Aujourd'hui il a fait particulièrement beau, et frais. Ce n'était que la veille de l'équinoxe d'automne, mais déjà la nature, en cette lune descendante, s'y préparait.
A notre arrivée dans la forêt, un faon s'échappa vers les fourrés. La lumière étincelait dans les feuillages des arbres, et la terre bien sèche était agréable sous nos pas.
Ce matin, de sortie dans le parc, j'ai assisté au manège d'un petit écureuil affairé. Il avait fait son nid au haut d'un grand acacia, et ne cessait d'aller et venir, descendant le tronc pour courir vers l'arbre d'en face, revenant à toutes pattes vers son arbre d'origine, repartant... Toutes les cinq minutes, je voyais un petit écureuil escalader l'arbre à toute vitesse, et un moment je me suis demandé s'il n'y avait pas là-haut une réunion, et combien il pouvait s'en trouver sur la cime ; puis j'ai remarqué qu'il devait bien s'agir du même, et que pour redescendre il utilisait la face opposée du tronc.
Cet écureuil préparait-il ses provisions pour l'hiver, comme dans le joli livre du Père Castor que j'ai lu étant petite : "Chante Pinson" (une paraphrase de "La Cigale et la Fourmi", mettant en scène un pinson et un écureuil)?
Ce n'était que la digne suite de la scène à laquelle j'avais assisté au printemps dernier, peu après la mort du Pape Jean-Paul II : dans le Parc de notre Basilique, un magnifique espace arboré entretenu par des religieux, deux petits écureuils se pourchassaient d'arbre en arbre, sautant parfois de branche en branche, pour se rejoindre enfin dans le creux d'un sapin centenaire.
C'était la saison des amours... Aujourd'hui vient le temps des préparatifs. Engrangeons des noix pour l'hiver ! Le petit camarade à longue queue, si peu farouche, nous fait signe en dansant qu'il suffit de s'y mettre et d'y croire. Un petit saut par-ci ! Un petit saut par-là ! Un clin d'oeil au soleil ! Un clin d'oeil à la lune ! La vie est encore belle, à tous ceux qui ont la chance de respirer un air clément et paisible.
Merci pour ce bonheur...