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        Depuis quelques temps, inspirée par Lucie, je lis "Notre existence a-t-elle une sens ", de Jean Staune (voyez ici son site, et sa présentation sur wikipedia) :

     

        
     
         Un pavé de 537 pages qui ne vole pas son prix de 24 € !
         En effet l'auteur, doué d'une intelligence fabuleuse, passe en revue toute l'actualité des sciences à commencer par la physique, puis l'astrophysique, puis les sciences de la vie (anthropologie, paléonthologie, évolution) - c'est là que j'en suis, juste en plein milieu ! - pour en arriver aux sciences de la conscience, et conclure sur l'étrange rapprochement qui s'effectue aujourd'hui entre science et religion.

         Je n'ai hélas pas pu profiter d'une bonne formation en sciences, ayant été l'élève d'un lycée "de jeunes filles" (moins bien doté que celui de garçons !) où je suivais la filière A pour faire du grec (la section A' = grec + sciences étant réservée aux garçons...).

         Ayant donc peu de bases, j'ai d'autant plus de difficultés à suivre les raisonnements mathématiques, et ne comprends quasiment rien à  la théorie des quanta, pas plus qu'à la théorie de la relativité qui laisse totalement désorienté et fait se dérober le sol sous nos pas (la lune ne "tourne" pas autour de la terre ! C'est l'espace qui est courbe ! Telles étoiles devraient être éjectées de l'entourage de telle galaxie : mais un amas de "matière noire" les oblige à rester dans sa périphérie !)...
        Cependant le discours de Jean Staune est si limpide et si éloquent que je ne puis m'empêcher d'en boire tous les détails avec avidité. D'autant plus qu'il ajoute à la clarté et à la précision de son discours des notes d'un humour pétillant, qui ravivent l'intérêt (pour vous en faire une idée, vous pouvez l'écouter directement en vidéo vous parler de son livre ici).

          En effet il s'avère - et voilà qui est passionnant - que nous vivons actuellement une des plus grandes époques de mutation en ce qui concerne la vision du  monde - analogue par exemple à la révolution copernicienne - ; mais cette fois ce sont quasiment toutes les sciences qui  sont visées ! Ainsi Newton, mais aussi Darwin, sont dépassés par des découvertes "sans appel" qui font que, à moins de se boucher les yeux (ce que font encore certains scientifiques paraît-il), toutes nos lois physiques et, à grande échelle, génétiques sont fondamentalement remises en question.

        Dernièrement j'ai regardé sur France 2 l'émission "Le sacre de l'homme"; ce qui m'a conduite à rechercher par internet les vidéos de "homo sapiens", et de "l'Odyssée de l'espèce" : et cette observation m'a en effet permis de comprendre que l'évolution n'est pas le fruit seul du hasard et de l'adaptation : il y a en effet des "sauts" inexplicables entre une espèce et une autre.
         D'ailleurs, si depuis tant de milliards d'années la nature appliquait si bien ses lois de "sélection naturelle", pourquoi resterait-il encore des bactéries, de l'herbe, des êtres vivants totalement élémentaires ? Tout devrait être parfait, au sommet de ses possibilités.

          Sans avoir terminé le livre (je ne le lis pas trop vite et reviens souvent en arrière ! De toutes façons je suis persuadée qu'en 1968, même si j'avais passé un bac scientifique, il n'y aurait eu dans mes programmes ni la théorie des quantas, ni celle de la relativité, et sans doute même pas la notion de "fractales"...), sans avoir terminé ce livre donc, j'inaugure  une nouvelle catégorie dans laquelle je vais vous proposer des réflexions métaphysiques ; un récit d'une démarche personnelle d'investigation spirituelle (ou de la conscience, comme vous préférerez) ; et des lumières sur une forme d'astrologie "spirituelle" que j'ai pratiquée. J'appelle cette catégorie "philosophie" pour l'instant, peut-être le titre peut-il changer.

       Aujourd'hui, j'aurai le plaisir de vous faire lire la merveilleuse citation d'Einstein que Jean Staune inclut dans son ouvrage (p.199) :

         « L'esprit scientifique, puissamment armé de sa méthode, n'existe pas sans la religiosité cosmique [...]. Sa religiosité [du savant] consiste à s'étonner, à s'extasier devant l'harmonie des lois de la nature dévoilant une intelligence si supérieure que toutes les pensées humaines et leur ingéniosité ne peuvent révéler, face à elles, que leur néant dérisoire. » (
    Einstein, "Comment je vois le monde", paru chez Flammarion en 1979)

        Abordons maintenant le chapitre concernant l'évolution de la vie, et qui témoigne lui aussi de notre ébahissement devant l'incompréhensible, l'incernable :

        « Il y aurait autour de 33000 gènes chez l'homme (seulement un tiers de plus que chez un ver de terre !). Cela représente beaucoup moins de quantité d'information que celle qu'il faudrait envoyer en Chine pour permettre aux Chinois de produire un Airbus A380 à partir de rien. Or l'homme est une structure plus complexe que le plus complexe des avions. Alors d'où vient le reste de l'information nécessaire ? » (Jean Staune,
    p.264)

         Tout ne réside pas dans les gènes... Pas même dans l'ADN, ajoute-t-il !
          Non seulement nous sommes au seuil d'une révolution radicale dans notre vision du monde, mais en plus nous débutons un millénaire où apparemment il va falloir tout changer dans nos façons de vivre et de nous comporter... Tous les "hasards" dont on a voulu nous affubler pour affirmer que le matériel prédomine ne sont qu'une réaction salutaire contre les excès de religions devenues paranoïaques ; mais ils ne tiendront pas.

          À bientôt pour la suite de cette histoire.
          Mais comme, à défaut d'être scientifique, je suis honnête, je vous invite si vous le souhaitez à consulter cet article, qui présente une critique en règle de ce livre
    (tiré de "philoscience", hébergé par OB bien sûr) ; et vous trouverez "les réactions des personnalités du monde scientifique" (positives) à la sortie de son ouvrage, et ici les réactions négatives à l'action de l'université qu'il a fondée (UIP : Université Interdisciplinaire de Paris).
     
     
     

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           Pierre Bottero, dont je vous ai vanté à plusieurs reprises le talent d'écrivain, poète et romancier, vient de se tuer accidentellement à moto (un tel sport "limite" lui ressemblait bien, mais quel danger aussi représente-t-il !). Voici l'article que lui consacre le "Journal d'Alsace " le 13/11/2009 :

     


    Photo: Ivanoh Demers, archives La Presse

    Culture : Pierre Bottero, l'auteur de «La quête d'Ewilan», est décédé

     

         L'écrivain Pierre Bottero, auteur à succès de sagas dans le genre «fantasy» comme «La quête d'Ewilan», est mort dimanche 8 novembre dans un accident de moto, à l'âge de 45 ans, ont annoncé vendredi les éditions Rageot.

          Auteur vedette de la littérature pour adolescents, Pierre Bottero a notamment publié quatre trilogies, «L'Autre», «Le pacte des Marchombres», «Les mondes d'Ewilan» et «La quête d'Ewilan». Ses livres se sont vendus à plus d'un million d'exemplaires depuis le début des années 2000.

          L'écrivain est mort près de chez lui à Pélissanne (Bouches-du-Rhône), après avoir perdu le contrôle de sa moto, ont précisé les éditions Rageot.

          Né en février 1964 à Barcelonnette (Alpes de Haute Provence), Pierre Bottero a été instituteur pendant près de vingt ans avant de se lancer dans l'écriture.

          Très influencé par «Le seigneur des anneaux» de J.R.R. Tolkien, il se passionnait pour «les littératures de l'imaginaire», qui, disait-il, «ne sont pas des littératures de fuite, mais produisent des romans équilibrants». Il créait dans ses livres des univers effrayants peuplés de monstres tentaculaires, de «mercenaires du chaos» et d'improbables croisements de lézards et de mantes religieuses.

          Pierre Bottero avait francisé les codes et les personnages de la «fantasy» anglo-saxonne et conquis un large public, au delà des seuls adolescents. Auteur de plus d'une vingtaine de livres, il avait un roman, «Les Ames croisées», et un roman graphique, «Le Chant du Troll», en préparation.

     

         Voyez aussi ici l'article de Sonia Sarfati pour "Cyberpresse", ou l'hommage de son éditeur, Rageot  (ici le site officiel de Bottero où l'hommage est reproduit).

     

         Et pour finir, citons-le une nouvelle fois lui-même (j'ai souligné en gras la prouesse qu'il vient de réussir !)

    Dix rêves pour un Marchombre

     

    · Se glisser derrière l'ombre de la lune
    · Rêver le vent
    · Chevaucher la brume
    · Découvrir la frontière absolue
    · La franchir

    · D'une phrase, lier la Terre aux étoiles
    · Danser sur ce lien.
    · Capter la lumière.
    · Vivre l'ombre

    · Tendre vers l'Harmonie. Toujours.

    (Pierre Bottero, Ellana)

     

     

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    Avis : ouverture d'un site spécifique à Robert Bichet, ici :
     
    Bandeau 2
         
      
          Les éditions "Caractères" (Paris) dirigées pas Nicole Gdalia viennent de publier à compte d'éditeur des poèmes de Robert Bichet dans une toute nouvelle collection créée spécialement pour lui : "Arts en résonance". (Je vous ai mis des liens vers ces éditions, mais malheureusement, il semble que le site ne soit pas tout à fait à jour ; cela sera peut-être corrigé prochainement ?)
          La collection, à l'image du talent multiforme de Robert Bichet (voir les articles de cette catégorie sur ce blog), se donne pour objectif de publier des poètes qui sont en même temps peintres ou compositeurs.
           C'est un beau cadeau de Noël qu'il lui ont fait là car le livre est paru, dans un format tout à fait original (10,5 x 29,7 cm), peu avant les fêtes et a fait l'objet de ventes dédicaces dans les librairies de la ville d'Issoudun puis au rayon livres de l'hypermarché Leclerc où il a bénéficié d'une affluence remarquable. En effet à Issoudun Robert Bichet est une figure particulièrement connue et appréciée  de tous !! Aussi les trente exemplaires "de tête", diffusés avec une feuille séparée destinée à une aquarelle originale de l'auteur ont-ils été vendus en quelques heures...

          En voici un aperçu (vous pouvez cliquer sur chaque image pour l'agrandir) :

     

    Livre là-bas sont tous les rêves face                Livre là-bas sont tous les rêves dos

         Comme vous pouvez le constater, les partitions de la main de l'auteur sont disposées en couverture, alors qu'à l'intérieur on ne trouve que des poèmes avec en vis à vis des dessins, en noir en blanc seulement mais disposés par paliers, et parfois légèrement filigranés. Je vous en donne ci-dessous un exemple (les pages 18-19, que vous pourrez apprécier pleinement en cliquant pour  les agrandir).

    Extrait du livre Là-bas sont tous les rêves

         Pour achever cette présentation, je vous propose encore d'apprécier l'une des aquarelles ajoutées dans l'édition de tête : étant composée sur place sur un feuillet vierge, elle possède l'avantage de la couleur.


     

    Aquarelle originale de Robert Bichet

         Vous pourrez vous procurer ce livre en le commandant au libraire de votre choix, à Amazon dès qu'il l'aura inscrit à son inventaire, ou aux éditions Caractères (qui ne l'ont pas encore mentionné sur leur site).

          Editions Caractères
         7, rue de l'Arbalète
         75005 Paris

         Ou par mail :
         contact@editions-caracteres.fr

      


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           Comme vous l'avez peut-être remarqué, je suis férue de littérature jeunesse. Dans cette catégorie qui a pris une remarquable ampleur, il n'y a pas que des livres "faciles" pour amuser les enfants, et l'on peut tomber sur des auteurs de grande qualité. Ce sont évidemment eux qui retiennent mon attention, et c'est le cas de celui qui m'intéresse ici.

            Il s'agit d'Eric Boisset, dont les premiers ouvrages, couronnés de prix ("Le grimoire d'Arkandias", Prix PEEP 1997 - Prix des Incorruptibles 1998, et "Nicostratos", Prix Jeunesse  de Saint-Dié-des-Vosges 1998) présentent des qualités littéraires qu'hélas je n'ai pas retrouvées dans  sa "trilogie des Charmettes", beaucoup plus convenue dans le style jeunesse.

         Au moment de vous en parler, j'apprends qu'il fait actuellement l'objet d'une traducion cinématographique, ce qui est une preuve supplémentaire de sa qualité.

     

    Nicostratos 1

     

          Publié pour la première fois en 1998, il a fait l'objet d'une réédition brochée en 2003 dont j'ai eu la chance de profiter (par la médiathèque locale, cherchez donc dans la médiathèque de votre ville !), mais se trouve plus aisément aujourd'hui en édition de poche dans la collection Tipik junior, chez Magnard.

     

    Nicostratos 2

     
       Ce qui m'a d'emblée séduite, c'est que l'action se situe sur une île grecque de la mer Ionienne, proche de Céphalonique et non loin de Zante, dont le nom n'est pas mentionné mais dont la ville, Vathy, me permit d'identifier Ithaque - fait confirmé par la première ébauche de biographie imaginaire évoquée sur le site concernant Eric Boisset, ci-dessus en lien.

         L'évocation de la vie sur l'île et de ses paysages est partout présente et envoûtante. Chaque élément, du chant des cigales aux caractères typés des personnages, est rapporté dans une grande richesse de style et un charme perpétuel. Le jeune héros, Yannis, fréquente un moine orthodoxe d'une grande culture et qui lui parle de littérature grecque avec une grande profondeur (on peut seulement déplorer que l'éditeur ait mal retranscrit les caractères grecs insérés dans le texte).

          Si l'intrigue peut paraître simple (un enfant s'éprend d'un jeune pélican blanc et l'élève en secret), la magie liée à cet oiseau fabuleux dont de grands pans d'existence se situent en Égypte, aux bords du Nil, est d'autant plus prenante que là encore, l'auteur le décrit avec force détails, dans son aspect, son évolution, ses manières et ses habitudes. On sent une proximité extrême du narrrateur avec l'objet de son récit et on vibre avec lui tout au long de l'histoire, d'autant plus qu'il nous démontre, chose communément ignorée, que cet animal est largement aussi intelligent qu'un chien !

     

         Quelques extraits du livre vous permettront d'en goûter quelques aspects.

         Le premier est pris à la page 45 de l'édition brochée. Le jeune pélican, baptisé par Yannis "Nicostratos" et caché par celui-ci dans un placard de sa chambre, n'a alors qu'environ deux mois ; c'est un oisillon incapable de voler mais déjà d'une certaine taille, puisqu'adulte il atteindra 1m60 dressé sur ses pattes ! Il faut préciser aussi que Yannis vit seul avec son père veuf, et que celui-ci part pêcher le matin vers 5 heures. 

              Le lendemain matin, la faim réveilla Nicostratos de bonne  heure. Il s'ébroua sur le ventre de Yannis et fit bouffer son duvet avant de se précipiter pataudement dans la cuisine. Une alléchante odeur de poisson tombait du garde-manger grillagé pendu au plafond. Mais comment faire pour atteindre le précieux mets ? C'était toute la question. Il commença par battre des ailes en sautillant sur place, dans l'espoir de s'envoler. Puis il tenta de grimper sur une chaise en s'aidant de son long bec et de ses pattes griffues. Enfin il se mit à danser sous la cage comme un Indien afin de faire pleuvoir la manne. Aucune de ces solutions n'ayant montré de réelle efficacité, il se rabattit sur la poubelle, dont il éparpilla rageusement le contenu sous la table. C'était un acte de vandalisme pur et simple, mais Yannis n'avait-il pas le toupet de dormir pendant qu'il mourait de faim ? Il revint trouver le jeune garçon dans la chambre et s'efforça de grimper sur le lit pour le réveiller. Mais c'était encore plus difficile que d'atteindre la cage ! Il se mit à japper avec colère en hérissant sa huppe.  Puis il pinça les orteils du dormeur, qui ouvrit enfin les yeux...

          D'autres passages, que je ne citerai pas car il faut un peu fouiller, montrent que même en littérature jeunesse le langage cru des pêcheurs d'Ithaque peut-être évoqué sans que les pures petites oreilles s'en aperçoivent...

         Par contre voici un extrait d'une des nombreuses descriptions de la vie locale et du paysage (p. 132) : 

              Après le repas de midi, une grosse salade de tomates et de concombres salée, poivrée, parfumée d'une gousse d'ail et d'un rayon d'huile d'olive, plus quatre sardines grillées et une assiette de gros haricots blancs appelés gigantes, Yannis éprouva le besoin de faire la sieste. Il gagna sa chambre en se frottant les yeux et s'allongea tout nu sur son lit. Une intense lumière dorée pesait de l'autre côté du volet clos, mais la petite pièce chaulée de blanc avait su conserver une relative fraîcheur. Dehors, la brise de mer faisait crisser les herbes sèches et le chèvrefeuille lui-même languissait en jetant, de temps à autre, une bouffée parfumée. Toutes les odeurs du jardin et des collines s'exhalaient dans l'air sec qui vibrait aux stridulations des cigales comme du sable secoué dans un tamis. Au loin, une atmosphère laiteuse voilait la masse verte de l'île de Céphalonie. 

              Si l'argument annoncé du roman est l'amitié entre un garçonnet et un pélican, il est sous-tendu par toute une réflexion psychologique autour du deuil, et de la relation père-fils. En effet Démosthène, le père de Yannis, est devenu taciturne et irritable depuis la mort de sa femme, Cassandre, et son fils en souffre énormément. L'intrusion du pélican dans leur vie, qui apporte à Yannis la tendresse dont il manque cruellement, va éveiller la colère, puis la mansuétude du père et peu à peu rapprocher les deux personnages. Cependant il faudra pour cela un événement dramatique dont je vous laisse la surprise.

     

     

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     « Oúτoι σuνεχθειν, αλλà συμφιλεîν εφυν »

    (prononcez "outoï sunechteïn, alla sümfileïn éfün")

        Un peu écorché, car l'interface de ce blog ne me permet pas le graphisme grec dans son ensemble, voici le vers que Sophocle, vers l'an 441 avant Jésus-Christ, met dans la bouche de son héroïne Antigone, dans la tragédie qui porte son nom ; et en voici la traduction approximative : 

    « Je ne suis pas née pour partager la haine, mais pour partager l'amour. » 

        J'ai écrit "partager", à cause du préfixe employé "sun" (ou "sum") qui a donné notre français "syn" (celui de sympathie ou de synchronisation), et qui signifie "avec" ; mais on aurait pu tout aussi bien écrire : 

    «  Je ne suis pas née pour la haine, mais pour l'amour. » 

       C'est là l'extraordinaire modernité de la pensée grecque ; ou plutôt sa pérennité, le miroir dans lequel nous nous retrouvons et qui anima toute sa vie Jacqueline de Romilly.

     

    Jacqueline-de-Romilly.jpg 

        Cette femme extraordinaire, j'ai eu la chance d'être reçue par elle à son domicile personnel en 1971, alors que je cherchais un directeur de maîtrise pour travailler sur la poésie grecque. Elle possédait cette solennité qui, dans son visage déjà marqué,  m'évoqua irrésistiblement la tragédie antique, en même temps qu'une cordialité, une empathie entraînant tout autant à la suivre, à l'écouter.

       Elle montrait ainsi toutes les qualités que l'on recherche aujourd'hui en évoquant les "maîtres": ces maîtres à la japonaise qui dans les romans de fantasy vous apportent la force, la sagesse, l'expérience, la clé de la vie... Elle était, dans son domaine, ce que Mère Teresa ou Françoise Dolto furent dans le leur : un modèle vivant.

       Et si elle ne m'a pas suivie dans mon travail de recherche, m'envoyant vers l'Université de Rennes puisque je désirais étudier Sappho (les spécialistes s'y trouvaient), elle m'a du moins transportée dans le rêve à travers la lecture de son livre de confidences : "Sur les chemins de Sainte Victoire" (souvenirs de ses promenades autour d'Aix-en-Provence). 

       Car si j'aime le grec ancien, c'est pour en vivre l'esprit et la pensée dans l'ici-et-maintenant, exactement comme elle le montre elle aussi, à travers cet ouvrage.

     

    J.deRomilly.jpg

     

      Sur cette couverture vous ne voyez pas la mention "de l'Académie Française" car je l'ai acheté en 1987 lors de sa parution.

       Je vous en offre la couverture dos, afin que vous puissiez (en agrandissant l'image) en lire par vous-mêmes quelques lignes et apprécier la douceur, la sensibilité de cet esprit par ailleurs si puissant, si fort et qui, à l'instar de Victor Hugo, traversa notre vingtième siècle tel une flèche jusqu'à le dépasser.

     

    J.deRomilly2.jpg

     

       Chez les auteurs grecs - chez Sappho notamment - j'aimais à me plonger dans ces paysages dont je buvais l'haleine et m'emplissais des couleurs, sans que rien ne semble en eux différent de ce que l'on peut connaître aujourd'hui, pour peu que l'on puisse s'abstraire de la cohue du monde (voir ici).

     
     

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