-
L'église romane de Sainte-Lizaigne (2e partie)
C'était ce week-end les journées du patrimoine : une belle occasion pour entrer dans ce joli bâtiment récemment rénové (voir sa visite extérieure ici).Aujourd'hui, les portes sont ouvertes !
Et je découvre avec étonnement que, comme on le constate lors de fouilles archéologiques, le sol du bâtiment d'origine est situé cinq marches plus bas.(Vous pouvez agrandir cette image)
L'intérieur me frappe par la présence de frises et de couleurs, de plus en plus présentes il est vrai dans les églises anciennes que l'on restaure aujourd'hui. Cependant ici, comme il s'agit d'un travail essentiellement paysan et local, les décorations restent très naïves et sont souvent détériorées à cause de la mauvaise qualité du matériau utilisé.
Sur la droite comme sur la gauche en entrant, on trouve cette croix templière ;
Cette croix templière (ou "médaillon crucifère", également présent au faîte du toit à l'extérieur) qui sans doute inspira à Jean-François Donny les ressorts médiévaux du roman d'aventures pour la jeunesse qu'il a écrit sur cette église.
La croix originale du fronton, retrouvée récemment, avait été retaillée à l'identique sur le toit et se trouve donc déposée sur les marches de cette poterne, à côté du sceau de l'Association pour la Sauvegarde de l'Eglise Romane (ASER) qui a sauvé le bâtiment de la destruction.
Mais avançons dans la vaste nef. Quelque chose nous intrigue à droite.
Une fresque très naïve dans une petite alcôve.
Elle représente le Golgotha avec ses trois croix : celle de Jésus et de part et d'autre celles des deux larrons.(Cliquez pour agrandir l'image)
Et nous voici devant la partie la plus ancienne de l'église, avec au fond la belle abside romane. Les posters que l'on voit affichés sont des représentations des fresques d'origine, dont aujourd'hui on ne voit plus que quelques restes. Sur la droite s'ouvre la porte de la sacristie.
Si l'on se retourne, voici comment apparaît l'entrée principale. L'espace entouré de rideaux, comme la sacristie, contient le matériel nécessaire pour les expositions dont le bâtiment est devenu le décor.
Les vitraux, sans doute de facture récente sur un modèle d'origine (dans le style des fresques en tous cas) présentent tous les mêmes motifs.Approchons-nous des fresques.
Pour reconnaître un visage auréolé, ici, il faut le savoir ! Et c'est pourtant ce qu'indique le poster situé dessous. Il semble que les fresques aient été copiées il y a longtemps, à une époque où elles étaient en meilleur état, ce qui nous permet de mieux les reconstituer.
Un Christ, sans doute ?(Cliquez pour agrandir l'image)
Passé la première nef, on découvre une magnifique fresque en hauteur.
Mais c'est dans l'abside que se trouvent les fresques les mieux conservées. En effet, elles avaient été recouvertes par un vaste pan de décor situé derrière l'autel tandis que, si l'on se reporte à la carte postale reproduite par Jean-Pierre Naud et visible sur mon précédent article, l'ouverture arrière se trouvait murée.
Face à face dans le renfoncement du vitrail du fond, on les appelle étrangement "l'Église" et "La Synagogue", rappelant sans doute comment le christianisme se distingua du judaïsme dont il était issu.
Voici l'Église, sur la droite du vitrail (l'image peut être agrandie).
Et voici La Synagogue... Des monstres semblent chercher à les engloutir, tandis que l'Église lève son calice vers le haut, alors que le vieillard de la Synagogue bute sur les pierres et lâche son calice vers le bas.
Il a même sa lance cassée !
Deux colonnes en vis-à-vis marquent le début de l'abside, et entre celle-ci et la grande nef s'ouvre la sacristie.
Une très jolie fresque, toute récente mais dans le style de ses congénères, décore le plafond de la sacristie.
Au moment de ressortir, admirons la nef dans sa profondeur.
Et avant de quitter les lieux, un dernier regard à l'abside côté extérieur... Ici, un petit bénitier à côté du vitrail bien protégé.
Là, encore quelques "modillons", bien mignons dans leur naïveté.Longue vie à l'église romane, dont je suis en train de découvrir les secrets grâce au livre de Jean-François Donny ("Le Trésor de la Vieille Église") ; et félicitations à ceux qui ont su obtenir sa réhabilitation : l'ASER !
-
Commentaires
1RoseMardi 17 Septembre 2013 à 12:00J'ai bien fait de passer ce soir Je suis dans mon élément Bel articleRépondre
Ajouter un commentaire