• L'Epitaphe de Seikilos

     


    (Apollon rivalisant avec un merle)

     

    Vous savez sans doute que la poésie en Grèce était toujours chantée, accompagnée de la lyre ou de la cithare. Nous avons pu retrouver les textes, dont la versification atteste d'un rythme très étudié, nous avons également le témoignage des auteurs et celui des vases peints ou des fresques et bas-reliefs ; mais de la musique elle-même, aucune trace !... Jusqu'à cette "épitaphe" (c'est-à-dire une inscription sur un tombeau) datant du 1er siècle après JC, qui elle enfin, indique des notes. Et elle se chante ! En effet, pour les Grecs initiés aux Mystères Orphiques, la mort n'était pas triste, ce n'était qu'une renaissance.

         C'est pourquoi d'ailleurs sur la tombe où repose Seikilos il est aussi écrit : 
    "Seikilos, fils d'Euterpos, vit...

     

     Ci-dessus, la colonne funéraire.

    Ci-dessous, l'inscription décryptée : au-dessus des lettres, en capitales, on voit d'autres petits signes : ils représentent les notes de musique. (Images tirées du site).

     

    Voici une traduction en vers de mon cru* :

      Tant que tu vis, sois rayonnant,
    Ne pleure pas outre mesure ;

    À pas comptés marche le temps,
    De tes jours réclamant l’usure.

     

    Une autre* :

    Que toute ta vie soit lumière !
    Ne t'afflige jamais longtemps.

    La vie est chose passagère :
         Son terme est fixé par le temps...

     

     Adaptations de Martine Maillard*

         Quant à la musique... eh bien, peut-être peut-on la découvrir ? Ci-dessous la notation moderne telle qu'elle fut décryptée par l'éminent musicologue Théodore Reinach, avec sa traduction littérale.

     

    Extrait du livre de Paule Druilhe : "Histoire de la Musique"
    (Hachette, 1966), p. 22.

           
          Vous trouverez également ici  un bel article (avec le texte en grec) dans Wikipedia.

        Note du 27 juillet 2009 : Je découvre qu'un enseignant (Nikkojazz) a utilisé mes traductions sans me citer en tant que leur auteur. Pour un enseignant, c'est un peu fort... De plus, il attribue à un certain "Emile Martin" la traduction de Théodore Reinach ! Emile Martin, que j'ai recherché sur le net (le site est-il fiable ?), est juste un adaptateur pour des firmes de disques ; ce n'est ni un helléniste, ni un musicologue. Là je vois clairement que quand quelqu'un veut écrire sur internet, il puise ses sources dans d'autres articles sans grand discernement ! Mais au moins pourrait-il les signaler, ses sources.

     

            Et pour terminer en beauté, voici une interprétation trouvée sur Dailymotion.

     

     
     

     * Note de décembre 2014 : aujourd'hui je ne suis plus très fière de ces traductions ; en effet le verbe "phaïnou" habituellement traduit par "brille" et que j'ai abondamment accentué avec "sois rayonnant" ou "sois lumière", signifie en réalité "apparais", tout simplement. Il serait donc judicieux de re-méditer une traduction plus appropriée. À suivre... 

     

     
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  • Commentaires

    1
    Mercredi 19 Mai 2010 à 12:00
    MARTIN (Emile). - Trois documents de musique grecque. - Paris : Klincksieck, 1953. - 78 p. Recueil " indispensable " selon certains musicologues français ou spécialistes de musiques traditionnelles, tel Alain Swietlik. Ce livre, issu de la collection Etudes & commentaires, rassemble trois transcriptions commentées : les hymnes delphiques à Apollon, l’Epitaphe de Seikilos et le fragment de l’Oreste d’Euripide. Ces trois textes sont particulièrement représentatifs de l’ancienne musique grecque. L’étude minutieuse que fait l’auteur de ces précieux documents, est remarquable. Une importante bibliographie se trouve à la fin du recueil ; nous pouvons simplement regretter qu’elle soit, par la force des choses, antérieure à 1953. http://bit.ly/av5qsC
    2
    Lundi 22 Décembre 2014 à 00:16

    Je suis parfaitement d'accord sur le travail musicologique d'Emile Martin. Cependant Théodore Reinach l'avait commencé avant lui (vous pouvez lire l'intégralité de son ouvrage ici) et comme l'édition chez Payot date de 1926  (Reinach est mort en 1928), Emile Martin s'en est manifestement inspiré.
    Toutefois, je comprends que vous ayez cité vos sources... Je m'en tenais aux miennes, mais j'avoue que les vôtres se défendent.

    Valentine - mai 2010

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