• Qui cherchez-vous ?


         Depuis plusieurs semaines, nous recherchons les autres, la foule, les lumières, les amis, la famille... La nuit profonde de l'hiver nous fait peur. Quand se sont éteints les feux des beaux jours avec leurs couleurs vives nous nous sentons dans le désert et le désert nous effraie. Nous recherchons le partage, l'échange qui ravive en nous la lueur de la vie. Nous ne nous intéressons alors que davantage aux plus démunis, qui sont en fait l'image du vide que nous ressentons en nous.  

     

    Illuminations à Tokyo

     
               Mais que cherchons-nous en vérité ?

              -    La lumière. La lumière qui nous manque et que nous créons autour de nous. 
           -   La chaleur : la chaleur du cœur qui nous fait aimer nos proches et tous ceux que nous côtoyons à ces moments.

           Et comme nous savons qu'il est inutile de « chercher parmi les morts celui qui est vivant », nous mettons un nouveau-né dans une crèche et nous pensons qu'à cette occasion la Lumière et l'Amour vont revivre, par nous et pour nous. L'Amour, la Beauté, la Lumière sont alors représentés par cet Autre auquel nous offrons nos cantiques d'adoration.

            Mais où est-Il ? 

             Pas facile de Le trouver vraiment au milieu des fêtes profanes que nous connaissons, qui sont marquées du sceau du commerce, de la convoitise et de l'écrasement mutuel, et conduisent à terme à l'oubli de soi dans une ivresse malsaine. 

    * * *

          Car c'est réellement perdu dans le désert que Saint-Exupéry rencontra le Petit Prince, cet enfant merveilleux tombé tout droit d'une étoile.

    Le Petit Prince

            Pour Le trouver, il faut accepter d'abord d'être dans ce désert, et d'en éprouver non seulement la profonde solitude mais aussi le profond dénuement. L'auteur est alors abandonné de tous : à mille milles de toute région habitée, une avarie immobilise son avion, il ne possède aucun moyen de communication et il n'a pas de vivres. Par ailleurs il a également perdu toute compétence car non seulement il ne sait pas réparer sa machine mais en plus il ne sait même plus dessiner un mouton... !

         Il n'est plus capable de rien, sinon de rester là à écouter des histoires de rose et de renard ; quelque chose de totalement saugrenu et qui n'a rien à voir... Et pourtant c'est en écoutant ces discours inhabituels qu'il sera réconforté par "des tas de petits grelots qui savent rire" et qu'il trouvera l'eau "bonne pour le cœur".

     

    Un puits dans le désert

     

          « Ce qui embellit le désert, dit le petit prince, c'est qu'il cache un puits quelque part... »

         Qu'appelons-nous beauté ? N'est-ce pas ce qui nous nourrit ? Ce qui nous éveille et nous apporte ce dont nous avons besoin ? Comme une source ?

            Au-delà du discours primitif de Saint-Exupéry, qui est de montrer ce petit bonhomme fidèle à l'invisible et de panser la blessure de la perte d'un être aimé, le Petit Prince est, comme dans tous les contes, une porte ouverte vers ce qu'il y a en nous de plus profond, de plus secret : dans la nuit du désert, ce qui naît juste jailli d'une étoile, c'est notre propre Vérité, l'intuition du Divin en nous, la Source même de notre être. 

           Et cet Enfant Merveilleux, parfaitement Innocent, nous pouvons L'oublier certes, mais Le perdre, jamais. Un jour nous Le verrons, nous L'entendrons, Il nous guidera, et nous mènera exactement où nous voulions aller, sans le savoir.

     

     Qui cherchez-vous ?

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 2 Janvier 2015 à 21:18

    Moi ce que j'aimerais trouver un jour c'est le sommeil mais c'est hélas le désarroi de l'insomniaque .........

    Je sais je sais .........que tu vas sourire .......wink2 

    Sérieusement, tu as fait fort pour ton texte cool ...........

    Bonne soirée 

    Bisous 

    2
    Vendredi 2 Janvier 2015 à 23:41

    sarcastic  Ma pauvre Rose, je te souhaite vivement de le retrouver, ce sommeil qui est si réparateur... Pourtant ce n'est pas faute d'avoir une vie animée, de marcher, de respirer ! Avec l'âge, tu as droit à quelques petits somnifères tout de même, non ? 

    3
    Samedi 3 Janvier 2015 à 13:09

    Ton article est fait de l'approfondissement de ta pensée, il est magnifique, juste un petit bémol, je ne crois pas que nous nous penchons plus sur les plus démunis en ces périodes de fêtes (tu parles pour toi ou moi mais en général, ils meurent dans le froid dans l'indifférence presque générale hélas)

    Quant à St exupéry s'il décrit si bien le petit prince dans le désert, il ne se doute pas que lui aussi un jour disparaitra sans qu'on le retrouve en survolant ce désert.

    Bises Aloysia, belle journée

     

     

     

     

     

    4
    Samedi 3 Janvier 2015 à 14:22

    Comment ça ? Le samu social ne cesse de patrouiller et ceux qui restent dehors sont ceux qui refusent catégoriquement d'être aidés ! Et je ne vois pas d'indifférence, n'as-tu pas vu la levée de boucliers énorme à Angoulême ? Par contre il est vrai qu'"il faut de tout pour faire un monde" et que par conséquent tout existe et que les avis sont partagés... Oui, et moi j'essaie d'entrevoir la sortie et je ne vois rien du tout, comme tu peux le constater. Juste un rêve de plus.

    5
    Samedi 3 Janvier 2015 à 14:31

    Bien sûr les services sociaux se mettent en quatre en cette période, mais je parle des gens ordinaires comme nous qui passons devant les mendiants la plupart du temps sans les regarder alors qu'en cette période de fêtes, on s'attarderait plutôt devant les boutiques de nourritures en tous genres. Je déteste cette période.

    Je me demande de quelle sortie tu parles ? Une sortie sur un monde nouveau fait d'amour et de générosité et aussi de paix ! On peut rêver oui !

    6
    Samedi 3 Janvier 2015 à 16:07

    Oui, je pense en effet que j'ai de la chance de vivre dans une petite ville où il n'y a pas de mendiants, car cette vue est pénible. Je n'ai donc pas à me plaindre car quand je parle de "sortie" je pense à celle qui consiste à ne plus se compliquer la tête avec les problèmes de la vie. Je suis tout de même déjà bien à l'écart.

    7
    Samedi 3 Janvier 2015 à 19:31

    Ce qui me chagrine c'est le fait que, souvent, on ne s’intéresse aux autres que pendant les fêtes alors que l'année compte 365 jours ... amitiés.

    8
    Samedi 3 Janvier 2015 à 20:53

    Ariaga : Là encore je m'étonne ! Ce n'est pas au sujet des fêtes que j'entends qu'on s'occupe des autres, mais dès qu'il fait froid !... Notez que mes infos sont exclusivement tirées des journaux télévisés...

    Mais quand je parle des "plus démunis" je pense aussi à ceux qui souffrent, et au téléthon ; on nous en fait une histoire depuis des années avec le téléthon !

    9
    Dimanche 4 Janvier 2015 à 09:28
    Sabine la pèlerine

    J'aime tout particulièrement le mot de la fin "sans savoir" !

    Nous ne savons pas, en effet, et ne saurons jamais vraiment toute la magie qu'il y a en nous et autour de nous ...Nous sommes riches, RICHES d'elle et pouvons la distribuer sans compter !

    Elle tente bien de nous parler chaque jour dans le "silence de notre être" !

    Ce silence qui, comme tu le dis si bien, effraie quelque peu .....

    Moi, je l'aime ce silence et le recherche en permanence, et il me nourrit !

    Et c'est le même silence qui est présent sur les chemins ...

    C'est un silence qui vide l'être comme un vase d'eau sale, pour le remplir de cet essentiel (que j'aime baptiser "essence-ciel") et faire refleurir son âme ......

    Ton texte est une "splendeur de vérité" ...........Il n'y a, en effet, ni saison ni jour particulier pour fêter la vie, l'instant et l'AUTRE !!!!!

    Fais voler vers toi mille bisous-soleil, de ce soleil qui .......brille déjà en nous : sabine.

    10
    Dimanche 4 Janvier 2015 à 09:50
    Daniel

    Pour les fêtes, je ne fais rien. Tout cela m'ennuie. Alors je reste chez moi et je regarde le monde qui s'illusionne pendant quelques jours. Je me dis: quel gâchis, quelle opulence. Avec tout cet argent, on pourrait en faire des choses. Je suis un vrai rabas joie.

    11
    Dimanche 4 Janvier 2015 à 10:11

    ->Sabine, tu as raison, marcher il n'y a rien de tel pour faire le silence en soi.
    -> Daniel : d'accord avec toi ; c'est plus qu'ennuyeux !

    12
    Lundi 5 Janvier 2015 à 09:31

    Et cet Enfant merveilleux n'est autre que Soi-Même !... Belle journée, chère Aloysia

    13
    Lundi 5 Janvier 2015 à 09:59

    Cela fait du bien de s'en persuader... smile

    14
    Mardi 6 Janvier 2015 à 17:38

    c'est un texte sage ... et pourtant ne pas douter qu'au milieu du clinquant, du commercial, il existe toujours l'amour, le coeur, le partage. 

    Ici bas, là où il y a de l'argent à gagner, certains sont là. Pourtant même dans leur coeur perverti, brille la lumière. 

    Bises et très bonne année 2015

    15
    Mardi 6 Janvier 2015 à 19:44

    Il n'y a pas que certains, dans tous brille la lumière ! Bises, chère Durgalola.



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