)
    2
    Samedi 13 Septembre 2014 à 09:48

    Bon, un p'tit brin de chips, un p'tit brin de tomates et ....me voilà requinquée et repartie sur tes beaux chemins de vie (RIRES, j'avais mis "vin" au lieu de "vie" !!!!).

    Je ne vais pas revenir sur tout mais sur ce qui m'a le plus marquée comme la définition que donne Phène du mot "rien" et que je partage totalement !

    Et lorsque tu dis "se fondre dans l'objet........" cela me ramène aussitôt sur mes propres chemins parcourus à pied où l'on finit par se fondre à tout, comme un caméléon gorgé de lumière et d'amour !!!

    On y rit aux anges, aussi, et souvent, comme tu l'as fait avec Phène ................et tant et TANT de choses, de ressentis semblables (c'est fou !).

    Merci, valentine, pour ce partage où le grandiose de l'âme se reflète entre chaque ligne ..........Il chante et danse à qui sait écouter et voir ........!

    T'embrasse tout plein : sabine.

    3
    Samedi 13 Septembre 2014 à 09:50

    Quel beau récit qui éclaire à merveille sur la Lumière que seul peut voir l'Œil du Cœur (le Maître intérieur)...

    Dit le Prophète: "Heureux les simples d'esprit, car le Royaume des cieux leur appartient."

    Un Baiser déposé sur le front de ton âme

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    4
    Samedi 13 Septembre 2014 à 09:50

    tu es toute à ta joie, à la joie, c'est grand plaisir que de te lire
    jay!
    Phène a la douceur du printemps, MADHAV
    namasté valentine, martine, aloysia étoilée ^_^

    5
    Mardi 21 Octobre 2014 à 14:54

    Coucou Aloysia, je lis et relis ta rencontre avec Phène. On sent ton vrai bonheur et tu as fait la route de retour "sur un petit nuage" ! Comme je comprends. Bises

    6
    Mardi 21 Octobre 2014 à 16:38

    Merci, Danae ! Si tu me comprends c'est que tu étais avec moi... yes



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