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     Bourges la nuit
    Photo Jean-Pierre Gilbert (gilblog)  


         Étroite rue montante
         En pavés inégaux
         Vers une cathédrale
         Et je bascule hors temps
     

        Je l'emprunte et voici
        La maison du luthier
        Des odeurs de vernis
        Emplissent mes narines
     

        Le tablier jauni
        Les cheveux en bataille
        L'artisan me sourit
        Dans l'atelier obscur éclairé d'une lampe
       Au chaud miroitement
     

        Des crins d'archets y pendent
        Et des formes galbées attendant l'assemblage
        Reposent dans les coins
        De hautes contrebasses
        Un violoncelle ambré dépouillé de ses cordes
     

        Et l'odeur de la colle ou de la colophane
        Et celle des vernis qui imprègnent le bois
        Pénétrantes et douceâtres
        M'enveloppent et me grisent
        Les larges établis couverts de vieux outils
        Et les petits violons
        Qui pendent au plafond
        Tout me fait chavirer
     

        Une antique fenêtre ouvre sur une cour

        Pavée de pierres grises
        Entre des murs austères
        Et soudain retentit le son grave et pensif
        D'une cloche tout près
        La cathédrale est là puissante et protectrice
     

        Je suis au moyen âge
        Dans un cocon de rêve
        Très loin avant les temps
        Que l'on prétend « modernes » et qui ne sont qu'éteints
        Au tréfonds d'un passé où dans le cœur des villes
        Lorsqu'on gravit les rues

        Juste en dessous de Dieu qui règne dans la pierre
        Il y a l'Instrument qui vibre dans le bois
        Afin de Le chanter.

     

          Nota : ce poème s'inspire de la boutique de Jacky Gonthier située rue Bourbonnoux à Bourges, mais aussi de deux autres boutiques de luthiers que j'ai visitées, l'une à Orléans juste en montant vers la cathédrale, et l'autre à Tours, non loin de celle-ci.  

          Ce qui rend les instruments à cordes si attachants, c'est qu'il y a un contact charnel et sensible avec l'instrument dans son dépouillement et sa fabrication. On les fabrique comme des poupées, on les habille, on les pare... Et cet art qui tient de la magie se plaît en compagnie des vieilles pierres et de la spiritualité.

     

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  •     Nous ne sommes pas les seuls à exhiber nos vieilles locos à vapeur. Il y a quelque temps, je vous montrais celle-ci, photographiée en gare de Paimpol où elle tracte avec vaillance les touristes dans le circuit intitulé" les Vapeurs du Trieux". C'est une Pacific, dont le schéma de roues (ooOOOo) se lit "231".


     
     
         Voici maintenant une locomotive Mikado, reconnaissable à la disposition de ses roues selon le schéma : oOOOOo, c'est à dire 141 (voir ici l'article de Wikipédia : la ou les petites roues avant supportent l'essieu mobile, pour virer ; les grosses roues centrales portent les machines , la petite roue arrière porte la cabine de pilotage).
         Elle été photographiée par ma fille Sylviane lors de son récent voyage au Japon.

         J'en profite pour vous donner à relire mon poème à la mémoire d'Arthur Honegger, qui composa un mouvement symphonique en l'honneur de cette locomotive française - la Pacific 231.



    PACIFIC 231
    À la mémoire d'Arthur Honegger

    Souffle
    Crache
    Siffle
    Grincement d’essieux
    Lourde machine en marche
    Tu pars pesante et tu martèles à coups de reins
    Le sol des rails où tu t’ébranles
    Monstre masse de ferrures énormes
    Et tu pars et tu files et tu t’élances au long de la campagne
    Et tu cours à travers les champs que tu dévoiles
    De part et d’autre de tes flancs en bandes délirantes
    Et tu files au vent tel un cheval au grand galop
    Fendant le paysage en Reine que tu es
    Et soudain tu te cabres
    Arrêt Il faut stopper
    Et voilà tu arrives
    Une gare est là-bas
    Il te faut enchaîner peu à peu tes essieux
    Et tu lâches un grand jet
    De vapeur jusqu’aux cieux
    Et tu viens
    Peu à peu
    T’arrê-
    Ter



    Martine Maillard
    Tous droits réservés


          Et cette fois, une vidéo de Youtube que je trouve vraiment très bien faite ! J'adore les trains - surtout ceux d'autrefois, où l'on pouvait choisir sa place, se promener, regarder les rails filer vers l'arrière... D'ailleurs, enfant j'ai eu l'occasion de monter dans un "train à vapeur" (pas un "pour touristes" !) et j'en avais été très impressionnée.
     
     
      

     
     

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  •    Poème déjà publié en 2006 accompagnant une musique que j'ai composée  : Aspiration, pour violoncelle et piano, jouée ici en privé et de façon totalement improvisée... C'est une première lecture, donc avec des erreurs, mais l'enregistrement en est bien meilleur que celui du soir du concert.

    Sandrine Moreau est au violoncelle et moi-même au piano (tous droits réservés).

     

     

     

       

    Pleurs des roses
    Des plumes envolées
    Des pétales séchés
    Pépiements déchirants des oiseaux du couchant

    Nuit d’encre puits sans fond
    Racines agrippées à la terre calleuse
    O vie absente à soi-même
    Épuisée par la traite implacable

    Entends ce doux murmure
    Il est ma voix profonde
    Un détour un adieu un lumineux abîme
    Un lieu de solitude un infime
    Soupir

    Mon cœur a perdu ses couleurs
    Il ne sait plus qu’entendre
    Et dessiner sa vie

     

     

     

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  •  violoncelle.jpgImage du net

     

     

    Instrument magique
    tu vibres sous les doigts

     

    Au piano l’enfant rit
    faisant tinter les notes

     

    Mais quand l’archet se pose
    tout se tait pour l’entendre

     

    Répéter
    répéter
    jusqu’au son parfait

     

     

     

     

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    David

     

    Harmonies
    Effluves légers


    doux frémissements
    de l’âme

     

     


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