• Les hommes savent-ils voler ?

     
          Pour s'accorder avec le temps nostalgique et humide que nous connaissons, je vous offre un intermède musical en résonance avec Ellana (de Pierre Bottero, voir mon article précédent) par ce biais : les hommes sont-ils capables de voler ?  
         Il se relie au tome 2 des aventures de la jeune "marchombre" : "L'Envol", qui tout compte fait, contient lui aussi des passages merveilleux... (J'y reviendrai sans doute).
     

    Ellana volume 2 : l'Envol (photo Amazon)

                 Alors que, peinant dans l'escalade d'un mur escarpé que lui impose son maître Jilano, l'héroïne commence à faiblir et à craindre de tomber, celui-ci, sans s'émouvoir, lui pose cette question :
            -"Les hommes sont-ils capables de voler ?"

          Haletante et exténuée, elle s'efforce toutefois de lui répondre, dans la droite ligne de la tradition marchombre, en lui proposant deux types de réponses : celle du poète, et celle du savant...
           Celle du savant est : "Non" ; mais celle du poète est "Oui".

          Et ce faisant, ayant détourné son attention du danger, elle comprend peu à peu qu'elle ne tombera pas. (librement repris de la p.23)

             Ce soir, je cherchais la Seconde sonate pour violoncelle et piano de Brahms, et je l'ai trouvée sur Youtube, dans une interprétation étonnante d'une jeune chinoise du nom de Sifei Wen (voir
    ici et ).
         Je vous en laisse goûter la totalité, ou moins si vous le souhaitez, en ajoutant ceci : jouer du violoncelle de la sorte, n'est-ce pas
    savoir voler ? Un jour, me présentant dans une voie spirituelle, j'ai été interrogée sur mes antécédents :
           - "Avez-vous déjà connu une initiation, ou un entraînement spirituel ?"
           Et j'ai répondu (ce qui a fait
    bien rire mes examinateurs) :
          - "Oui : lorsque j'ai étudié le violoncelle."
          Mais j'aurais pu tout autant dire (et je l'ai certainement dit d'ailleurs) :
          - "Lorsque j'ai étudié le chant", car avec le chant, c'est encore plus fort, l'intensité de l'effort respiratoire
     
    ouvre tant les poumons qu'on pense avoir des ailes, et planer au-dessus de soi-même...  Donc l'effet est matérialisé.
         Dans l'étude du violoncelle, c'est le dépassement de soi-même seul qui rappelle cet envol,  accompli grâce à l'action du "Maître" (car en musique on a des Maîtres) qui fait figure de levier.
           Oui, ce n'est pas seulement dans le domaine poétique, c'est surtout dans le domaine spirituel, que les hommes savent voler : chaque fois qu'ils cherchent à se dépasser eux-mêmes, quelle que soit l'activité choisie, il prennent, comme l'on dit, "leur essor"...


     
      Johannes Brahms, sonate pour violoncelle et piano n°2
    avec Sifei Wen au violoncelle et Mary Au au piano  

     
     
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  • Commentaires

    1
    Vendredi 7 Novembre 2008 à 12:00
    j'adore cette sonate, nous nous l'écoutons chaque jour depuis des semaines avec Michel quelle splendeur...Je dirais pour reprendre ton argulmentation que toute activité humaine est dépassementmarcher sans tomber le fut un pour moiet pas seulement sur des crêtes de montagnes (sourire)quant au dépassement spirituel, je l'ai éprouvé unjour, ou plutôt une nuit, devant encaisser ma fin proche puisque l'on pensait que j'avais une tumeur cérébrale. j'ai rencontré le temps.Merci Valentine de ce beau moment de musique que j'ai gouté très intensément ce matin;
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