•  (L'énigme fait partie d'un article qui, d'abord publié le 22 avril 2006, a été  déplacé à une date ultérieure à fin de relecture ici)
     
     
       
    Albert Roussel

        Eh bien voilà, comme plusieurs d'entre vous l'ont trouvé (Russalka, puis Ges aidée de "Mam-Fr" - et d'un peu de savoir informatique), l'extrait musical cité dans "Printemps subit" était
    le début du second mouvement (une pure merveille), du Concerto pour piano en sol op.36 d'Albert Roussel (1869-1937), musicien français du début de notre siècle, qui s'illustra notamment dans la marine, avant de démissionner pour raison de santé et de se consacrer totalement à sa première passion : la musique. En 1909, aux côtés de son épouse Blanche Preisach il découvrira les Indes qui l'inspireront largement dans sa musique (notamment dans l'opéra "Padmâvati", qu'il achèvera en 1918).

        Plus connu pour ses ballets
    "le Festin de l'Araignée" (1913) et "Bacchus et Ariane" (1930), ou pour ses symphonies et ses suites pour orchestre, il composera ce concerto à sa maturité, en 1927.
        Élève d'Eugène Gigout, puis de Vincent d'Indy à Paris, il sera lui-même le professeur d'Erik Satie et d'Edgar Varèse, entre autres.

       Voici l'enregistrement du microsillon réalisé avec Claude Helffer au piano et Serge Baudo à la baguette (couplé avec "le Festin de l'Araignée"), dont j'ai calé le démarrage au début du somptueux second mouvement.
     
     

     


    1 commentaire
  •  
     
        Je vous la laisse déduire des multiples extraits musicaux glanés sur les sites de vente de disques... Et je ne vous cite pas les disques qui n'en donnent pas d'extraits ! Il va sans dire que la qualité de l'interprétation est très variable, mais vous la découvrirez par vous-mêmes.


    Extrait n°1 : disque en écoute, plage 25
    Extrait n°2 : disque 7, plage 4

    Extrait n°3 : disque en écoute, plage 4
    Extrait n°4 : disque en écoute, plage 6
    Extrait n°5 : disque 6, plage 25
    Extrait n°6 : disque 1, plage 21
    Extrait n°7 : disque 1, plage 6
    Extrait n°8 : disque en écoute, plage 12
    Extrait n°9 : disque en écoute, plage 7
    Extrait n°10 : disque 1, plage 4
     

     

         C'était... L'intermezzo du Carnaval de Vienne de Robert Schumann bien sûr ! Je vous laisse apprécier ce petit bijou sous toutes ses facettes.
     

    1 commentaire
  •  
        Après "le Spectre de la Rose", voici "Villanelle", poème de Théophile Gautier, musique d'Hector Berlioz, tirée du recueil "les Nuits d'Eté".


    Quand viendra la saison nouvelle,
    Quand auront disparu les froids,
    Tous les deux nous irons, ma belle,
    Pour cueillir le muguet aux bois.
    Sous nos pieds égrenant les perles,
    Que l'on voit au matin trembler,
    Nous irons écouter les merles
    Siffler.

    Le printemps est venu, ma belle,
    C'est le mois des amants béni ;
    Et l'oiseau, satinant son aile,
    Dit des vers au rebord du nid.
    Oh ! viens donc, sur ce banc de mousse
    Pour parler de nos beaux amours,
    Et dis-moi de ta voix si douce :
    "Toujours !"

    Loin, bien loin, égarant nos courses,
    Faisant fuir le lapin caché,
    Et le daim au miroir des sources
    Admirant son grand bois penché,
    Puis chez nous, tout heureux, tout aises,
    Au panier enlaçant nos doigts,
    Revenons, rapportant des fraises
    Des bois.

        Sans la musique de Berlioz, je n'aurais jamais découvert ce poème : tant il est vrai que la poésie est faite pour être chantée, sinon dite, comme l'a si bien proclamé Ferré, et comme l'ont illustré tant de chanteurs contemporains autres que lui (je n'ose citer de noms, tant je risquerais d'en oublier...).
         Ce qui me plaît le plus dans l'interprétation qu'en a donné Berlioz, c'est la pirouette qui est exprimée à chaque fin de strophe sur le rejet : "Siffler"... "Toujours"... "Des bois"...
     
     

       

     

    1 commentaire

  •   Le compositeur
     

    Ivan Wyschnegradsky - 1

    Ivan Wyschnegradsky et son piano à 1/4 de tons,
    créé sur ses plans en Allemagne par Foerster en 1927
     
        Aujourd'hui, je vais vous parler d'un musicien d'origine russe, que j'ai découvert au hasard d'une émission de France Musique, en 1979, peu après sa disparition : Ivan Wyschnegradsky.
        Né à Saint-Pétersbourg en 1893 et petit-fils d'un mathématicien célèbre, Ivan Wyschnegradsky, parallèlement à ses études de mathématiques, a suivi des cours de composition musicale au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, de 1911 à 1915, auprès de Nicolas Sokolov, un élève de Scriabine.
         C'est en 1916, à l'âge de 23 ans, qu'il composa "la journée de Brahma", une oeuvre majestueuse influencée par l'hindouisme et la philosophie nietzschéenne alors très à la mode. Mais à vrai dire, c'était le reflet d'une expérience profonde qu'il avait vécue et qui l'avait profondément marqué :
     
      " Le 25 octobre 1916, écrit-il, je commençai à tout percevoir par symboles. Chaque détail de mon entourage, lers rais d'ombre et de lumière sur la chaise, la forme de la lampe, tout s'est mis à vivre tout à coup de la vie des symboles.(...) Et est survenu le moment où tout se tut et où s'instaura le silence, et l'immobilité dura deux mois. Et les couleurs disparurent, et il y avait seulement la lumière, absolument pure, une lumière infinie. Et il n'y avait pas de temps, et ce fut ainsi deux mois. "
      (Entretien avec Robert Pfeiffer réalisé en 1977 pour le Monde Musical, cité par Pascale Citron en présentation du disque "La journée de l'Existence", éd. Schiiin, 2009)

        Emigré à Paris en 1919 après des études de droit et une profession de foi communiste, il se passionna pour la recherche musicale, focalisé sur une nouvelle conception de pianos accordés par 1/4 de tons. Il rencontra les grands musiciens français Olivier Messiaen et Henri Dutilleux, et obtint bientôt de faire exécuter en concert, puis enregistrer sa Symphonie pour Quatre Pianos à quarts de tons "Ainsi parlait Zarathoustra".
        En 1939, il reprit sa grande  oeuvre de jeunesse "la journée de Brahma", et la renomma "la journée de l'Existence". C'est elle que je vous propose de découvrir, car en plus d'un grand orchestre avec chœur mixte "ad libitum" (ici le choeur n'est pas intégré), elle inclut un texte écrit par le compositeur et lu par un récitant, dont je vous donnerai ici des extraits en plusieurs fois (trois ou quatre articles).
     

    Ivan Wyschnegradsky - 1

    Ivan Wyschnegradsky à la fin de sa vie
     
        En 1942, Wyschnegradsky fut arrêté par les allemands, ainsi que son épouse, Lucille Markoff-Gayden, de nationalité américaine. Il contracta la tuberculose, mais fut libéré, soigné, et se fit connaître davantage après la guerre, aussi bien en France qu'en Belgique ou au Canada.
        C'est le 21 janvier 1978, que le chef d'orchestre Alexandre Myrat donna en création à Radio-France sa "Journée de l'Existence", avec Mario Haniotis comme récitant et l'Orchestre Philharmonique de Radio-France. Wyschnegradsky était présent, mais bien malade. Il mourra peu après, en septembre 1979, à Paris.
        C'est cette grande création, diffusée sur France Musique peu après, que j'ai enregistrée. C'est sans doute la plus belle oeuvre de Wyschnegradsky, sinon la plus originale (les oeuvres pour pianos à 1/4 de tons sonnent assez bizarrement à l'oreille !)
     
     
    Présentation de l'oeuvre
     
        D'après la cosmogonie hindoue (voir Wikipédia, la mesure védique du temps, et ici, la mesure du temps dans l'hindouisme Brahma crée l'univers chacun de ses jours puis le réintègre en lui chacune de ses nuits, sous forme de potentialité. En somme, en utilisant le vocabulaire de la cosmologie actuelle, chaque jour de Brahma commence par un "Big Bang" et se termine par un "Big Crunch". Mais, à la fin du cycle de vie de Brahma, l'univers se résorbera dans l'ineffable esprit du monde et un nouveau dieu créateur recommencera un cycle de création.
     

    La Journée de l'Existence : 1ère partie
    Texte et musique, Ivan Wyschnegradsky.
    Orchestre Philharmonique de Radio-France, dirigé par Alexandre Myrat avec Mario Haniotis, récitant.

     

    "Préface"
    =============

     
     
    [Des ténèbres de la nuit de l’Existence,
    L'Aube apparaît.
    C’est le flambeau divin de la Conscience,

    L’Esprit qui s’éveille du sommeil éternel
    Pour suivre son chemin prédestiné,
    Et dans une croissance créatrice,
    Créant des mondes, irradiant la vie,
    Dans la création des formes et des mondes,
    Se manifester toujours plus pleinement ;]

    Et à la fin, quand sera clos le Cercle de l’Être,
    Dans un réveil éclatant, dans une manifestation parfaite,
    Se connaître soi-même et son chemin,
    Des ténèbres du Rien vers la lumière du Tout.

     
    (lire la suite ici...)

     
     

    1 commentaire

  •      Cet article est la suite de celui-ci.


    La Journée de l'Existence : 2e partie
    Texte et musique, Ivan Wyschnegradsky.
    Orchestre Philharmonique de Radio-France, dirigé par Alexandre Myrat avec Mario Haniotis, récitant.



     

    L’Homme Conscient
    ============

      

    [L’Heure a sonné ; la limite est franchie ;]

    Il regarde autour de lui d’un regard renouvelé et conscient,
    Et il voit une splendide floraison, tout un monde de formes et puissances,
    Riche, surabondant, créé par lui-même dans les douleurs du passé,
    Aujourd’hui mystérieux et inconcevable.



     
    (lire la suite ici...)
     

    1 commentaire