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La Beauté
Aujourd'hui, je vous citerai Baudelaire, dans ce magnifique sonnet dont les merveilles sont remarquablement mises en valeur par Léo Ferré (ci-dessous, en deezer), et qui malgré certaines répugnances de leur auteur pressent cependant l'univers fantastique de Jean Cocteau (5e et 14e vers).Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études ;Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, XVII.
Jean Cocteau, image extraite du "Testament d'Orphée": Cocteau ajoute à ses personnages des yeux immenses, pour rappeler justement ceux des statues.
Or nous n'en resterons pas à cette constatation ! J'ai remarqué de plus que ce poème est le XVIIe des Fleurs du Mal, ce qui lui associe un chiffre de haute vibration, celui de la lame du Tarot "L'Etoile" , qui évoque justement l'Idéal, mais aussi la Protection venue du ciel et même la chance (la "bonne" Etoile).
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Commentaires
1CrépusculineLundi 19 Avril 2010 à 12:00Les yeux, le miroir de l'âme, qui ne veulent voir que belles les choses qui lui ravissent le regard, ce sont ausi les yeux du coeur, bonne soirée bisousRépondre
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