-
Par Aloysia* le 12 Avril 2006 à 12:00J’ai passé les rideaux translucides des sources,
J’ai écarté les pans obliques des cascades,
Et j’ai porté mon ciel jusqu’à l’humble fontaine
Glissant comme une ondée du coquillage blond.
Une nymphe y dormait sur un lit de feuillages :
Son sourire égaré en était le trésor,
Ses cheveux reflétaient l’écume des rivages...
Dans sa main étoilée sommeillait l’oiseau d’or.
J’ai posé mon offrande entre ses émeraudes
Et rafraîchi mon front à sa rosée d’avril.
L’averse scintillait… Etais-je vive ou morte ?
Je rêvais à genoux la naissance du monde.Extrait du "Rossignol d'Argent"
© Les éditions Saint-Germain-des-Prés
1 commentaire -
Par Aloysia* le 17 Août 2006 à 12:00
(Steve Roach : Suspended Memories, Forgotten Gods - Hearts of Space, 1993)
Dans la pénombre dorment les dieux
Accrochés aux parois des grottes secrètes
Ferme les yeux
Tu entendras leur souffle
Ferme les yeux
Tu percevras leurs voix
Distinctes dans la nuit
"Nous sommes là
Nous semblons dormir mais nous veillons
Nous t'entendons
Nous te voyons
N'aie peur de rien
Tout est silence et tout est nuit
Nulle part n'est ailleurs
Partout est ici
La Mort est la Vie
Et la Vie est Mort
Poursuis ta route
De gouffre en cime
Et de cime en gouffre
Lumière et Nuit
Enfer ou Joie
Tout est semblable
Poursuis ta route
Et tu seras un jour
Semblable à nous
Un dessin sur le mur
De la caverne..."
Forgotten Gods, début de la plage 6
1 commentaire -
Par Aloysia* le 9 Décembre 2006 à 12:00
Un instant d’inconnu
Et mon rêve se brise
Un instant d’épouvante
Et le temps s’évanouit
Et je renais de l’eau
Qui s’évapore
O blanche retombée
Du soleil inversé
Riante gelée
Je me regarde au loin
Mourir dans le soleil
Aux quatre coins de l’horizon
Sont mes membres écartelés
Je suis l’axe du monde
Du centre de moi-même
Jaillit la gerbe étincelante
La blonde chevelure des années
Qu’un ange te délivre
O toi prisonnière
Des filets invisibles des saisons !
Rivière chaude qui pas à pas
Descends vers les nuées
Du sommeil…
O mon immense espace que je crée
O ma tendre lumière
Qui coules de mes mains ouvertes
Et toi qui me déchires
Toi mon astre éclatant
Qui couronnes le ciel
Voici le lendemain de ton sourire !
1 commentaire -
Par Aloysia* le 14 Avril 2007 à 12:00(Dessin de Martine Maillard)
Vois ce grand cheval bleu qui d'un sabot rageur
A frappé la boue du chemin :
D'un coup d'aile puissant il fuit vers la lumière
Et va se confondre à l'azur.
O toi que j'adore, avec toi je veux franchir les nues !
Emporte-moi vers ton soleil !
Je me ferai toute petite, mais tu auras besoin de moi.
Je serai le tremplin d'où tu t'envoleras,
Je serai le songe qui glissera la nuit sur tes paupières,
Je serai le sable que tu fouleras,
Je serai le vent qui fera voler ta chevelure dorée,
Je serai la mélodie qui brillera sur ton front,
Je serai la plume avec laquelle tu écriras,
Je serai le baiser que tu répandras sur le monde,
Je serai l'arbre où scintilleront tes étoiles,
Je serai la rose dont tu éparpilleras les pétales,
Je serai le voile que tu déchireras,
Je serai le parfum de ton souffle vainqueur,
Je serai les larmes que tu pleureras,
Je serai la couronne de ton astre radieux,
Je serai l'ombre fraîche où tu reposeras,
Je serai l'étincelle dans la nuit de tes yeux
Et le frémissement de ton limpide azur.
Emporte-moi vers ton soleil !
Poème de jeunesse, écrit à Fontainebleau en juin 1967
1 commentaire -
Par Aloysia* le 2 Mai 2007 à 12:00
Le château de Fougères
C’était dans un château qui n’avait plus de toit
Un très vieux château fort qui m’était sympathique
Il était haut perché on marchait à l’étroit
On longeait des ravins d’une hauteur tragique
Les soleil était chaud le ciel était serein
Le paysage au loin était bleu et tranquille
J’aimais le fier donjon pour son air souverain
Des églises sans nombre émergeaient de la ville
Le guide m’ennuyait il faisait l’important
J’eus voulu être libre et je suivais derrière
Nous n’avions rien pu voir de très intéressant
Au sommet du donjon j’arrivai la dernière
La vue était si belle et si grand le soleil
J’étais tout près du ciel qui me lançait des flammes
J’étais tout au sommet du fort de son orgueil
Mes cheveux rayonnaient la clarté de mon âme
Je me suis avancée et j’ai sauté au ciel
J’ai bondi en avant au-dessus de la terre
J’ai crié Olivier et ce fut éternel
Je volais je tombais tombais dans la lumière
Je tombai très longtemps c’était délicieux
Je volais dans les airs j’étais une colombe
Mon être était léger il aspirait aux cieux
Je m’abattais au sol comme un oiseau qui tombe
Ce fut un choc brutal et puis la nuit soudain
----------------------------------------------------------
J’étais là au milieu des ténèbres profondes
J’étais toute légère et j’en cherchais la fin
Tout était silencieux désert étrange monde
Et tout à coup je vis les étoiles au ciel
Elle venaient à moi elles m’éblouissaient
Et la nuit s’embrasa d’un feu surnaturel
Tout le ciel s’enflamma les étoiles passaient
Ce fut épouvantable et ce fut délicieux
Ce fut un tourbillon de chaleur de lumière
Ce fut un grand frisson qui agita les cieux
Une flamme brûlante et un bruit de tonnerre
Quand je rouvris les yeux que cela fut passé
Tout était devenu une lumière immense
Le monde de la nuit avait été chassé
L’univers était plein d’une chaude présence
Tout mon être goûtait une étrange douceur
Je m’abandonnais à une ivresse légère
Comme si j’avais là touché au vrai bonheur
Que depuis si longtemps je cherchais sur la terre
Je flottais je nageais dans une mer de feu
Des vagues de tendresse étouffaient ma poitrine
Mon esprit oublia que j’étais peu si peu
Et de ces voluptés je cherchai l’origine
Le Tout qui m’avait prise était donc un grand roi
Puisque malgré ce rapt il me rendait heureuse
Il devait habiter depuis longtemps en moi
Car j’aspirais à lui j’en étais amoureuse
Je creusai mon esprit plus avant pour savoir
Qui possédait mon cœur autrefois sur la terre
Et le mot éternel jaillit d’un grand trou noir
Olivier Olivier Olivier ma lumière
C’est pourquoi mes désirs s’étaient soudain calmés
C’est pourquoi j’éprouvais ici un tel bien-être
De douces voluptés m’endormaient à jamais
J’étais retournée au sein du soleil mon maître
(Caen, 29 août 1966)
2 commentaires