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Le Soleil
Solstice d'été ! Saint-Jean d'été ! Aux antipodes de Noël et de la plus profonde nuit d'hiver, les plus hauts jours de l'été !Face aux excès de cette chaleur qui nous préserve encore les couleurs chatoyantes d'un printemps juste effacé - les verts resplendissants des prairies et forêts, le bleu éclatant du ciel sans nuage - j'ai cherché un hymne au Soleil, à cette figure adorée et redoutée depuis toujours, en tant que Puissance qui donne la Vie mais aussi la retire, qui éclaire et aussi qui frappe, sans faire la moindre différence entre les êtres, sans se soucier du mérite ni de l'appartenance de ceux qu'il touche.
Et que m'est-il revenu en tête ? Ce poème de Baudelaire, que le jeune Ferré me fit connaître jadis et mit si bien en valeur. Le voici :Le Soleil
Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures
Les persiennes, abri des secrètes luxures,
Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés
Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,
Je vais m'exercer seul à ma fantasque escrime,
Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,
Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,
Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.
Ce père nourricier, ennemi des chloroses,
Éveille dans les champs les vers comme les roses ;
Il fait s'évaporer les soucis vers le ciel,
Et remplit les cerveaux et les ruches de miel.
C'est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles
Et les rend gais et doux comme des jeunes filles,
Et commande aux moissons de croître et de mûrir
Dans le cœur immortel qui toujours veut fleurir !
Quand, ainsi qu'un poète, il descend dans les villes,
Il ennoblit le sort des choses les plus viles,
Et s'introduit en roi, sans bruit et sans valets,
Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.Charles Baudelaire
(Les Fleurs du Mal)On ne trouve pas ce délicieux poème dans les vidéos consacrées à Léo Ferré. Voici donc son interprétation en audio.
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Commentaires
Baudelaire aurait sûrement très chaud pour écrire en ce moment chez nous je ne vis que cloîtrée comme beaucoup de personnes
Le soleil c'est vital mais point de trop n'en faut
Merci pour ce poème
@ Bientôt
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Jeudi 22 Juin 2017 à 18:32
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Le Soleil est vital...
Mais il tape dur ces jours-ci ! Je reste à l'intérieur tant je le crains...
Bisous Aloysia
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Jeudi 22 Juin 2017 à 18:34
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4gazouJeudi 22 Juin 2017 à 17:35j'ai un peu de mal , en ce moment, avec le soleil et la chaleur mais j'apprécie beaucoup ton texte. Amitiés.
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Jeudi 22 Juin 2017 à 18:40
Tu n'es pas la seule à avoir du mal, Ariaga ; mais Baudelaire dit bien "le Soleil cruel frappe à coups redoublés", et cela me rappelle ma surprise lorsqu'en cours de mes études de grec j'ai découvert qu'Apollon n'était pas aimé parce qu'on l'accusait de tuer les gens avec ses flèches... A l'époque je ne connaissais pas le drame de l'insolation ou des pics de chaleur dans certaines régions moins tempérées ! Amitiés en te souhaitant beaucoup de fraîcheur.
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Bonjour Aloysia
Comme tous les éléments de l'Univers le soleil n'a pas de sentiment il est tout simplement.
Se révolter contre la nature est donc inutile. Ses méfaits qui nous affectent ne sont que notre appréhension de notre vie ou causé par nous même.
Il n'a rien fait de plus ou de moins en ces jours de canicule seul la couche d’ozone sensée nous préserver est affectée par nos activités.
Maintenant les nuages viennent à notre rescousse le soleil ne fait rien de plus rien de moins.
Si la pluie salvatrice par son abondance viendrait causer des dommages nous allons aussi nous révolter ... Pauvres humains déconnectés de la nature.
Beau poème de Baudelaire je l'aurais bien écouté chanté par Léo Ferré que j'apprécie beaucop.
Belle journée
Bisous
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Vendredi 23 Juin 2017 à 09:00
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Vendredi 23 Juin 2017 à 21:38
Ici de même, Durgalola... Mais ces jours derniers je me suis arrangée pour promener Scully le matin et dans des endroits ombragés ; ensuite, je ne bougeais plus de la maison jusqu'au soir - période il est vrai la plus pénible car lorsque je sortais pour arroser mes pauvres fleurs écrasées et cuites il faisait encore une chaleur étouffante ! Pénible aussi la nuit... Mais depuis ce matin, c'est un bonheur ! Comme les nuages nous ont protégés toute la journée nous avons pu profiter d'une température constante de 25° toute la journée avec un délicieux petit vent frais. Parfois le Bon Dieu appuie sur la pédale en jouant de son orgue, et le tapage nous assourdit ; puis il la lâche et nous plongeons dans l'extase aux douces notes qu'il dispense alors...
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13marlouLundi 26 Juin 2017 à 18:4615RobertMardi 4 Juillet 2017 à 01:02Le soleil de Baudelaire chanté par Léo Ferré ... ... .. .Quelle bonne idée .... Merci ma chère Martine .... la musique de Léo magnifiquement orchestrée par jean Marie Defaye ... ... ... Merci Martine de faire chanter, de faire sourire, de faire danser la vie sous un grand beau ciel bleu, sous un grand beau soleil.... ... ... Crescendo fff ... ... .... Bonne nuit Robert
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Mardi 4 Juillet 2017 à 09:02
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Bonjour Aloysia,
En réponse à ton commentaire sur la fable des deux vaches : Effectivement, tu as pu lire une histoire sur le même thème : ou bien sur mon blog (La course des grenouilles), ou sur le blog d'un ami, Jean, qui avait publié cette histoire. Où l'avait-il trouvée, je ne sais pas. Son blog n'existe plus. Je vais ajouter sous mon texte : d'après une histoire lue sur un blog. J'avais oublié de le mentionner.
Mes amitiés
Alain
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Samedi 8 Juillet 2017 à 14:50
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Je viens de regarder sur internet (requête : La course des grenouilles), et en fait cette histoire est connue et visible sur plusieurs pages, dont une qui la donne même comme un texte "trouvé dans une vieille église de Baltimore en 1682 - Auteur inconnu". Tu vois, je n'en suis pas à l'origine, j'ai juste repris le thème après avoir vu cette enseigne originale pour un magasin de meubles aux Rousses dans le Jura. Il manque, en haut du mât, le nom de l'enseigne que j'ai volontairement coupé.
Merci de tes mots.
Amitiés
Alain
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Samedi 8 Juillet 2017 à 16:50
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19ThierryMercredi 12 Juillet 2017 à 16:4420ThierryDimanche 16 Juillet 2017 à 13:18Canicule n’est pas clavicule
Les romains l’avaient bien compris, dès avant le grand incendie de la ville éternelle, aux sept collines, par Néron, ou la folie de Caligula ou encore l’humeur au rangement de Commode.
Pas une affaire de commodore inodore quand les vapeurs recouvraient la tribune des rostres et que les rosses biffaient les cases en vidant les cages.
Eh oui cette petite chienne (canicula) qui nous afflige et nous mord à vif dans les chairs sans parfois nous lâcher de plusieurs semaines et conduit parfois « dans la chaleur de la nuit » à des tentatives de lynchage (pas à coup de château lynch bages) pas sans à coup mais nous laisse accroupis non pas croupir dans un cul de basse fosse mais étendus sur le dos, exténués (mais parfois encore ardents comme pour aller au bal du même nom avec Yvain de Lescar, un sacré lascar).
Oui rôtis, cuits, on est et on reste dans la fournaise et même en période de BBQ on se dit que c’est rajouter du mal au mal mais bon !
Alors oui ce n’est pas le fruit d’une conjonction astrale qui nous noierait l’astragale avec une martingale diabolique comme une mygale qui nous courrait dessus.
Non c’est un anticyclone mal placé qui ne bouge plus et immobilise des masses d’air chaud assez bien localisées mais qui nous font baliser.
Et dans les villes c’est pire que tout, la toux, l’étoupe et l’étouffement, la poix, le plomb et la cendre, quand à cela se mêlent les particules fines qui encombrent les latrines et ravagent les tribunes, ah les rostres !
Mais il y a pire et plus insidieux, pourtant ce n’est pas la colère divine ni la marque du dédain des dieux pour certains lieux mal fréquentés ; c’est l’ozone qui met la zone et les poumons en feu, fait exploser au long des rocades les corps exposés qui finissent transis et ont besoin de collutoire et de suppositoires.
Sans souffle et sans voix, aphone, atone nous restons là palpitants de tant de violence concentrée d’un seul trait et répandue avec tant de vivacité dans la cité.
Pourtant on ne peut chasser la petite chienne qui débourre et ne nous quitte plus, à tel point que les gouttes de sueur qui perle sans arrêt sur notre front barré et sourcilleux nous font penser à quel point on est mal barré.
Une chatte sur un toit brûlant ce n’est pas un tramway nommé désir mais les félibriges ne chanteront point ses humeurs de félin agacé temps ils préféreraient le parcours glacé au parterre asséché.
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Bonjour Aloysia,
Là tu as fait fort pour souligner ce soleil qui nous apporte la canicule et bravo pour nous ressortir ce poème de Baudelaire si d'actualité ! Je t'envoie un peu de notre souffle frais de vent breton. Bises
Ca vient, ça vient, il arrive le vent breton !! Merci merci, Danaé, je savais qu'il te suffisait de souffler pour nous rafraîchir tous...